La pluralité culturelle d'une région à une autre est un facteur qui, s'il venait à être développé, permettra des entrées en monnaie forte, la création de la richesse et la résorption du chômage. La nouvelle Algérie doit sortir de sa dépendance aux ressources fossiles. C'est apparemment le cap que s'est fixée la nouvelle direction du pays. Cette non-dépendance aux hydrocarbures passe inévitablement par l'essor de deux secteurs que sont l'agriculture et le tourisme. Le potentiel existant favorise cette démarche. Sur ce plan, la wilaya de Bouira est privilégiée avec des capacités naturelles qui ne demandent qu'à être bien rentabilisées. L'existence de la station hivernale de Tikjda est une aubaine pour la wilaya. Située à plus de 1485 mètres d'altitude, le site offre toutes les commodités pour un tourisme écologique, sportif et récréatif. Chaque fin de semaine ils viennent de partout. Sur place les immatriculations des véhicules ont permis d'identifier les provenances. De Béjaïa, d'Alger, de Bordj, de Sétif… des familles sont venues apprécier le décor dominé par le blanc du manteau neigeux. Les enfants se sont donnés à fond sur une poudreuse fraîche. Profitant de cette présence en nombre, des jeunes proposent une restauration rapide sur les bordures de la route. La situation, hélas, prend de l'ampleur et peut devenir un réel danger de santé publique tellement les produits sont exposés et les mesures d'hygiène non conformes. Le séjour revient au moindre prix puisque les jeunes prennent avec eux leurs provisions et passent la nuit dans des tentes. Le lac situé au cœur du Parc national du Djurdjura est un espace préservé d'où l'obligation faite à ces visiteurs de respecter la faune et la flore. Là et en plus des détritus, certains foulent l'endroit avec leurs véhicules. Des jeunes à la recherche de quelques sous ont même aménagé un parking où il est demandé de verser 50 à 100 DA à chaque touriste qui s'y rend. A l'autre bout de la vallée L'Etat, au lieu d'attendre et de lancer des opérations de nettoyage sous l'œil des caméras des chaînes de télévision, peut combattre au quotidien le phénomène en y installant des postes de contrôle et en permettant des investissements en matière de service. Ces opérations de circonstances n'éradiquent pas le mal. Les visiteurs rencontrés sur place sont favorables à une présence dissuasive des forces de l'ordre et des agents du parc des forêts. Certes, les complexes proposent leurs services, mais eu égard aux prix estimés élevés par les visiteurs, beaucoup préfèrent se rabattre sur les gargotiers de fortune. Pour rappel, le Centre national de sports et de loisir de Tikjda (Cnslt), d'une capacité de plus de 600 lits, propose des chambres équipées et confortables à des prix abordables, ainsi qu'un camp vert caractérisé par son décor traditionnel, en plus du camp de jeunes et de l'hôtel de Tikjda. A l'autre bout, de la vallée de Thazaghart, le chalet du Kef reste aussi une destination prisée par les amateurs des randonnées, de l'escalade, du parapente… cet hôtel est un passage transitaire obligatoire vers le lac Oughoulmine. Ces structures sont mises en valeur par la nature séduisante de la région ; Le centre culmine à 1 485 m d'altitude. Le tourisme ce n'est pas seulement des hôtels, des infrastructures majestueuses. Le tourisme c'est tout une culture, celle de l'accueil du visiteur, la disponibilité à son égard, la multiplication des formules, la réduction des coûts. Le tourisme et le sport vont de pair. Sur ce plan et concernant la wilaya de Bouira, Tikjda peut devenir un pôle attractif avec ses multiples impacts sur l'emploi et la richesse. Redynamiser le tourisme Des équipes algériennes se rendent chaque année en Tunisie, au Maroc, en Turquie, en France pour préparer la saison sportive. Tikjda dispose d'un terrain d'entraînement en gazon synthétique, d'une piscine, de deux grands hôtels d'une capacité de plus de 400 lits, de circuits pédestres. Voilà une opportunité pour relancer le tourisme dans une région qui en a grand besoin. Dans son effort pour revaloriser le site de Tikjda et la volonté de redynamiser le tourisme, la direction du parc du Djurdjura, la DJS et la wilaya ont réalisé deux aires récréatives et trois aires de stationnement au niveau de cette station de montagne. A ces deux projets s'ajoute la réhabilitation du complexe Djurdjura qui avait été la cible des hordes terroristes pendant la période noire. Le chalet du Kef a aussi subi un relookage et offre des conditions excellentes d'accueil. La capacité en lits et chambres jusque-là limitée au Cnlst a triplé ces deux dernières années. La relance passe obligatoirement par un investissement important : la réhabilitation des remontées mécaniques qui datent de l'ère coloniale. La totalité des ministres de la Jeunesse et des Sports qui se sont succédé avaient promis la réalisation de ce projet, utile, voire vital à toutes les activités de montagne comme le ski, l'alpinisme, les randonnées pédestres… Ces efforts pour ne pas dire que tout est noir, restent insuffisants et ne peuvent qu'être bénéfiques à la relance que s'ils sont suivis d'autres décisions. Le dernier à avoir pris l'engagement était El Hadi Ould Ali qui, de son temps, parlait d'une société algéro-française qui, apparemment, a préféré la ville de Tizi Ouzou où un téléphérique déplace les citoyens depuis la gare routière jusqu'au siège de la wilaya en attendant son extension vers les hauteurs de Baloua. Pour le président de la Fédération algérienne des sports de montagne, Kaddouche Amar, « l'activité sportive au niveau de Tikjda passe par la remise en marche de ce moyen de locomotion à l'image des stations de Chréa et de Seraïdi. Les remontées mécaniques sont plus que nécessaires au développement du sport, mais aussi de toutes les activités de montagne ». Le message est clair aux nouveaux ministres du Tourisme, de la Jeunesse et des Sports, de l'environnement et de l'Intérieur.