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Les questions d'après-vote
ELECTIONS PARTIELLES
Publié dans L'Expression le 26 - 11 - 2005

Les résultats sortis des urnes interpelleront longtemps les élites politiques et intellectuelles du pays.
La bouderie kabyle continuera d'alimenter les conversations et de défrayer la chronique pendant encore un bout de temps. Pour tous ceux qui avaient cru que la région était normalisée, le fort taux d'abstention vient rappeler qu'il n'en est rien. C'est l'effet «dialogue» qui pèse de tout son poids, ou plutôt la suite qui a été donnée aux promesses de dialogue.
Face à un tel désastre électoral, qui faut-il incriminer, les partis politiques, la société civile, l'Etat ou plutôt les électeurs eux-mêmes?
La sociologie électorale de la Kabylie est en elle-même assez particulière. On a souvent glosé sur l'irrédentisme de la région, son particularisme qui la distingue des autres régions du pays. Ainsi en 1991, le président Mohamed Boudiaf, qu'on avait été cherché dans son long exil au Maroc avait résumé la situation par cette phrase sentencieuse: «La Kabylie a voté kabyle». En 2005, force est de reconnaître que cette appréciation n'est plus de mise. Lorsqu'on voit des partis comme le RND ou le FLN venir taquiner le FFS et le RCD dans leurs fiefs respectifs, on se dit que les choses ont bien changé. Les partis qu'on dit implantés dans la région sont-ils à ce point dépréciés? La marginalisation dont ils ont été l'objet durant toute la période du Printemps noir ne rejaillit-elle pas sur leurs perfor-mances respectives? Eux-mêmes ont-ils été à la hauteur et ont-ils su répondre aux attentes de la population? Il faudra sûrement une étude plus approfondie pour en savoir plus. Toujours est-il qu'au mois d'avril 2001, lorsque ont éclaté les troubles et que périrent les premières victimes du Printemps noir, le RCD possédait deux ministres au niveau du gouvernement. Fallait-il démissionner, ou bien rester aux commandes pour aider au règlement de la crise? Voilà une question qui n'a jamais été posée et qui mérite qu'on s'y arrête. Car il faut bien le dire, les attentes de la population étaient immenses en 2001, elles le sont toujours aujourd'hui. Comment peut-on répondre à cette attente, par la politique de la chaise vide, ou bien par une participation aux prises de décision? Peut-on parler aujourd'hui de vote-sanction à propos du RCD et du FFS? Leur absence et leur boycottage successifs les ont-ils amenés à se couper de la population? Une chose est sûre, leur attitude vis-à-vis des archs a été plus qu'ambiguë, et cela n'est pas fait pour arranger les choses. Après avoir soutenu le mouvement de protestation, ils se sont mis à le critiquer avec virulence, allant jusqu'à taxer les délégués d'agents du pouvoir. Et puis leur programme électoral a-t-il été convaincant? En fait en guise de programme, ils se sont évertués à critiquer le pouvoir en criant à la fraude durant toute la campagne. Oui, mais auraient dit les électeurs, que proposez-vous pour sortir la région de sa crise, du chômage, de l'insécurité, pour relancer l'investissement et la croissance, pour redonner l'espoir aux milliers de jeunes qui n'attendent que le visa pour partir ailleurs? Les délégués des archs ont le mérite, et il est immense, d'aller négocier l'application de la plate-forme d'El Kseur et l'officialisation de tamazight, tout en demandant le règlement préalable des incidences (factures Sonelgaz, indemnisation des victimes, et développement de la région entre autres). C'est peut-être insuffisant, mais c'est un premier pas qui n'est pas négligeable. Parce qu'entre-temps, ils ont mûri et ils ont compris que le combat politique est toujours une affaire de longue haleine, au contraire des partis qui sont prêts aux compromissions, y compris quand les retombées pour le bien-être de la population sont maigres. Qu'on le veuille ou non Belaïd Abrika reste le meilleur avocat de la région, lui qui n'a pas voulu s'impliquer dans les joutes électorales pour ne s'occuper que des vrais défis auxquels est confrontée la Kabylie, et partant toute l'Algérie: on ne rappellera jamais assez que le mouvement citoyen est porteur d'espoir pour toute la nation. Pour autant, même si les partis traditionnels de la région ont fait de maigres scores, cela n'autorise pas à dire que les partis de l'alliance présidentielle ne sont pas disqualifiés. Leur molle réaction au discours de Constantine, qui marginalise un peu plus la Kabylie, en dit long sur leurs capacités à aider au règlement de la crise. Ils sont les prolongements du pouvoir, certes, mais est-ce en courbant l'échine qu'on peut apporter sa pierre à l'édifice. En tout cas, on a vu comment les élus FLN et RND gèrent les collectivités et les assemblées dans les autres régions du pays. La multiplication des émeutes est un indice de leur impopularité. Ces partis auront peut-être réussi à ramasser quelques miettes à l'issue de ce scrutin, mais le faible taux de participation est un désaveu flagrant de l'absence de l'Etat, qui a multiplié les signes de marginalisation de la région. On avait employé ici même l'expression de «hogra économique», et ce jugement ne fait que se confirmer. L'absence de l'Etat rejaillit forcément sur le couple RND-FLN, qui sont ses représentants dans les assemblées élues. On verra donc ce qu'ils feront de leur succès, et s'ils réussiront à ramener l'espoir dans les coeurs et le développement dans les communes.
Il y a souvent des victoires qui ont un goût amer, n'est-ce pas? Dans un pays qui se respecte, un taux d'abstention aussi élevé aurait amené les autorités à demander un audit des problèmes auxquels reste soumise la région. Sise au centre du pays, à cheval sur plusieurs wilayas, la Kabylie, qui tient à rappeler son algérianité et son patriotisme toutes les fois que de besoin, est une région qui se cherche. Les élites algériennes, qu'elles soient ou non kabyles (là n'est pas la question) auraient intérêt à se pencher sur cette désaffection, pour tenter de comprendre la colère de toute une région charnière dans la géographie, mais aussi dans le coeur de tous les Algériens. Et ce n'est pas en se cachant la tête dans le sable, comme l'autruche, qu'on contribuera à faire avancer les choses.


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