Le débat a pris racine en l'absence de l'auteur, surpris par un malaise... L'association Chrysalide a repris, jeudi dernier, ses cafés littéraires, mais cette fois en changeant un peu le principe. Il s'agit de faire lire par avance à un groupe de personnes le livre qui sera discuté. Lors du débat, l'auteur est invité à répondre à l'ensemble des questions posées. Ce débat est intitulé La question. Pour la première rencontre, l'écrivain invité fut M'hamed B. Larbi pour son premier livre intitulé Le piano d'Ether paru aux éditions Musk. Un livre assez beau qui porte comme trame la théorie des hasards de Milanu Kundera. Une histoire d'amour sur fond de drames, de cris et de pleurs. L'ironie du sort a voulu que l'écrivain ait un malaise à à peine dix minutes de l'ouverture de la rencontre, qui s'est poursuivie ainsi sans l'hôte en question. Cependant, tous se sont engagés à poursuivre la discussion lors d'un prochain rendez-vous pris avec l'auteur, à qui on souhaite un prompt rétablissement. En préambule, M.Larbi confiera très ému: «C'est une aventure merveilleuse que je suis en train de vivre. Je ne suis pas un écrivain. Je suis médecin. C'est en vérité, mon métier, et je ne veux pas en changer. Je me suis fait plaisir avec ce livre en ayant la chance de rencontrer l'éditeur.» M.Larbi confiera écrire depuis pas mal de temps. «Je m'essaye. Je n'aurais jamais pensé me retrouver devant une assemblée pour raconter ce qu'il y a de plus profond en moi. Je suis avant tout un homme de prescription et d'ordonnance. C'est avec beaucoup de sensibilité que j'ai écrit ce roman. C'est un jet de spontanéité.» A propos de la fin du roman qui laisse parler le personnage feu follet, un peu la conscience de l'auteur, de nous-mêmes et qui reflète par conséquent le réel chez M.Larbi, ce dernier avouera: «J'ai déconstruit ce roman avec beaucoup de magie et de fantastique. J'ai ressenti le besoin d'expliquer certains faits. J'ai voulu délirer sur les problèmes qui me tiennent à coeur, sur le plan de l'introspection, notamment crier des douleurs générées par les situations que nous vivons. Ce sont des petits clins d'oeil pour dire ce que je ressentais...» En l'absence de l'écrivain, cela dit, le débat a pris racine en étudiant sous toutes ses coutures ce bon roman, très touchant de par l'histoire et la verve poétique qui s'en dégage. Cette rencontre aura été l'occasion, en outre, d'évoquer le roman algérien, avec ses caractéristiques et ses débordements thématiques. Un roman moderne qui cherche peut-être encore ses marques comme toute autre oeuvre artistique et culturelle dans notre pays, mais néanmoins n'a de cesse d'avancer et de s'interroger.