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Promesse tenue
ORDONNANCE PORTANT RECONCILIATION NATIONALE
Publié dans L'Expression le 23 - 02 - 2006

L'ordonnance vient confirmer l'option de la paix et tranche donc un débat qui a duré plus de cinq années.
L'Algérie de l'après-terrorisme a vu deux thèses s'affronter sur le terrain de la «réconciliation nationale». Si les deux approches visent le même objectif, à savoir tourner la page de l'insécurité et mettre définitivement le pays sur la voie de la stabilité, il n'en demeure pas moins que pour y parvenir les tenants des deux thèses se contredisent de fond en comble. Il y a d'abord les partisans d'une réconciliation nationale qui disent vouloir «prioritairement fermer les plaies de la tragédie nationale», et il y a les autres. Ces derniers insistent sur un travail de justice avant d'entamer le processus de réconciliation. Se recrutant, en partie, dans la famille «réconciliatrice» qui a signé le Contrat de Rome, les tenants de la «vérité et justice» estiment qu'il faut d'abord identifier et punir les responsables de la tragédie à travers des procès publics, avant d'aller sur une logique de pardon, à l'image de ce qui s'est passé en Afrique du Sud. Il se trouve justement que les partisans d'une réconciliation «immédiate» ont longuement étudié l'exemple sud-africain avant de proposer la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Beaucoup d'observateurs ont effectivement vu dans la démarche de Johannesburg une sorte de parodie de justice qui, appliquée dans le cas de l'Algérie, rouvrirait les plaies et plongerait le pays dans une polémique sans fin qui mettrait à mal les «équilibres», au risque d'engendrer une crise majeure au sein du système politique algérien, avec tout ce que cela suppose comme retard socio-économique et aggravation du malaise social. En fait, la différence majeure entre l'Algérie et l'Afrique du Sud est que, dans le cas de l'Afrique du Sud, c'est un système raciste et oppresseur qui a été vaincu par la société. Or, dans le cas de l'Algérie, c'est la société qui a vaincu un mouvement politique violent et archaïque. En d'autres termes, les tenants de la «vérité et justice» demandent au «vainqueur» de s'incliner et demander pardon au vaincu. Il est certain que cette lecture paraît simpliste, mais les membres des forces de sécurité et les patriotes qui ont combattu les hordes intégristes ont bien le droit de crier victoire, sans qu'on viennent les apostropher sur leurs méthodes, sachant qu'ils avaient en face d'eux un ennemi sans foi ni loi et qui était fort de 27.000 hommes. La décennie 90 était une véritable guerre. «Une sale guerre» disent certains. Cela dit, il fallait se battre et les policiers, militaires et civils, se sont battus. Ils ont fini par achever la bête.
Aussi, l'approche des «réconciliateurs» du Contrat de Rome, pèche-t-elle par un manque de considération pour des centaines de milliers d'Algériens qui, d'une manière ou d'une autre, ont souffert le martyre et veulent en finir au plus tôt avec la tragédie qu'a vécue leur pays. Vouloir toute la vérité sur les massacres et autres disparitions de citoyens, en pointant un doigt accusateur en direction des fonctionnaires de la République est, faut-il le signaler, une attitude quelque peu blessante. La société qui a massivement voté en faveur de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a répondu aux partisans d'une «réconciliation qui ne tienne pas compte des réalités sociopolitiques de l'Algérie.
L'ordonnance relative à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale vient confirmer cette option et tranche donc un débat qui a duré plus de cinq années. Cependant, la question qui se pose est de savoir si les Algériens touchés par la tragédie nationale parviennent à transcender leur douleur et accepter la décision sortie des urnes.
Il serait illusoire de penser qu'une ordonnance puisse effacer toute trace d'une tragédie qui a coûté la vie à des dizaines de milliers d'Algériens. Le débat s'il est clos, pour l'instant, peut ressurgir dans trois ou quatre décennies.
En effet, même si la société veut tourner la page, il n'est néanmoins pas question de la déchirer. La démarche du président de la République qui a force de loi, permettra au pays de panser ses blessures, mais pour extraire définitivement le mal, il faudra peut-être un autre débat, moins passionné certes, mais il sera inévitable.


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