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Et la lumière se tut!
Présentation de la pièce «Posticha» au TNA
Publié dans L'Expression le 11 - 01 - 2022

Présentée, samedi soir, devant les officiels dont la ministre de la Culture ainsi que d'autres membres du gouvernement, la nouvelle pièce de théâtre de Ahmed Rezzak a fait encore sensation, dimanche dernier, en présence d'un public en masse venu assister à la toute dernière création théâtrale de Ahmed Rezzak dont la renommée l'a précédé. Ils sont plus de 200 acteurs dans cette mégaproduction artistique, entre personnels technique et artistique, dont les praticiens du quatrième art, issus des quatre coins du pays. Ce n'est donc pas anodin si l'on entendra plusieurs accents et dialectes durant toute la durée du spectacle. Ce dernier a été monté en l'espace de dix jours et répété au Village des artistes de Zéralda. À noter que la recette de cette pièce qui s'est tenue, également hier, lundi, à raison de 1000 DA l'entrée sera reversée à une association de malades atteints du cancer. La veille, la ministre de la Culture, Wafa Chaâlal, accompagnée de Ahmed Rachedi, notamment, ont joué le jeu en achetant leur ticket pour participer à la cagnotte. De quoi ça parle cette pièce? «Posticha» (à ne pas confondre avec le sens du nom en français) qui évoque en arabe dialectal algérois, un petit problème, aborde les différents maux sociopolitiques que connaît notre société contemporaine entre hogra, misère, absence d'électricité, d'eau, d'Iinternet... et dénonce aussi les affres de la corruption et du détournement d'argent.
Dérision entre drame et rire
Ainsi, , dans un quartier populaire lambda, des gens du quartier ont l'habitude le soir, de s'asseoir sous le seul lampadaire du quartier pour se détendre, les promesses de nourrir les autres poteaux électriques de ce précieux éclairage demeurent vaines, sachant que les fonds alloué en faveur de ce projet ont été détournés à des fins personnelles... Un jour, ce fameux lampadaire vient à être brisé et un jeune du quartier est accusé à tort par l'ensemble des voisins. Ces derniers n'ont pas eu d'autre choix que de témoigner contre lui par lâcheté ou fourberie pour certains. Quand la mère du garçon, interprétée avec brio par la comédienne Linda Sellam, vient demander de l'aide à ses voisins pour témoigner et faire sortir son enfant de prison, elle ne trouvera personne. Et l'avocate d'asséner ces paroles lourdes de sens: «Le problème n'est pas dans la loi, mais chez les gens de ce peuple». Le metteur en scène va plus loin dans sa métaphore en donnant à voir des hommes vils et autres délateurs, ainsi qu'une femme qui maltraite son mari en le traitant de «mineur à vie». Un détournement par la dérision qui renforce le sentiment de malaise devant tous ces tableaux qui se donnent à voir comme des miroirs déformants de nous-memes. L'on notera l'effort déployé au niveau de la scénographie qui renvoie aux scènes d'extérieur devant ces bâtiments nimbés de paraboles, des images visuelles projetées grâce à un jeu de lumières bien soigné qui incarne ainsi, joliment, bien, cette atmosphère nocturne, mais aussi celle de la prison avec ses barreaux lorsqu'on constate que tout le quartier s'est immobilisé. Comme nous a si bien habitués Ahmed Rezzak dans toutes ses productions théâtrales, le rire et le tragique cohabitent, l'un est alterné par des séquences de divertissement pour atténuer les moments de tension, non sans jamais faire fléchir sa trame narrative ou dramatique surtout.
Le burlesque est certes, présent, mais il est vite rattrapé par des séquences fortes émotionnellement qui retiennent souvent l'attention du spectateur. Ainsi, Ahmed Rezzak allie l'instrument idéologue le plus souvent à la touche humaniste dans son propos non sans tomber dans la propagande. Ahmed Rezzak utilise ici un simple lampadaire comme symbole du manque de clairvoyance et de jugement au sein de la population, voire du pays tout entier quand tout vient à se distorde et règne la gabegie.
Un brûlot réquisitoire pour la liberté
Le désespoir d'une mère et son cri se transforme presque en un discours sans appel, qui se passe de commentaires. Son cri qui déchire le silence de la salle du théâtre Mahieddine Bachtarzi, prend l'allure d'un hymne, comme en témoigne ce chant qui est pris à bras-le-corps par cette chorale de chanteurs (ses), les comédiens eux -(elles-)mêmes) qui nous rappelleront l'importance de la mère protectrice, mais celle de la patrie aussi. Et l'on découvre en arrière- plan les images de nos artistes femmes disparues l'an dernier, mais aussi, celles de jeunes gens qui ont péri sans doute en mer ou dont le destin n'a pas été si bien tendre...
Une scénographie et des danseurs à la hauteur
Le mouvement a son importance dans cette pièce où les braves gens vont et viennent. Ils ne marchent pas, ils ne manifestent pas encore ou maladroitement, mais leur coeur est plein de rage. Le chant est aussi un élément clé dans cette pièce qui fait appel, notamment et pas que, au chanteur constantinois Abdelaziz Benzina dans une séquence représentant une fête de circoncision qui tourne au drame de façon loufoque.
La danse n'est pas en reste puisque plusieurs tableaux viendront achever en poésie la souffrance de ce peuple qui tente de se libérer de ses chaînes et du joug de son bourreau, un système policier, entre autres, qui prend toutefois lui aussi, conscience d'avoir mis beaucoup de gens à tort en prison....Un voeu pieux que formule sans doute le metteur en scène quant à la situation qui prévaut dans le pays... Pour que la lumière du bon sens retrouve sa voie et les hommes leurs droits. En ce sens, les tableaux de danse contemporaine, rehaussés par un jeu de lumière rouge vif sont juste magnifiques et parviennent à sublimer ces corps d'hommes et de femmes qui aspirent à s'affranchir de leur condition et regagner leur liberté.
Les injustices sous toutes leurs formes sont invoquées avec maestria dans cette pièce d'une heure trente. Parmi les nombreux artistes qui ont pris part à cette pièce, il y a lieu de citer Mustapha Ayad qui a fait une entrée sous les salves d'applaudissements nourris du public, mais aussi Fadhila Hachmaoui, Samira Sahraoui, Hamid Achouri, Linda Sellam, El Hani Mahfoud, Chaker Boulemdaïs, Mina Lechtar, Samia Guerouabi, Leila Touchi, Loubna Noui, M'Barek Menad, Hadjla Kheladi, Adila Soualem et Lotfi Bensbaâ et plein d'autres.
La chorégraphie était quant à elle assurée par Slimane Habès, Samar Bendadoud, Nouara Idami et Khadidja Guemiri. À noter que le travail sur l'écriture de la pièce était collectif et chacun a participé à sa manière à écrire sa partie tout en échangeant longtemps avec le metteur en scène. Un véritable travail de fourmi qui commençait, nous avait-on confié, de 10h du matin et s'achevait le plus souvent au-delà de minuit. Un beau travail à saluer, qui a vraiment porté ses fruits. Lors de la générale, la ministre de la Culture a signalé «sa volonté à oeuvrer» pour que ce mégaspectacle «fasse le tour d'Algérie». Une bonne chose en soi. Alors bon vent à «Posticha»!


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