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«Lalla Fatima» aux 2M
TELEVISION
Publié dans L'Expression le 13 - 01 - 2002

Après avoir créé l'événement cinématographique avec Ali Zaoua, Nabil Ayouch, l'enfant terrible du cinéma marocain, a investi le champ télévisuel marocain avec autant de bonheur. Le feuilleton qu'il a réalisé pour le compte de la chaîne les 2M a enregistré un succès retentissant dans un pays où, pourtant, la concurrence étrangère est des plus redoutables.
Bel exemple s'il en est, «Lalla Fatima», c'est son titre, prouve, de l'avis même de ce talentueux metteur en scène primé à l'occasion de nombreux festivals internationaux, que les auteurs marocains sont tout à fait capables de faire des produits populaires locaux et de qualité. Des produits à même de permettre de constituer une sérieuse alternative aux séries égyptiennes, brésiliennes et mexicaines que d'aucuns ont voulu opposer, mais en vain, aux films occidentaux abondamment proposés par les chaînes de télévision occidentales via la parabole.
Derrière cette nouvelle conception, cette façon de voir, il y a, à l'évidence, la perspicacité du patron des 2M, Noureddine Saïl pour ne pas le désigner, sa qualité de visionnaire, estime Nabil Ayouch: «En arrivant à la tête de cette chaîne, sans attendre, deux mois après son installation, il a très vite compris que c'était la seule manière pour lui de relancer l'organisme dont il avait la charge. Deux ans après un séjour forcé dans les tiroirs de la chaîne, «Lalla Fatima» voit le jour. Mon objectif a toujours été de faire une production grand public et de qualité. Noureddine Saïl et moi pensons aujourd'hui qu'on peut au Maroc faire du populaire sans tomber dans le vulgaire ou le bas de gamme.»
Nabil Ayouch n'est pas un réalisateur comme les autres. Son engagement pour un cinéma authentiquement marocain est loin d'être une vue de l'esprit. Il en fait même son sacerdoce et veut, plus que jamais, réconcilier le peuple marocain avec son Histoire, sa culture et son cinéma. S'il se sent quelque part choqué par le fait que certains pays arabes reprochent injustement aux cinéastes marocains de renier un tant soit peu leur identité, de s'être abâtardis au contact de la culture occidentale, il reconnaît que la culture marocaine apparaît peu dans le cinéma dominant. Alors qu'elle est là, nourrie d'une Histoire millénaire. On a largement, souligne-t-il, évoqué le poncif du «pays des contrastes», un pays où la minijupe croise la djellaba, le Moyen-Age, le troisième millénaire: «Si elle s'exprime trop peu, cette culture a néanmoins pris la parole. Depuis quelques mois, on parle enfin du Maroc pour sa culture quand, auparavant, on ne l'évoquait que pour ses paysages, son exotisme et son artisanat.»
S'il a choisi de retourner au bercail, c'est parce que l'auteur de «Mektoub» y a trouvé un chantier fabuleux, à plus forte raison lorsque le cinéma demeure pour les Marocains une énigme caractérisée, il n'y a pas si longtemps, par l'inconsistance de la production audiovisuelle et une frustration tangible sur ce sujet: «Mais qu'on ne prétende pas que ce pays n'est pas doué pour travailler l'image à cause de ses racines religieuses. L'Iran et la Tunisie, pays musulmans s'il en est, ont prouvé le contraire. Le cinéma iranien a su créer un vivier de jeunes cinéastes et des écoles formidables. Il y a une nécessité et maintenant une urgence à être présent, et cette présence ne doit pas tenir à une personne, à un film.»
Nabil Ayouch a, cependant, une peur bleue. Celle de voir l'élan qui existe présentement, un élan porté le plus souvent par la soif d'expression et d'écriture cinématographique, s'altérer et s'effilocher au fil du temps à la grande déception de nombreux jeunes qui aspirent, avec leur folie et leur rage de dire, à raconter la quotidienneté de leur peuple sur des bases néoréalistes: «Le pouvoir doit prendre conscience de la force du cinéma comme vecteur identitaire. Il faut créer une dynamique et des écoles. Il y a un grand potentiel, une attente des jeunes, un désir de création.»
Après une enfance tranquille à Sarcelles, trois ans de théâtre et une pratique en tant que concepteur-rédacteur dans une agence de communication à Paris, son retour au Maroc sera particulièrement fécond, grâce à «Mektoub», son premier long métrage ; une merveilleuse carte de visite qui lui permet très vite de réconcilier les habitués des salles obscures marocaines avec leur production cinématographique: «Depuis quatre ou cinq ans, on sait que le cinéma marocain existe et on ne parle que de lui. Je ne parle pas de l'Occident, on ne boxe pas dans la même catégorie, mais je peux vous assurer que les pays arabes et africains ne parlent que de cinéma marocain.»
A noter que Nabil Ayouch vient de mettre en boîte une nouvelle production dont le titre provisoire est «Une minute de soleil en moins». Tourné à Tanger, ce film policier, avec une histoire d'amour en prime, compte, dans sa distribution artistique, Noureddine Ourahou, Loubna Azaabal qui vient de jouer dans «Loin», le dernier film d'André Téchiné et Hicham Moussoune, acteur fétiche s'il en est du réalisateur puisqu'il est présent dans «Ali Zaoua» et «Lalla Fatima».


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