Le chef de l'Etat reste droit dans ses bottes. La position de l'Algérie est immuable pour résoudre la crise libyenne. Le dialogue doit prendre le dessus. Les armes doivent se taire. Les Libyens doivent s'asseoir autour d'une même table et mettre un terme à leurs différends. Le président Abdelmadjid Tebboune «ne ménagera aucun effort pour réunir les Libyens autour de la table du dialogue afin de parvenir à une solution, conformément aux conclusions de la conférence de Berlin», a déclaré le président de la Chambre libyenne des députés, Salah Aguila à l'issue de l'audience que lui a accordée, samedi dernier, le locataire d'El Mouradia. Partisane d'une solution politique pour sortir la Libye du bourbier dans lequel elle s'est enlisée depuis l'élimination, le 20 octobre 2011, de l'ex-guide de la Jamahiriya, Mouâmmar El Gueddafi, sa position a fait l'unanimité lors du sommet de Berlin qui s'est tenu le 19 janvier 2020. Les appels de la diplomatie algérienne en faveur de la paix, à travers le dialogue et la mise au placard des armes, avaient résonné. Dans la foulée de ce rendez-vous qui avait réuni de grandes puissances (Etats-Unis, France, Allemagne, Italie...), l'Algérie avait accueilli, le 23 janvier, les chefs de la diplomatie des pays voisins de la Libye. Les ministres des Affaires étrangères (par intérim) de la Tunisie Sabri Bachtobji, actuellement représentant permanent de la Tunisie auprès de l'Office des Nations unies à Genève, de l'Egypte, Sameh Choukri et du Tchad, Chérif Mahamat Zene, ainsi que les représentants des ministres des Affaires étrangères du Niger et du Soudan, ont pris part à cette réunion. Une rencontre sanctionnée par le soutien unanime à un processus de règlement politique de la crise libyenne, à travers un dialogue inclusif qui doit permettre à la Libye de retrouver la paix et la stabilité. Après quelques signes tangibles d'espoir de sortie de crise, la Libye a renoué avec ses démons. Les armes ont à nouveau repris le dessus et de plus belle. Une situation explosive qui risque de se transformer en tragédie humaine avec la propagation de la pandémie de coronavirus qui ravage la planète. Un état de fait dénoncé vigoureusement par le président de la République au cours de sa rencontre, avec les médias nationaux, au début du mois de mai dernier. Le président de la République y avait dénoncé «les graves dérives» qui y ont cours et a assuré que «l'Algérie n'abandonnera pas ce pays», soulignant que «de par notre intégrité et notre impartialité, nous sommes en mesure de solutionner le problème libyen». Rien ne saurait être décidé concernant la Libye sans l'Algérie, avait affirmé Abdelmadjid Tebboune qui a précisé que l'Algérie est prête à poursuivre son appui à la Libye pour une sortie de crise. «Nous sommes en faveur de la légitimité populaire en Libye et nous souhaitons que la solution soit libyo-libyenne», avait indiqué le premier magistrat du pays. Abdelmadjid Tebboune vient de réaffirmer «la position inaliénable de l'Algérie en faveur d'un dialogue entre les frères libyens en vue de parvenir à un règlement politique, seul et unique moyen garantissant la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Etat libyen, loin de toute intervention militaire étrangère» à l'occasion de son entretien avec le président de la Chambre des représentants libyens. Le conflit libyen est ancré dans la feuille de route de la diplomatie algérienne. Tripoli est au coeur d'Alger.