C'est une tradition que les populations ont ressuscitée, ces dernières années, après une extinction presque totale durant les dernières décennies. Ce week-end a été l'occasion pour célébrer ce rite des anciens Berbères à travers de nombreux villages de la wilaya de Tizi Ouzou. Aller à la rencontre du printemps a été le programme festif qui a marqué les localités vendredi dernier qui coïncide avec le premier jour du printemps, selon le calendrier agraire. à Illoula Oumalou, la tradition a été célébrée dans une ambiance colorée par les enfants du village Ihamziene. Tôt dans la matinée, encadrés par des personnes âgées, des dizaines d'enfants se sont levés pour aller dans les champs accueillir le printemps. Une ambiance de fête a régné durant la balade champêtre où des bouquets de fleurs ont été confectionnés en guise de bienvenue à cette saison que les anciens Amazighs ont toujours accueillie avec beaucoup d'égards. C'est la même ambiance qui a été constatée dans un autre village situé de l'autre côté de la wilaya de Tizi Ouzou. à Tala Toughrast, dans la commune de Mizrana, du côté du littoral, la même occasion a été marquée par des villageois, essentiellement les enfants de l'association de Tala N'Toughrast qui sont partis tôt dans les champs afin de souhaiter la bienvenue au printemps qui arrive le 28 février de chaque année, selon le calendrier agraire adopté pendant des siècles par les Berbères. Le même rite a été célébré dans le village Tarihant, situé à Boudjima, une trentaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. C'est une grandiose fête qui a été organisée à Azma dans la matinée du vendredi 28 février pour accueillir le printemps. En fait, ces localités ne sont qu'un échantillon qui met en évidence le retour en force de cette tradition ancestrale qui a résisté à toutes les tentatives de déculturation menées par les différents envahisseurs. Une preuve que les populations restent immunisées contre toute velléité d'incruster une culture étrangère dans ce corps millénaire. D'autres villages ont célébré cette tradition, depuis plusieurs années, comme un signe de résistance à l'invasion culturelle. Les populations locales répondent avec force à chaque occasion, en ressuscitant un rite ou une pratique ancienne. En effet, ces dernières années, on assiste à une forte résurgence des traditions anciennes. C'est ainsi qu'un autre rite est célébré avec faste dans les villages kabyles. La tradition d'Anzar fait son retour cette année surtout avec la rareté des pluies. Sans inculquer un caractère religieux ni croire que la pratique va faire tomber les pluies, les villageois pratiquent Anzar d'un point de vue purement culturel. Pour rappel, Anzar, dans la mythologie berbère, est le dieu de la pluie. Durant les périodes de sécheresse, les Amazighs pratiquaient des rites afin de l'implorer de laisser les pluies tomber. Avec les siècles, la tradition a évolué pour être célébrée, ces dernières années, comme un patrimoine culturel dénué de toute superstition.