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Si la route de Tabaïnet m'était contée
BLIDA
Publié dans L'Expression le 14 - 05 - 2006

Un événement en lance un autre comme l'adage qui dit qu'un train en cache un autre. Au début, ce fut une simple randonnée pour la promotion de la nouvelle Jetta dans un drive test organisé par la Maison Halil à Ouled Yaïch, concessionnaire de Volkswagen-Sovac et menant uniquement jusqu'au sommet de Chréa.
Le circuit est connu et l'endroit aussi. Une histoire, malgré tout, osée pour lier promotion commerciale d'un véhicule de marque, dernier né, qui fait la curiosité, à la relance de l'activité touristique dans une des belles régions du pays, mais qui pour des raisons multiples, en souffre encore pour trouver le démarrage escompté.
L'idée de prolonger le circuit au-delà de Chréa en effectuant une descente par Tabaïnet vers Bouinan, toujours fermée à la circulation du grand public depuis plus de quinze ans, a été timidement proposée par les organisateurs qui ont dépêché une vingtaine de véhicules de la nouvelle gamme Jetta. Ils ont hésité jusqu'à la dernière minute pour décider de la concrétiser sur le terrain tellement les risques de sécurité pèsent encore sur les esprits. Après le repas copieux pour les invités du convoi au restaurant de l'hôtel des Cèdres, réaménagé à neuf, avec un accueil des plus chaleureux, sous le feuillage de ces arbres millénaires, toujours à l'allure pittoresque ou incomparable, M.Benguergoura Nassim, directeur de la concession Halil est venu demander l'avis des journalistes si le risque de traverser la route de Tabaïnet en valait la chandelle. «Oui si on est escorté par les éléments de la gendarmerie», ont-ils répondu spontanément. Il assura l'assistance dont beaucoup d'éléments féminins toutes ravies d'être parmi le lot que les dispositions sécuritaires avaient déjà été prises et qu'une équipe de la garde communale était sur place pour accompagner le convoi. Aussi, ce fut avec un grand empressement que les 20 véhicules conduits par les journalistes locaux et leurs confrères de la presse spécialisée, venus d'Alger, se mirent en route.
Un no man's land
L'avancée a été lente au début, mais au fur et à mesure que les conducteurs réalisent le bon état de la route, augmentent l'allure en dépassant les 100 km à l'heure sur le toit Chréa qui culmine à plus de 1600 m d'altitude. Sur plusieurs kilomètres, il n'y a aucune âme qui vive. Bien malin celui qui ne reconnut pas sa faiblesse et même sa crainte devant l'inconnu et les choses imprévisibles surtout qu'il s'agit d'une aventure en avant-première dans un endroit aussi beau, aussi enchanteur, mais si désert et sauvage. Du reste, on ne manqua pas d'humour et on s'est demandé que si par malheur la présence de terroristes venait à se produire qu'est-ce qu'il y avait lieu de faire? Chacun y alla de sa manière pour exprimer sa bravoure et son courage pour les affronter! D'autres se consolèrent en disant que les terroristes seraient effrayés par la singularité du convoi de véhicules neufs ou qu'ils allaient comprendre que c'était un message entrant dans le cadre de la charte pour la paix et de la réconciliation nationale! Plus loin, après un parcours de plusieurs kilomètres qui a semblé interminable, on lança un ouf de soulagement en apercevant un cantonnement des unités de l'armée pas loin de la route. Nous les saluâmes par des coups de klaxon et des gestes de la main pour leur exprimer solidarité et reconnaissance d'être à l'avant-garde dans la guerre contre les terroristes.
Les djounouds tout aussi surpris par notre incursion nous répondirent par des saluts similaires. Pour le convoi ce fut un apaisement en reprenant confiance pour continuer sereinement le chemin avant de s'apprêter à effectuer la descente de l'autre côté, une descente fabuleuse par ses virages, sa nature, sa verdure et son relief.
De l'eau y coule en abondance en chutant d'en haut. Pour beaucoup, ce fut la première fois qu'ils empruntent ces endroits féeriques. Plus bas, toujours à plus de 1400 mètres d'altitude, nous découvrîmes le village de Tabaïnet où précisément ce qu'il en reste. Il abrite un détachement de l'armée pour surveiller les mouvements des terroristes. Les quelques maisons qui se trouvaient sont toujours à l'abandon.
Un lointain cauchemar
La mosquée avec son minaret reste debout, témoin que le village autrefois si fréquenté et animé, lance un appel pour la continuation de la vie ou plutôt pour une résurrection.
Perché sur ces hautes collines, couvertes d'une végétation si dense de broussailles et d'arbustes et impénétrables, Tabaïnet est aussi un haut lieu d'une résistance légendaire face aux invasions terroristes et de combat salutaire et héroïque pour nos djounouds, car il n'était pas du tout aisé de chasser et de mettre dehors et d'anéantir les hordes terroristes qui faisaient de cette région, au relief particulier, leur fief. Ils furent chassés grâce à une occupation habile du terrain et une surveillance continue.
De plus, la région avait connu les bombardements les plus violents de la décennie noire pour déloger les terroristes et détruire leurs bases à tout jamais. Fort de leur repli rapide dans les collines boisées et proches des zones urbaines, ils terrorisaient, à leur guise, les populations et organisaient des massacres et des enlèvements de paisibles citoyens dont beaucoup ne sont jamais revenus. Ils osaient même au début lancer des hab-hab meurtriers sur les quartiers et les villes du piémont avant de disparaître. Aujourd'hui, tout cela est déjà un lointain cauchemar chassé à force de sacrifice et de volonté même si le danger persiste.
La dernière fois l'ogre terroriste avait frappé quatre pauvres paysans de l'autre côté de Chréa sur les hauteurs de Bouarfa. Preuve que la vigilance doit être encore de mise. Si l'axe Blida-Chréa avait repris depuis belle lurette son cadre d'antan en enregistrant des flux remarquables de visiteurs en dépit des retards dans les structures d'accueil, celui de Bouinan-Tabaïnet-Chréa attend sa normalisation.
La route est toujours interdite à la circulation sauf autorisation préalable. Des signes de vie humaine commencent, toutefois, à se faire voir, ainsi que des troupeaux de vaches, ce qui indique le retour progressif des habitants.
L'on a même aperçu une parabole sur le toit d'une maison.
La route construite au début des années 90 pour désengorger l'axe Blida-Chréa pendant les grands afflux des saisons touristiques d'hiver et d'été, avait été fermée aussitôt terminée. Elle est longue de plus de 25 km, dont une dizaine situées en ligne continue sur les toits des monts de Chréa, vous permettant, tantôt, de regarder vers la vaste Mitidja, la capitale et la mer et, tantôt, de scruter les horizons et les lointains paysages de l'arrière-pays qui vous paraissent à portée de la main. De plus, les abords sont couverts de part et d'autre d'une forêt de cèdres très dense dans un cadre paradisiaque.
La route à double sens a une largeur d'une voie nationale destinée à contenir une grande circulation. Aussi, nous la descendîmes à vive allure, ce qui ne nous permit pas d'apprécier convenablement le paysage tout aussi féerique qu'en haut, en emportant avec nous le message de Tabaïnet qui nous interpelle tous pour la retrouver comme avant et mieux qu'avant.
La voie à la réouverture est toute tracée pour que le grand circuit retrouve sa place au grand soulagement des visiteurs et des citoyens.
Le test drive de la Jetta, grâce à l'initiative de Hadj Halil, a donné l'exemple. Demain sans doute, il faut prévoir un rush et Tabaïnet retrouvera son sourire.


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