C'est déjà le relâchement au grand dam de ces personnes ne cessant d'appeler au confinement ! Celui-ci n'est pas respecté avec rigueur. alors qu'il ne fait que commencer. Va-t-on droit dans le mur ? Rien n'indique le contraire tant que plusieurs indices révèlent une telle finalité fatale qui aurait sans aucun doute des conséquences irrémédiables. Hier matin, à peine 7 h a sonné que plusieurs centaines d'hommes, de femmes, des jeunes, des moins jeunes et même des enfants continueaient à sortir dans la rue sans juger utile de prendre en compte les moyens de protection. Droit au but, ils se rendent à leur lieu habituel, le marché, où ils espèrent réaliser «une bonne affaire en sillonnant la longue ruelle crasseuse et exiguë de ces lieux très commerçants». Le marché de la Bastille (en) est un exemple concret d'un lieu, malgré fermé, mais qui a vite renoué avec l'activité commerciale. En réalité, ces flâneurs ne font qu'aggraver la situation en «s'exposant au danger imminent comme ils exposent toute une population avoisinant 2 millions d'âmes à une mort certaine, sinon à un long séjour dans les salles de réanimation des hôpitaux d'Oran». Le même topo est perceptible dans plusieurs autres coins et recoins de la ville. Il s'agit notamment des quartiers populaires où la férocité du virus n'a pas de signification chez ces noctambules se partageant des comprimés psychotropes et des «joints» de kif qu'ils font «tourner» au rythme du raï des chebs et chabate. Au terme de quelques jours de confinement timide, plusieurs Oranais ont renoué avec leurs traditions, flâner, sans objectif fixe, dans les rues et les marchés, sans se soucier des suites qui risquent d'en découler. Ces Oranais sont donc de plus en plus nombreux, malgré les prérogatives, à se déplacer au fur et à mesure qu'avancent les jours. Les états d'âme ne manquent pas. Certains argumentent leurs «actes» par des obligations professionnelles, d'autres estiment que «le confinement est applicable aux personnes atteintes du Covid-19». Par voie de conséquence, le respect du confinement s'annonce un véritable casse-tête pour les autorités. Par où commencer lorsqu'on sait que la sûreté de wilaya a mobilisé l'ensemble de ses moyens, quitte à verbaliser fermement les contrevenants et les personnes transgressant les dernières mesures décidées ? Les artères principales, comme les rues Mohamed Khemisti et Larbi Ben M'hidi, sont quelque peu vides de gens. Cependant, celles d'El Hamri, Mediouni, de Cavaignac, celles de Saint-Pierre ne désemplissent pas des va-et-vient des hommes et des femmes bravant «la calamité » rampante sans juger utile de prendre en compte les gestes barrières. Les petits commerces du coin sont ouverts. Ceux-là ne posent pas problème. Ils ferment dès que 15h sonne, sachant à l'avance que leurs registres du commerce leur seront retirés. On est en train de s'ingénier dans l'art de contourner et esquiver les lois. Avec le « déconfinement » diurne décidé par les sans projets fixes, nous sommes en train de transgresser la réglementation », dira un juriste, expliquant que «des mesures encore plus drastiques s'imposent, question d'inculquer davantage de civisme à ces gens suicidaires et ces personnes irresponsables agissant de la sorte».