La secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, se rendra à Riyadh les 10 et 11 juin, a indiqué l'ONU. Une visite qui intervient après des critiques du gouvernement yéménite contre l'émissaire onusien pour le Yémen. Rosemary DiCarlo rencontrera «des responsables saoudiens et yéménites afin de discuter de sujets de paix et de sécurité régionale, dont la situation au Yémen», a-t-on précisé de même source. Cette visite se tiendra après des critiques le mois dernier du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi contre l'envoyé spécial onusien, le Britannique Martin Griffiths. Le président yéménite a accusé le médiateur de l'ONU de prendre le parti des rebelles Houthis, contre lequel le gouvernement yéménite est en guerre, avec le soutien depuis 2015 d'une coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite. Dans une lettre fin mai, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait assuré que son organisation agissait comme un «médiateur impartial» au Yémen. Tout en soulignant que l'envoyé spécial Martin Griffiths et lui-même prenaient «très au sérieux» les «inquiétudes légitimes» du gouvernement yéménite, M. Guterres avait réfuté les accusations de M. Hadi. Dans une lettre datée du 22 mai, le président yéménite avait notamment accusé M.Griffiths de permettre aux rebelles de rester dans la ville de Hodeïda (ouest) et dans son port, contrairement à ce que prévoit un accord conclu en décembre en Suède sous l'égide de l'ONU. Les Nations unies avaient fait état le 14 mai du retrait des Houthis du port de Hodeïda et de deux autres ports proches, mais des responsables gouvernementaux avaient dénoncé une «manipulation», accusant les rebelles d'en remettre le contrôle à des garde-côtes qui leur sont favorables. Dans sa réponse le 23 mai, M. Guterres avait assuré que l'ONU n'épargnerait aucun effort pour «préserver l'esprit et la lettre» de l'accord conclu en Suède. «Je peux aussi vous assurer que les Nations unies n'ont aucunement l'intention d'établir une administration internationale à Hodeïda», avait-il ajouté. Par ailleurs, des hommes armés non identifiés ont lancé vendredi une attaque contre une mosquée dans la province yéménite d'Ad Dali' (sud), faisant cinq morts, celle-ci étant contrôlée par le gouvernement, a déclaré un responsable de la sécurité. «Un groupe d'hommes armés présumés être des extrémistes ont attaqué une mosquée dans le district d'Azariq, tuant au moins cinq fidèles sur place», a fait savoir une source de sécurité. Selon des habitants, l'attaque a également fait des blessés, dont une personnalité importante. A en croire les témoins, les assaillants ont utilisé des fusils d'assaut automatiques et ont ouvert le feu au hasard sur des fidèles pendant la prière, avant de s'enfuir à bord d'un véhicule 4x4. Ils ont également enlevé trois personnes à l'intérieur de la mosquée. La province d'Ad Dali' est le théâtre d'affrontements incessants entre les forces du gouvernement yéménite et les houthis qui ont progressé dans le sud du pays au cours des derniers mois.