Plus de doute, l'état-major de l'armée détient des informations précises sur l'imminence d'une attaque contre l'Algérie. Le ton et la sémantique utilisés dans le dernier éditorial de la revue El Djeïch traduisent l'existence de ce plan ciblant le pays et explique pourquoi l'armée a sonné le tocsin. Les Algériens doivent se «tenir prêts» à faire face à la menace que «font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région», a prévenu la revue El Djeïch dans son dernier numéro. Même si la publication ne cite pas nommément la source de cette menace, l'allusion est claire. Il s'agit bien du Maroc, ce royaume «aspiré» par un délire expansionniste. Poussée par les monarchies du Golfe et Israël, Rabat a mené, il y a bientôt un mois, une agression militaire dans la zone tampon d'El-Guerguerat, en violation de l'accord de cessez-le-feu avec le Sahara occidental. Cette agression n'a d'autre but que de déstabiliser la profondeur stratégique algérienne. «La menace que font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région ces derniers temps, ces menaces, même indirectes, nous concernent et nous devons nous tenir prêts à y faire face», a encore averti El Djeïch qui a été suffisamment clair quant à la réponse que réservera l'armée algérienne quand il s'agit de la défense de la souveraineté nationale. Bien plus, dans la situation actuelle, l'armée algérienne est contrainte à l'action «parce que notre pays a des obligations régionales imposées par son rôle pivot, outre ses positions de principe immuables de soutien à toutes les causes justes». Réaffirmant la détermination de l'ANP et du peuple à «surmonter tous les aléas et contraintes objectives urgentes», la revue de l'armée a appelé à la consolidation du front interne pour faire échouer les plans ennemis et contrer les campagnes médiatiques haineuses contre l'Algérie. La revue a souligné également, dans son éditorial, que le peuple algérien «ira de l'avant sur la voie de l'édification des fondements de l'Algérie nouvelle à laquelle ont aspiré les générations de l'indépendance qui ont fait le serment de marcher sur les pas de leurs aînés, hommes fidèles, qui ont consenti le sacrifice suprême pour leur pays et leur peuple. Tout a commencé quand l'Algérie s'est farouchement opposée à toute idée de normalisation avec Israël et son soutien irréfutable à la cause palestinienne. Le président Tebboune a clairement et publiquement condamné cette normalisation, en soulignant que le peuple et le gouvernement algériens «soutiendraient le peuple palestinien, ses aspirations et sa résistance contre le régime d'occupation». Bien sûr, ces positions qui agacent les rois, se payent rubis sur l'ongle. Piquées au vif, les monarchies du Golfe dégainent leurs chéquiers et désignent aux lobbys maroco-sionistes l'Algérie comme une cible privilégiée à abattre. Une pluie de torpilles s'abattait alors sur toute initiative algérienne à l'international. Cette hostilité clairement affichée, visait à isoler l'Algérie au plan diplomatique, en l'empêchant de peser dans les crises régionales. En témoignent les tractations dans les crises libyenne et ma-lienne. La crise au Sahara, aura été le dernier acte du scénario belliciste contre l'Algérie, fomenté avec la complicité du Maroc, des Emirats arabes unis, de la Jordanie, de Bahreïn et d'Israël. Mais c'est méconnaître l'Algérie, ce pays exportateur net de paix, comme l'avait qualifié l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Une expression que ne lui avaient jamais pardonné les complexes militaro-industriels, en collusion avec les émirs du Golfe. On se rappelle comment les USA ont pesé de tout leur poids pour bloquer la désignation de Lamamra, afin d'empêcher le règlement pacifique de la crise libyenne. C'est aussi méconnaître cette armée algérienne qui continue sa «révolution militaire». Après s'être dotée de missiles balistiques tactiques hypersoniques 9K720 Iskander M, du complexe de missiles sol-air S-400, elle vient de signer avec la Russie un accord pour l'acquisition initiale de 14 avions de combat de 5e génération Sukhoï Su-57, pour un montant de 2 milliards de dollars. C'est clair qu'on posera la question lancinante: contre qui s'arme l'Algérie? La réponse est toute simple: l'Algérie s'arme pour ne pas courber l'échine et pour ne pas brader ses principes.