Samedi soir, le coup de sifflet final de cette empoignade «so british» a aussi déclenché des scènes de liesse à Madrid où 50.000 supporters de Liverpool avaient fait le déplacement. Elle était attendue comme une finale explosive, mais au bout du compte, il n'en fut rien: Liverpool décroche la sixième Ligue des champions de son histoire en s'imposant au Wanda Metropolitano face à un pâle Tottenham (2-0). Le coach allemand, Jürgen Kloppn, décroche, par l'occasion, sa première C1 grâce à deux buts de Salah et Origi. C'est, donc, la fête après plusieurs années de disette pour les Reds, qui ont fait parler d'eux notamment après la spectaculaire «remontada» face au Barça en demi-finales (0-3, 4-0). Samedi soir, le coup de sifflet final de cette empoignade «so british» a aussi déclenché des scènes de liesse à Madrid où 50.000 supporters de Liverpool avaient fait le déplacement. C'était si intense, si grand! Après 1 minute 48 secondes, Salah transforme victorieusement un penalty et ouvre la marque, avant que Origi ne scelle le sort de la partie dans les ultimes minutes. Le Pharaon aura été le grand maître de cette soirée, lui qui tirait sa motivation de la déception de Kiev, où il avait dû quitter le stade en larmes après une blessure à l'épaule et une défaite en finale face au Real (1-3). Après 1977, 1978, 1981, 1984 et 2005, les Reds soulèvent pour la 6e fois le trophée aux grandes oreilles. C'est, donc, la fin d'une disette européenne de 14 ans, mais qui ne cache surtout pas le fait que le club n'a pas réussi à remporter le championnat d'Angleterre depuis 1990. Le titre lui est passé sous le nez cette saison pour un petit point d'écart avec Manchester City (98 contre 97). Cette consécration en LDC confirme l'irrésistible ascension de Liverpool depuis le début, en 2015, du mandat de Jürgen Klopp, le charismatique blond aux lunettes translucides. Cette année-là, quelques mois à peine après la fin de sa formidable aventure au Borussia Dortmund, il s'était donné quatre ans pour décrocher un trophée. Et voilà que cette promesse est tenue sur le gong. Sûr de ses forces, son trident offensif Salah-Firmino-Mané ou ses latéraux Alexander-Arnorld - Robertson, le technicien allemand a compris qu'il n'avait besoin que de quelques ajustements pour définitivement transformer le moribond club anglais en machine à gagner. Les 62 millions d'euros mis pour recruter le gardien Alisson, en provenance de l'AS Roma sont largement justifiables, tant le portier de la Seleçao s'est montré déterminant pour solidifier son équipe. «La saison se termine ce (samedi) soir, mais en juillet tout le monde repart de zéro. Nous voulons tous les trophées, nous avons un bel effectif pour cela et j'espère que nous pourrons à nouveau rivaliser avec Manchester City», a prévenu Virgil van Dijk, homme du match et métronome l'arrière garde des Reds. En face, Tottenham, le moins nanti et le moins dépensier des grands clubs anglais, était trop malchanceux, trop inexpérimenté, a promis de revenir plus fort pour gagner. L'entraîneur argentin Mauricio Pochettino avait bien préparé son affaire, il avait patiemment mûri toutes ses décisions, pesé chaque mot de sa causerie... mais en vain. Rien ne fut pour lui et le premier sacre de l'histoire de son club dans cette compétition est reporté à une date ultérieure. Le Spurs se remettront-ils de ce crève-coeur? Oui, si l'on en croit leurs discours résolument optimistes. D'ailleurs, l'exemple de Liverpool est encourageant, puisqu'il soulève le titre une année après l'avoir perdu.