Le protocole d'accord, signé, dimanche, par ces deux compagnies, est une première à inscrire dans les annales du transport aérien en Algérie. En effet, quand deux concurrents, sans perdre de vue leurs intérêts commerciaux respectifs, unissent leurs moyens pour «protéger le marché algérien» et faire face à la mondialisation en cours, ce n'est quand même pas un acte banal. Alors que l'atmosphère entre les deux compagnies était polluée par toutes sortes de considérations qui engendraient des relations «à couteaux tirés», la normalisation est arrivée à point nommé. L'accord couvre pratiquement tous les aspects. De la maintenance aéronautique à la formation en passant par la coordination tarifaire et celle des programmes d'exploitation. Ainsi donc, Khalifa Airways pourra confier sa flotte aux ateliers d'Air Algérie. Les billets d'avion seront valides sur les vols des deux compagnies. Les tarifs seront à l'identique. En outre, il est prévu «la coordination des horaires et la fréquence des vols». Si cette dernière mesure trouve son explication par «une plus grande disponibilité» en direction du passager, le désengorgement du parking est également concerné. L'aéroport d'Alger n'a pas de capacités extensibles, et depuis l'arrivée d'une deuxième compagnie avec sa flotte, le problème s'est accru. L'une des manières d'alléger le dispositif est, bien sûr, dans le night-stop ou «découché» qu'autorise la fréquence des vols. Comme on le voit, l'intérêt du rapprochement entre les deux compagnies est multiforme. A l'expérience et aux grands moyens que met Air Algérie dans la «corbeille», Khalifa Airways apporte l'énergie de sa jeunesse et le dynamisme de son marketing. On a pu le constater à l'hôtel El-Aurassi lors de la cérémonie de signature. La couverture médiatique était inédite. Pour ce faire, Khalifa a pris le soin de convier des stars qui drainent les médias. Il y avait cheb Khaled, cheb Mami, Madjer, Amel Wahbi... L'assistance était si nombreuse que bon nombre d'invités sont restés debout. Un plus qui revigorera l'image de la compagnie nationale tout en lui ouvrant des perspectives quant aux solutions à apporter aux quelques lourdeurs héritées du passé. Heureux événement que cet accord qualifié par beaucoup de «fiançailles». A quand le «mariage»?