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«Le premier instrument de percussion est le corps humain»
GUEM, MUSICIEN PERCUSSIONNISTE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 21 - 03 - 2006

Originaire de Batna, l'enfant prodige des percussions a enflammé, dimanche dernier, la salle Ibn Zeydoun.
Il est le seul musicien au monde ayant élevé la percussion au rang d'art à part entière. Rien de mieux que de commencer son concert par un tour d'horizon des rythmes du pays: chaâbi, kabyle, oranais, alaoui, constantinois, chaoui, saharien et puis tunisien, libyen, égyptien... Et le spectacle commence! Accompagné de Rachid au conga, Isaac au djembe, Gil au doum-doum et Julien à la batterie, il servira au public un spectacle détonnant, chaud et remuant à souhait! Energie et sueurs dégoulinantes dans les coulisses. Interview.
L'Expression: Vous avez eu l'idée géniale et extraordinaire de faire de la percussion un art à part entière au lieu que cela soit juste un instrument d'accompagnement. Comment vous est venue l'idée?
Guem: J'ai joué dans de nombreux groupes de jazz, de salsa, de variétés, bal musette, oriental, etc., où la percussion, à mon avis, n'avait pas sa place. Alors, j'ai décidé de tout arrêter et ne faire que de la percussion. Et maintenant, elle a enfin sa place pour mon grand plaisir. Aujourd'hui, elle est considérée comme un instrument à part entière. Cela a touché tout le monde après.
On peut dire que c'est vous qui avez impulsé cette «dynamique» de la percussion...
Oui, tout à fait. D'ailleurs, même jusqu'à ce jour, je suis le seul dans le monde à faire ça. Les musiciens fractionnent généralement les rythmes des pays, moi, je les joue tous. Et chaque percussion a son rôle. Je ne peux pas dire que je privilégie tel ou tel instrument. Mais je prends une percussion qui représente un continent; comme la derbouka qui correspond à l'Orient notamment, le djembe, l'Afrique noire, le conga, c'est l'Amérique latine, et la batterie c'est l'Occident. Tous les continents sont là et ça plaît à tout le monde.
Vous êtes un explorateur des sons. Il paraît que votre fascination va au corps humain...
Le premier instrument de percussion c'est le corps humain. Le rythme c'est la vie et le texte est le temps. Tout le monde est dans la vie et dans le temps. Quand les gens marchent, ils dansent en même temps suivent un rythme.
Comment le public occidental a-t-il réagi au début?
Au début, c'est curieux... mais maintenant il apprécie, parce qu'on lui donne quelque chose de nouveau. Je suis parti au Pakistan, au Brésil, en Afrique, je leur joue leur histoire musicale, ensuite, je leur montre ce que j'ai en plus, mes compositions comme j'ai fait ce soir, en commençant par jouer les différents rythmes du pays. Comme cela, les gens, en faisant la différence, apprécient mieux votre musique.
Peut-on dire que ce que vous véhiculez est une musique de transe due à vos origines africaines en corrélation avec le gnawi qu'on dit être la techno des Maghrébins?
Mes origines se rattachent aux gnawa, au diwan. J'ai visité le Brésil, le vaudou du Bénin, du Brésil et la makoumba, c'est la même transe. Mais cela est un rite qu'il faut respecter. C'est à part. Un rite veut dire que c'est familial, les gens qui disent entrer en transe, c'est faux. On n'entre en transe que quand on est dans un endroit précis, pas quand on est sur scène. Sur scène, je fais de la musique simplement.
Quelle est votre actualité?
Je suis en train de poursuivre ma tournée. Je sors un nouveau CD. Ce n'est jamais fini. Plus on apprend plus on découvre. Je vais de l'avant. Je pense à autre chose pour avancer. J'ai plein de projets, des concerts en Europe et en France notamment.
La percussion, que vous a-t-elle apporté?
Quand j'étais gamin, je n'avais jamais voyagé. La percussion m'a permis de sortir et de connaître pas mal de pays dans le monde et surtout le plaisir. Je n'ai jamais pensé en faire mon métier. Et quand on aime quelque chose, eh bien, pour y arriver il faut travailler. Chacun son niveau. Et quand on aime, il faut faire. On ne m'a jamais montré quoi que ce soit. Je suis autodidacte. Je n'écris pas la musique, je la compose par histoire. C'est-à-dire je me raconte une histoire et je compose une musique : par exemple, je me balade dans la forêt, je vois un serpent, j'ai une image et je compose ainsi. Chaque musicien, je lui donne ce qu'il y a lieu de jouer. Je fais tout comme un cuisinier.
Il cuisine, puis, il donne à manger. Je joue de toutes les percussions donc je compose ensuite je distribue à chaque musicien le rôle qu'il doit prendre dans telle ou telle composition. A partir de ce moment, si tu veux ajouter quelque chose en plus, il n'y a pas de problème.
En tout cas, le générique de l'émission de «Ça se discute» vous a rendu célèbre...
Un peu, car je puise, depuis, des notes ailleurs. C'est bien, c'est la reconnaissance, quoi. Les Européens l'ont découvert il y a une dizaine d'années mais comme je l'ai dit tout à l'heure, cette composition date de 1978. Mais ce n'est pas grave, l'essentiel c'est de vivre la chose qu'on aime faire.
En plus d'être un musicien percussionniste hors pair, vous êtes aussi un bon danseur. Un dernier mot là-dessus?
Pour moi, la danse est liée à la musique, j'ai toujours enseigné les deux. Moi, je les vois ensemble. Sur scène, j'en fais peu parce que je m'occupe des musiciens mais j'en fais toujours. En général, en Europe, je fais de la danse africaine, de l'oriental, de la salsa, de la samba... Je fais toutes les danses. Tout ce que je connais en rythme, je le connais en danse. Quand on me sollicite, je montre mais ne l'enseigne pas. Avant, je donnais beaucoup de cours. J'ai arrêté même celui de la percussion. J'en fais une fois par semaine. Je n'ai plus le temps. On bouge beaucoup.
O. H.


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