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Washington a joué avec le feu
IRAK
Publié dans L'Expression le 27 - 02 - 2006

La persistance de la violence, les difficultés rencontrées à former le gouvernement sont la résultante de la mainmise américaine sur l'Irak.
La dernière flambée de violence en Irak, avec notamment le dangereux antagonisme entre sunnites et chiites irakiens remet en cause toute la stratégie élaborée par Washington pour se distancier du conflit irakien. Les derniers évènements sanglants qui ont secoué l'Irak disent bien combien la situation échappe de fait tant au gouvernement d'Ibrahim Al-Jaafari -qui n'arrive toujours pas à former le nouveau cabinet d'union nationale issu des élections du 15 décembre 2005- qu'aux services de sécurité irakiens, phagocytés et intimidés par l'arrogance des militaires et détectives privés américains qui opèrent en Irak. En témoigne l'incident qui eut pour cadre, la semaine dernière, le siège du gouvernorat de Kerbala, qui a vu le gouverneur Akil Al-Khazaali, fouillé et empêché d'accéder à son bureau par des détectives privés américains, qui sous-traitent le volet sécuritaire pour les sociétés américaines présentes en Irak.
La section locale de l'ambassade américaine à Baghdad a beau s'excuser, le fait est que la confiance des Américains dans les capacités des policiers irakiens est limitée, allant jusqu'à les humilier sur leur propre terrain. En fait, tout en affirmant travailler à former les services de sécurité irakiens -à prendre la relève- les forces d'occupation américaines, et d'une manière générale de la coalition, semblent tout faire pour maintenir les services irakiens en infériorité, leur donnant à voir qu'ils n'ont aucune confiance dans leurs capacités de les relever. Or, la sortie des Américains du conflit irakien est conditionnée par l'existence d'une force publique irakienne performante à même de faire face à toute éventualité. De fait, l'anarchie sécuritaire qui règne en Irak, comme l'ont montré les deux journées sanglantes de mercredi et jeudi, dévoile l'impréparation des forces de sécurité irakiennes à prendre effectivement la relève, à moyenne échéance, de la force multinationale. Certes, Washington affirme que l´Irak fait des progrès dans les domaines sécuritaire, politique et économique malgré les violences qui ravagent le pays trois ans après le renversement de Saddam Hussein. De fait, la réalité (sur le terrain) est moins glorieuse que les hauts responsables politiques et militaires américains veulent bien le faire croire. Le fait est que, en 2006, les risques de guerre civile sont plus réels, qu'ils ne l'étaient en 2005 ou en 2004, après trois ans d'occupation étrangère qui a surtout élargi le fossé entre les communautés chiite et sunnite en Irak, du fait que l'occupant américain a tout fait pour qu'il en soit ainsi en privilégiant une communauté par rapport à l'autre. Ainsi, les Kurdes -considérés comme les meilleurs alliés de Washington- sont choyés par rapport aux chiites et ces derniers par rapport aux sunnites, communauté dont est issue l'ancien régime baasiste irakien. De fait, depuis le 9 avril 2003 et l'occupation de l'Irak par les armées américano-britanniques, les Etats-Unis ont travaillé à accentuer les divisions entre les trois principales ethnies qui dominent le pays, les chiites, les Kurdes et les sunnites, comme si l'existence de trois entités différenciées est la solution aux problèmes de l'Irak. Le Kurdistan irakien qui dispose aujourd'hui d'une large autonomie, d'un Parlement, d'un drapeau et d'un hymne national, et échappe au contrôle du pouvoir central à Baghdad, témoigne de façon appropriée sur les intentions à long terme de Washington quant au devenir de l'Irak futur et d'une politique à double entente. D'autant plus que seule la mainmise sur les richesses pétrolières et gazières de l'Irak intéressait Washington comme en témoigne l'entrée en Irak des sociétés pétrolières américaines dans les bagages de l'armée américaine. Aujourd'hui, les sociétés pétrolières américaines ont fait main basse sur les gisements pétroliers irakiens - le seul secteur hypersécurisé en Irak avec la zone verte où siègent les ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne - qui ont été l'une des causes premières de l'invasion du 19 mars 2003. Aussi, la reprise des violences après quelques semaines d'accalmie entre dans l'ordre des choses d'autant que les tergiversations à former le nouveau gouvernement, le diktat des chiites, n'ont pas manqué d'exaspérer les sunnites quasi marginalisés depuis la chute de Saddam Hussein. Dès lors, la destruction mercredi du mausolée des imams Ali Al-Hadi et Hassan Al-Askari, et la guerre des mosquées qui s'en est suivie, est connotée à une provocation destinée à allumer la fitna entre les chiites et les chiites. Ce que les sunnites et certaines parties chiites, comme le mouvement de Moqtada Sadr, semblent avoir compris qui ont décidé de signer entre eux un pacte qui prévoit « l´interdiction de toute attaque de lieu de culte, de versement de sang et la condamnation de tout acte pouvant mener à la sédition », pour prévenir ce qui s'est passé le week-end dernier. En jouant à diviser les communautés irakiennes les Etats-Unis ont en fait jeté de l'huile sur le feu, alimentant le ressentiment d'une partie de la population exclue de facto de la construction du nouvel Irak. De fait, ce partage entre les « bons » irakiens, qui servent les intérêts américains, et les «mauvais» qui combattent la présence étrangère, a surtout alimenté ces derniers mois l'extrémisme des groupes armés d'une part et donner des raisons à l'insurrection irakienne de poursuivre la lutte d'autre part. Mais Washington qui a fait tout faux en Irak continue à jouer avec le feu, mettant l'ancienne Mésopotamie au bord de la guerre civile.


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