Face à la nouvelle vague de contaminations au coronavirus, qui frappe le pays, l'action et le rôle de la société civile demeurent des plus importants dans la lutte contre la pandémie. Son action sur le terrain avant le début de la crise sanitaire, lors des événements qui ont marqué le pays dans sa crise politique, ont démontré la présence d'une force sociale endormie et terrée par un traitement méprisant de l'ancien régime. En dehors du contexte, politique, sa présence qui s'est notamment distinguée par des actions profondes de mobilisation et de soutien aux couches sociales les plus affectées par le Covid-19. Un élan de solidarité qui a donné naissance à un partenariat entre le mouvement associatif et les pouvoirs publics, constituant une arme redoutable contre la propagation du virus, notamment lorsque la pandémie a connu des pics importants, où des wilayas étaient hermétiquement isolées, et en attente de moyens pour survivre. Avec le retour aux mesures du confinement partiel et face aux conséquences sociales et économiques qui en découlent, la société civile passe pour être le ciment qui va jouer le rôle de liant entre les actions et efforts des différents organismes d'Etat et du privé pour stopper la tendance haussière de la propagation du virus. Une tâche qui viendra alléger le volume de travail des hôpitaux, et contribuera à l'accompagnement des malades contraints de recevoir un traitement à domicile. Auquel s'ajoutent les campagnes de sensibilisation sur l'importance du respect des gestes barrières, notamment le port du masque et la distanciation physique, qui résident au centre des explications sur le relâchement qui a conduit à cette recrudescence des cas de contamination. Une baisse de la vigilance induite par le recul de la pandémie à la fin de l'été, et dont une grande partie de la population a interprété comme étant la fin du calvaire, alors que les autorités et les experts n'ont pas cessé de prévenir sur les risques de nouveaux pics. C'est précisément à ce niveau-là, et dans le but de convaincre les citoyens à s'impliquer de façon plus responsable, que l'action de la société civile s'avère la plus salutaire, du fait qu'en présence d'un fossé encore assez profond entre les citoyens et l'Etat, pour espérer une communion et une vision partagée, seule la médiation du mouvement associatif pourra combler ce vide qui peut s'avérer plus que dangereux. Il s'agit dans ce sens, pour la société civile de baliser les actions et mesures mises en place, à travers le maintien d'opérations et d'initiatives sur le terrain, telles que les campagnes de désinfection, et les interventions dans les établissements scolaires, et les administrations pour ancrer définitivement un message d'alerte permanent et visible jusqu' à la fin de la pandémie. Une mission délicate qui repose essentiellement sur la notoriété nouvellement acquise de la société civile, et son positionnement au sein de la population. Par ailleurs, sur le plan de la solidarité, et devant les retombées de cette 2e vague, sur une population de salariés et de travailleurs indépendants, déjà affaiblis par plusieurs mois de non-activité, l'action de la société civile est attendue comme un palliatif incontournable, dans la conjoncture actuelle. L'entraide exprimée par le bal des caravanes de vivres et des moyens de protection entre les wilayas, et l'élan de solidarité entre les différentes couches de la société, ont donné une nouvelle image de la société, et constituent un espoir certain d'une meilleure gestion de la crise sanitaire. Cela étant, son rôle demeure tributaire de l'évolution de la situation sanitaire, et constitue un complément à l'action des pouvoirs publics, qui s'articule, au demeurant, entre l'impératif de trouver des solutions urgentes pour freiner cette courbe ascendante des cas de contamination, et le maintien d'une vie économique et sociale, ne serait-ce qu'au seuil de permanence, afin d'éviter le chaos total. Une situation qui nécessite un traitement triangulaire, relevant de la prise de conscience des citoyens sur la gravité de la situation, de l'efficacité et de la clairvoyance des actions des pouvoirs publics, et inévitablement de l'intervention de la société civile sur le terrain, en tant qu'élément fédérateur, pour une mobilisation sans faille, seul remède pour l'instant contre les effets ravageurs de la pandémie.