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« Les esprits du désert ne sont qu'un mirage »
LA PETITE FILLE DU TASSILI PAR CORINNE CHEVALLIER
Publié dans L'Expression le 16 - 01 - 2002

Avec ce livre La petite fille du Tassili(*) de Corinne Chevallier, le lecteur est censé se trouver au coeur d'une aventure fantastique, proche du conte extraordinaire.
A cet effet, l'auteur, qui semble se passionner pour l'histoire de l'Algérie, use, avec plus ou moins de bonheur, de nombreux artifices «techniques» et «littéraires». Pour tenir en haleine le lecteur - et d'abord pour l'amener à croire à un mirage tel que celui qu'il lui est proposé -, il faudrait, je crois, se saisir toujours d'un pouvoir d'écriture, tout à la fois, sensible à tous les sursauts de «l'âme lectrice» et rompu aux exigences d'un art difficile.
Pourtant tout commence, je dirais - et là est l'inattendu du véritable charme -, avec une banale excursion touristique «au coeur du Sahara (là où) se dresse un immense plateau rocheux, brûlé par le soleil et noyé dans le sable... (...) Il y a des milliers d'années, des hommes chassaient dans les forêts et nageaient dans les lacs du Tassili...»
Puis notre auteur va aménager des effets de surprise intéressants dans le déroulement du récit, mais point dans les dialogues et point dans la psychologie des personnages. Cependant, dès que l'intérêt, par endroits, est bien relancé, nous reprenons vite goût à suivre la piste de ces touristes pas comme les autres. En effet, la randonnée dans le Tassili des Ajjer, que Ewenzeg, le patron de l'agence, organise pour le groupe «spécialement» constitué de touristes, s'apparente plutôt à une étude hautement scientifique d'un milieu connu par bien des aspects et par bien des gens, et complètement nouveau pour d'autres gens.
De toute façon, ce circuit, dont en réalité Rachid était l'aimable instigateur, «valait la peine» même si son vieil ami, le professeur, «préférait les courses solitaires». Et puis, cela changerait les habitudes de ses amis, car ils verraient ce qu'aucun d'eux n'avait vu plus beau ailleurs: «Tout ! Des rochers aux formes fantastiques, des forêts de pierres, des mares entourées de verdure, des grottes étranges, des fresques et des gravures vieilles de dix mille ans... (...) Il y en a partout : c'est le plus grand musée préhistorique du monde. Le soir, on rentre au campement ; le dîner est prêt, on cherche un endroit agréable sur le sable ou dans les rochers et on s'endort sous les étoiles.» Donc rien d'étonnant à cela si l'on considère, en plus, la composition hétérogène de ce groupe de touristes qui «allaient vivre dix jours ensemble». On note: un professeur (Miloud) de l'Université d'Alger ; sa nièce Amel, «une jolie fille aux courts cheveux bruns et à l'air décidé» ; son ami Rachid, «un habitué du Sahara qui avait réalisé plusieurs courts-métrages en Afrique» ; Stéphane «(son) ami d'enfance lyonnais avec qui il avait fait ses études au lycée Descartes à Alger» et qui est maintenant un homme d'affaires ; les Giacomo, «un industriel italien et son élégante épouse» ; les Catalope, un couple de botanistes français qui «voulaient profiter de leurs vacances d'hiver pour étudier la flore saharienne» ; Jessie, «la jeune ébouriffée à la grosse ceinture qui les suivait de près». Et madame Alice Guignon «arrivée (la veille) de Tamanrasset» et dont le comportement intriguait tout le groupe! Cette Alice «portait une longue jupe de toile qui frôlait ses chevilles, des sandales à lanières chaussaient ses pieds nus et sa tête grisonnante était embobelinée dans de grands foulards mauves.» Evidemment, elle ne passe pas inaperçue, et le professeur ne peut s'empêcher de murmurer en soupirant: «En fait de compagnie!»
Notre auteur essaie alors de nombreux ingrédients classiques du suspense pour nous pousser à nous intéresser à Alice. La première qui veut savoir qui est-elle vraiment, c'est Amel. «Quel est le métier de madame Guignon?» demande-t-elle à Ewenzeg. Celui-ci se montre incapable d'être précis: «Anthropologue, ethnographe, je ne sais plus!» Et comme elle lui demande s'il reste encore aux gens du Tassili quelque chose à découvrir, il répond en souriant et sans hésiter: «L'eau ! Pour nous, les gueltas sont la vraie merveille.»
Or, un soir que les bavardages du petit groupe l'ennuyaient, Amel, «sans bruit, s'éloigna du cercle pour explorer les alentours.» Sans se rendre compte, elle s'enfonce de plus en plus dans la forêt de pierres, et quand la nuit tombe, elle ne sait comment retourner au camp. Elle s'inquiète, panique, puis essaie de se calmer. Plus tard, comme «elle avait dû dormir un peu car la lune était haute dans le ciel... (...) Elle sentit le long de son bras un frôlement doux comme une caresse... (...) Une petite fille, une enfant de cinq ou six ans, était plantée devant elle et la regardait gravement.»
Quel est son nom? D'où vient-elle? Comment retrouver sa famille? Brahim, le guide, affirme: «Elle n'est pas d'ici. Elle ne ressemble pas à nos enfants, elle n'est pas habillée comme eux, elle ne comprend pas notre langue.» Aussitôt, le programme est changé. Il n'est plus question de faire du tourisme, du moins pour ce petit groupe autour d'Amel. Celle-ci décide, coûte que coûte, de connaître les origines de la petite fille du Tassili. Et c'est même cette petite fille qui va mener ce groupe, y compris Ewenzeg et son guide, où elle veut. Quel est ce secret qu'elle ne révèlera à personne, pas même à Amel, sa protectrice? Pourquoi l'étrange Alice serait-elle capable du pire pour «s'emparer» de cette petite fille du Tassili?... Que de mystères à éclaircir dans une certaine vallée du Tassili !... L'auteur aurait pu écrire une oeuvre magique.


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