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La tension sociale s'accentue
SALAIRES, INFLATION, CROISSANCE
Publié dans L'Expression le 13 - 03 - 2006

C'est le conseil économique et social du MSP qui relance la polémique.
En militant pour une augmentation des salaires graduelle de 5 à 15% sans passer par la tripartite, Boudjerra Soltani a mis les pieds dans le plat. Ministre d'Etat et donc membre de l'Exécutif, président d'un parti important de l'alliance présidentielle, ancien ministre du Travail connaissant bien le dossier des salaires, cette déclaration du cheikh peut être considérée comme une provocation à l'égard du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, qui avait lié toute augmentation des salaires à la croissance économique.
Et voilà que le 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, le président de la République apporte de l'eau au moulin du chef de l'Exécutif en enfonçant le clou de la pondération en matière salariale : trois conditions sont posées pour toute révision des salaires : le rendement, la productivité et la création d'emplois. Il émet également une autre idée : celle de la maîtrise de l'inflation. Les décideurs sont sur la même longueur d'onde et partagent donc une orthodoxie économique qui n'est pas sans rappeler les recommandations du FMI.
En effet, ce sont des arguments frappants et qui rejoignent un point de vue exprimé par les experts du Fonds monétaire international, ici-même à Alger, au point de provoquer le courroux de la porte-parole du Parti des travailleurs, madame Louisa Hanoune, ennemie jurée de l'institution de Bretton Woods. Quant au secrétaire général de la Centrale syndicale ; Abdelmadjid Sidi-Saïd, sans doute gêné aux entournures, il a préféré s'abstenir de tout commentaire à chaud, dans l'attente de la réunion de la tripartie, cadre idoine pour débattre d'une telle question. Cela veut tout simplement dire que le chef du MSP brûle la politesse à tout le monde en déniant à la tripartite un droit de regard sur la question des salaires. Pour autant, il n'est pas le premier ministre d'Etat et néanmoins chef de parti à ouvrir la brèche dans le débat sur la révision des salaires. Bien avant lui, le ministre d'Etat représentant personnel du chef de l'Etat à savoir Abdelaziz Belkhadem, avait abondé dans le même sens.
Le débat est intéressant, en ce sens que les points de vue contradictoires s'entrechoquent au sein même de la coalition au pouvoir. La démagogie des uns ne le dispute qu'au parler vrai des autres. Les visions électoralistes ne sont pas absentes des préoccupations de ces personnels politiques. Néanmoins, on reconnaîtra que le débat n'est pas de trop et qu'il appelle au moins trois remarques. La première a trait à l'inflation. Sachant que les commerçants anticipent toute annonce d'augmentation des salaires en répercutant tout gain sur le salaire par des majorations de prix. Et bonjour l'inflation, dont la spirale comme une aiguille folle, conduit à faire du dinar une monnaie de singe, et donc le gouvernement à reprendre d'une main ce qu'il a consenti de l'autre.
A contrario, ceux qui affirment vouloir consacrer la cagnotte à la création d'emplois plutôt qu'à l'augmentation des salaires courent le risque de se heurter à un contre-argument: celui de la nécessaire transparence. Les gouvernants sont interpellés sur l'utilisation qui est faite des deniers publics: sont-ils vraiment utilisés à la création d'emplois? Ou bien n'est-ce que l'arbre qui cache la forêt?
Les citoyens demandent donc à voir sur pièce. Si effectivement le maintien du statu quo salarial contribue un tant soit peu à réduire le taux de chômage, on pourra dire tant mieux, sinon, affirment les mêmes, il y a crainte que ce matelas d'argent ne serve qu'à alimenter l'hydre à sept têtes de la corruption et les circuits informels.
Quant à Boudjerra Soltani, qui a réuni le conseil économique et social de son madjlis echoura, il estime que tous les indicateurs d'une relance de l'économie sont réunis pour une révision des salaires, et il n'en veut pour preuve que la recrudescence des tensions sociales.
C'est le cas du corps enseignant, tous paliers confondus, c'est également le cas des praticiens de la santé, et globalement des différents corps de fonctionnaires, qu'ils soient douaniers ou vétérinaires publics. Sans doute désireux d'affaiblir la combativité des agents de l'Etat, tout en réduisant la facture salariale, le gouvernement privilégie désormais les contrats à durée déterminée (CDD) au détriment de la sacro-sainte permanisation, plaçant les vacataires et autres personnels temporaires... en situation précaire. D'une pierre deux coups.
Est-ce à dire que les travailleurs du secteur économique privé ne sont pas concernés par les revendications salariales? En tout cas, ce que l'on peut remarquer, c'est qu'ils ont rarement recours à la grève. Le taux de syndicalisation y est bien sûr très faible, pour ne pas dire nul. La raison vient sans doute du fait que l'émergence du secteur privé est assez récente en Algérie. Dans de nombreuses entreprises privées, les travailleurs ne sont pas déclarés: aucune couverture sociale, et va comme je te pousse. Les salaires sont négociés au cas par cas. Mis à part certaines boîtes qui ont pignon sur rue et qui ne peuvent pas échapper au contrôle du fisc et de l'inspection du travail, beaucoup d'autres (elles sont la majorité malheureusement) ne sont pas regardantes sur le respect de la législation du travail.
On passe, bien sûr, d'un extrême à un autre. Dans des pays comme la Grande Bretagne, on parle, beaucoup plus, de flexibilité, qui permet au secteur économique de fonctionner et d'être performant sans être bridé par des charges patronales trop contraignantes. C'est la raison pour laquelle le taux de chômage y est de 4% seulement. En revanche, quand on fait carrément l'impasse sur ces mêmes charges patronales, on place des franges importantes de la société dans la précarité.
Par conséquent, Boudjerra Soltani a-t-il raison de sauter par-dessus la tripartite? la question des salaires ne concernant en cette étape que les fonctionnaires de l'Etat, il serait de bon ton, selon la logique du chef du MSP, de ne pas associer à cette question les patrons privés.
C'est oublier sans doute un peu trop vite que les organisations patronales sont des partenaires à part entière du débat public, et la question de l'augmentation des salaires en fait partie.
L'autre question qui interpelle les pouvoirs publics est celle de la relance de la consommation: cette dernière a-t-elle un lien prouvé avec le retour de la croissance? Voilà une piste qui mérite de retenir l'attention de la ... tripartite.


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