«Moretti a été vendu au dinar symbolique et des villas de 30 milliards, cédées pour 14 millions de centimes.» Le président du parti El Bina, Abdelkader Bengrina, également ex-ministre du Tourisme a apporté son témoignage lors d'une conférence au club El Moudjahid, à Alger sur l'affaire du patron de la SIH (Société d'investissement hôtelier) et de l'EGT (Entreprise de gestion touristique) Sahel, Abdelhamid Melzi. «Le jour où je voulais mettre fin aux fonctions de Melzi, car j'étais son responsable hiérarchique direct en 1999, il s'est vengé en me délogeant de ma maison au Club des pins. Cela d'une part, de l'autre un décret émanant de l'Exécutif a changé le statut du Club des pins et Moretti, lesquels désormais ne dépendaient plus du ministère du Tourisme». «Ces deux résidences d'Etat qui n'appartenaient plus au département du tourisme, seront rattachées par la suite aux services du Premier ministère à la tête duquel se trouvait à cette époque Ahmed Ouyahia», a-t-il ajouté. Il a également fait savoir que «Moretti avait été vendu au dinar symbolique et des villas hors de prix, évaluées entre 20 et 30 milliards de centimes sont cédées pour le prix de 14 millions de centimes!». «J'ai refusé ces décisions et je n'ai pas assisté à la réunion du Conseil des participations de l'Etat (CPE)», a-t-il ajouté. L'ancien ministre du Tourisme a révélé que la réalisation de l'hôtel Sheraton, avec un budget de 200 millions de dollars, «a été retiré au ministère du Tourisme pour être confiée de gré à gré à Hamid Melzi». «J'ai envoyé à l'époque un dossier complet à Ali Benflis qui était directeur de cabinet du président Bouteflika. C'était d'ailleurs une des raisons qui m'ont amené à démissionner du gouvernement», a-t-il confié. En faisant une comparaison entre les deux hôtels, il a précisé: «Le coût de l'hôtel Mercure, un don du gouvernement chinois, était de 45 millions de dollars, alors que Sheraton Club des Pins et l'hôtel Sheraton Oran ont coûté respectivement 200 et 85 millions de dollars. Le directeur de la société libyenne d'investissements extérieurs, qui était partenaire de la SIH, m'a confié qu'il y avait beaucoup de commissions dans le Sheraton Oran.». «Melzi a également supervisé les projets du Sheraton Oran, Mariott Alger, etc.», a-t-il détaillé. La SIH gère une douzaine d'hôtels de haut standing. «Des investisseurs qataris et émiratis, à l'image de Abdallah Bin Jassim Al Thani, responsable des investissements touristiques au Qatar et le prince et homme d'affaires saoudien Al Walid Ben Talal, ont été orientés vers Melzi. Mais ces derniers sont repartis sans investir un seul dinar en Algérie alors qu'ils avaient l'intention de mettre des milliards de dollars en Algérie», a-t-il encore indiqué. Poursuivi pour «espionnage», Hamid Melzi a été arrêté et placé sous mandat de dépôt.
