Le conseiller chargé des Archives nationales et de la mémoire auprès de la Présidence, Abdelmadjid Chikhi, a réagi, une nouvelle fois, au rapport dit «Benjamin Stora» sur la réconciliation des mémoires entre la France et l'Algérie, remis fin janvier par l'historien français au président Emmanuel Macron. Animant une conférence de presse sous le thème « le rôle de l'association des Oulémas musulmans dans la sauvegarde de la Mémoire nationale», Abdelmadjid Chikhi a manié la litote pour répondre à ses détracteurs en réitérant que «le rapport Stora est une affaire franco-française et ne concerne nullement l'Algérie». Abdelmadjid Chikhi s'est toujours abstenu de commenter le rapport «Stora». «Il ne nous a pas été transmis de manière officielle pour que l'on soit dans l'obligation, du moins morale, de répondre sur son contenu», assurait récemment le directeur général des Archives nationales, précisant qu' «officiellement, c'est comme si ce rapport n'existait pas». Dans ce sens, le conseiller du président Tebboune a défendu les positions prises par les Oulémas algériens à l'époque de la colonisation. «Je n'ai pas entendu dire que certains membres de l'association étaient de connivence avec les autorités françaises, mais l'association ne faisait que négocier pour garder l'école ouverte», a soutenu le directeur général des Archives nationales. Pour Abdelmadjid Chikhi, le dossier de la mémoire est «volumineux». «Tous les acteurs, notamment la société civile, doivent participer à son enrichissement» souligne Abdelmadjid Chikhi qui dénonce, néanmoins, la « réticence de certains chercheurs». Pour le directeur général des Archives nationales, l'histoire est « la colonne vertébrale de l'avenir de l'Algérie». Dans ce cadre, le chargé des Archives nationales et de la mémoire auprès de la Présidence a indiqué que « la réalité historique doit être écrite, car la mémoire aide à la construction de l'Algérie, loin des conflits», soulignant que le mouvement national comportait plusieurs composantes qu' «il ne faut pas occulter». D'autant a-t-il révélé que «la France coloniale a oeuvré pour répandre l'analphabétisme en Algérie». Pour étayer ses propos, Abdelmadjid Chikhi rappellera qu'«en 1830, selon les historiens, le taux d'analphabétisme n'approchait pas les 20% de la population. Et tous les Algériens lisaient et écrivaient. Pendant les trente premières années de colonisation, la France avait éliminé les personnes qui lisaient et qui écrivaient. Il en est suivi l'ère du pillage». En marge de l'exposition, Abdelmadjid Chikhi a révélé l'organisation, prochainement, d'une conférence nationale sur la mémoire à même de mettre en place un programme définitif pour le dossier de la Mémoire nationale.