Les dirigeants du monde scrutent Alger La capitale des Etats-Unis qui a été parmi les premières à commenter le départ du chef de l'Etat a estimé que c'est au peuple algérien de décider comment mener la transition... Les événements s'accélèrent. Une nouvelle page de l'histoire de l'Algérie indépendante est en train de s'écrire. Ses partenaires et les principales capitales mondiales qui y prêtent une attention toute particulière se sont exprimées. Toutes mettent en exergue le principe de non-ingérence et suivent avec un intérêt remarquable l'évolution de la situation politique que connaît le pays. La démission du président de la République les a immanquablement fait réagir. Washington, qui a été parmi les premières à commenter le départ du chef de l'Etat, a estimé que c'est au peuple algérien de décider de comment mener la transition... «Je n'ai pas une réaction spécifique (à faire), à part que les Etats-Unis s'interrogent sur comment mener cette transition et c'est au peuple algérien de décider» comment l'opérer, a déclaré mardi dernier le porte-parole adjoint du département d'Etat américain, Robert Palladino. Le département d'Etat avait réagi pour la première fois, le 5 mars, aux manifestations qui secouent le pays. «Nous suivons les mouvements de protestations qui se déroulent en Algérie et nous allons continuer à le faire», avait affirmé le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino... «Les Etats-Unis soutiennent le peuple algérien et son droit à manifester pacifiquement», avait ajouté M. Palladino. La France, premier partenaire économique de l'Algérie, n'a pas tardé aussi à rompre le silence. «Le Président Bouteflika a annoncé sa démission. C'est une page importante de l'histoire de l'Algérie qui se tourne», écrit le ministre français des Affaires étrangères. dans une déclaration publiée dans la nuit de mardi. «Le peuple algérien a montré ces dernières semaines, par une mobilisation continue, digne et pacifique, qu'il était déterminé à faire entendre sa voix», a t-il poursuivi. «Nous sommes confiants dans la capacité de tous les Algériens à poursuivre cette transition démocratique dans ce même esprit de calme et de responsabilité», a-t-il conclu. Le Kremlin a de son côté appelé à une transition sans «ingérence de pays tiers» en Algérie au lendemain de la démission du président Abdelaziz Bouteflika. «Nous espérons que, quoi qu'il arrive, les processus internes qui se déroulent dans ce pays et qui relèvent exclusivement des affaires intérieures de l'Algérie se dérouleront sans ingérence de pays tiers», a déclaré hier à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov cité par l'agence de presse Sputnik. Moscou espère aussi que la transition qui s'annonce n'aura «aucune répercussion sur le caractère amical de nos relations bilatérales», a-t-il ajouté. Le 2 avril, Abdelaziz Bouteflika a officiellement notifié au président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République. «Cette décision que je prends en mon âme et conscience est destinée à contribuer à l'apaisement des coeurs et des esprits de mes compatriotes pour leur permettre de projeter ensemble l'Algérie vers l'avenir meilleur auquel ils aspirent légitimement», avait écrit le chef de l'Etat... Réaction de l'organisation des nations unies «on espére une transition pacifique et démocratique» Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a espéré hier que l'Algérie connaisse «une transition pacifique et démocratique», après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, entérinée par le Conseil constitutionnel. «Le secrétaire général salue le calme et le respect dont fait preuve le peuple algérien dans l'expression de son désir de changement», souligne une déclaration de ses services. Antonio Guterres «souhaite une transition pacifique et démocratique qui reflète les désirs du peuple algérien», ajoute-t-elle, en réaffirmant «l'engagement continu des Nations unies de soutenir l'Algérie dans son processus de transition démocratique». Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres avait appelé, le 31 mars à Tunis, à «doubler d'efforts pour réaliser une transition démocratique en Algérie, au service de l'intérêt de son peuple». Le SG de l'ONU qui avait évoqué la situation que traverse l'Algérie, à l'ouverture des travaux de la 30ème session du Sommet arabe avait déclaré: «Nous appelons à doubler d'efforts pour réaliser une transition démocratique, au service de l'intérêt de son peuple.»