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«l'histoire de la guerre d'indépendance est un sujet très vaste»
Mustapha Hadj Ali, écrivain et historien, À L,'Expression
Publié dans L'Expression le 10 - 02 - 2022

Mustapha Hadj Ali est écrivain et historien. Il vient de publier, aux Editions El-Amel de Tizi Ouzou, un nouveau livre intitulé: «Prisons et camps de concentration de la guerre d'Algérie». Il est, également l'auteur des livres «Les bagnards algériens de Cayenne», «Les Algériens en Nouvelle-Calédonie, l'insurrection de 1871», et «Des révoltes populaires aux déportations».
L'Expression: Comment est née l'idée d'écrire votre nouveau livre?
Mustapha Hadj Ali:Pour l'écriture de ce nouvel ouvrage, l'inspiration m'est venue du volet «déportations» que j'ai traité à travers mes trois premiers livres. Cela dit, les déportés vers les Forts insulaires métropolitains étaient, en fait, des révoltés condamnés à la peine de l'internement (déportés politiques) qu'on désignait par «prisonniers de guerre». La peine en question fut instituée en 1841 par arrêté du maréchal Soult, ministre de la Guerre et qui stipulait ceci: «Seront traités comme prisonniers de guerre, et transférés dans un des châteaux ou forteresses de l'intérieur pour y être détenus les Arabes appartenant aux tribus insoumises de l'Algérie qui seront saisis en état d'hostilité contre la France». Depuis, tous les révoltés individuels ou collectifs étaient internés dans des dépôts ouverts spécialement pour l'accueil des Algériens. Ces centres avaient fonctionné jusqu'en 1907. La peine en question était aussi administrative car elle était prononcée, ainsi que le lieu, par le gouverneur général de la colonie, sans passer par une juridiction de la République. Ce fut, d'ailleurs, pour cette raison qu'elle figurait dans le Code de l'indigénat institué en 1881 pour un septennat avant de perdurer jusqu'en 1944. La peine de l'internement administratif refit surface durant la guerre d'Algérie suite au vote, le 3 avril 1955 de la loi sur «l'état d'urgence», suivie de la création des camps.
Pouvez-vous revenir brièvement sur les différentes parties constituant cet ouvrage?
Le livre est constitué de plusieurs chapitres et titres bien développés. Après l'introduction, viennent les camps de regroupement de populations, qui étaient au nombre de 2392 camps, ayant accueilli 3 525 000 individus (hommes, femmes et enfants); un camp militaire dans chaque village, ainsi que les SAS; les camps d'internement dont 80 camps de transit et de triage (CTT); 17 camps dits d' «hébergement»; sept camps militaires d'internés (CMI); les centres de torture ou camps noirs; six prisons principales. Aussi, le conflit algérien en France; six prisons; quatre centres d'assignation à résidence (Cars) créés spécialement pour l'internement des Algériens militants; les objecteurs de conscience (les Européens, des Français et des Françaises en majorité, qui avaient soutenu la cause algérienne dans l'Hexagone); les collectifs d'avocats français et belges; le Comité international de la Croix-Rouge; les accords d'Evian et l'amnistie générale de tous les détenus et internés.
Dans la conception de cet ouvrage, vous vous êtes basé sur quel genre de documentation?
Je me suis basé sur des archives, mais aussi, sur beaucoup de documentations (livres d'historiens algériens et français), ainsi que de témoignages d'acteurs vivants ayant subi la torture, la détention ou l'internement. Pour avoir une idée au sujet de mes recherches, il n'y a qu'à voir la rubrique «bibliographie» constituée, elle, de sept pages.
Comme on peut le constater, l'Histoire de la guerre d'indépendance constitue une source d'inspiration inépuisable pour les écrivains, n'est-ce pas?
Effectivement. On ne peut pas raconter toute l'histoire de la guerre d'Algérie dans un livre. D'où, chaque auteur s'axe sur un volet qu'il estime traiter avec succès. Personnellement, il me semble que c'est la manière la plus efficace pour arriver à une écriture bien complète.
Vous concernant, d'où sont nés votre grand intérêt et votre passion pour l'histoire?
Quand j'étais petit garçon, une dizaine d'années environ, mon père, Allah yerhmou, nous racontait chaque soir, autour du «kanoun», des histoires. Parfois, c'était un cas d'évasion du bagne de Cayenne, ce que je trouvais extraordinaire. Aussi, un jour de 2014, un ami (descendant de déporté) m'invita à une réunion de «l'Association des oubliés de l'insurrection de 1871» fondée et présidée par un autre descendant: Monsieur Belarbi Hassene, alias Ahcene nath Ouarav Ou Yahia. J'apprenais pour la première fois le cas des déportés algériens en Nouvelle- Calédonie. Franchement, je n'en revenais pas, et du coup, je me suis rappelé les histoires de mon paternel. D'où, le déclic vint tout de suite, et depuis, je me suis lancé dans l'écriture de l'histoire des Algériens et Algériennes déportés. Mon premier livre fut «Les bagnards algériens de Cayenne» qui parut en 2018; puis le second «Les Algériens en Nouvelle- Calédonie, l'insurrection de 1871», paru en 2019; ensuite le troisième «Des révoltes populaires aux déportations», paru en 2020; avant d'enchaîner avec ce quatrième qui parut en décembre 2021.
Parlez-nous de ces trois premiers livres...
À vrai dire, j'avais entamé l'écriture du second livre «Les déportés en Nouvelle- Calédonie», mais j'ai buté devant le manque d'une archive cruciale (les journaux de bord des deux convois de déportés algériens de l'insurrection de Mokrani et de Cheikh Ahaddad) ayant fait la traversée (Brest - Nouméa) en 134 et 138 jours de mer. En attendant, j'ai commencé à traiter l'histoire des bagnards de Guyane (Cayenne). En cherchant sur Internet, j'ai constaté qu'aucune page ne leur fut consacrée à ce jour. Aussi, je suis tombé sur des chiffres effarants (entre 1852 et 1938,20000 Algériens, dont 20 femmes) étaient condamnés au bagne de Cayenne (18700 forçats et 1300 relégués). Ce chiffre représentait 30% du total des bagnards d'un siècle, et qui était de 70000. Ce même total d'Algériens représentait 70% de celui des coloniaux; tout cela m'avait poussé à booster mes recherches dans ce sens. Juste après la parution du premier livre, je reçois enfin les archives afférentes aux convois de déportés vers le Pacifique Sud, ce qui m'a permis de compléter et de publier mon second livre. Dans mon troisième livre, j'ai parlé des révoltes populaires suivies de déportations, vers la métropole, ainsi que vers les bagnes coloniaux français d'outre-mer.
En rencontrant vos lecteurs, constatez-vous qu'on s'intéresse beaucoup à l'histoire?
Mon lectorat prend progressivement de l'importance, d'autant plus que le volet «déportations» n'est pas largement traité, mais que les gens trouvent fascinant. Oui, il y a une partie de la population que l'histoire de l'Algérie intéresse toujours.
Comptez-vous continuer à explorer d'autres thèmes dans le même registre à travers de prochains ouvrages?
À partir du moment où j'ai mis le doigt dans l'écriture de l'histoire de la guerre d'Algérie, je dois enchaîner, et ce, par devoir de mémoire. En parallèle, un sujet me tient tant à coeur, celui de l'histoire d'un ex-bagnard algérien évadé de Guyane. Ce sera un roman historique, dont le contenu n'aura rien à envier à l'histoire d'Henri Charrière, alias «Papillon».


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