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La francophonie en faillite
LES CHAÎNES TV FRANÇAISES CRYPTENT LEURS PROGRAMMES
Publié dans L'Expression le 11 - 06 - 2006

Du fait de sa gestion catastrophique, on assiste à un net recul de la langue française en Algérie. La faute à qui?
La désastreuse gestion de la retransmission de la Coupe du monde en Allemagne sonne-t-elle le glas de la francophonie en Afrique en général et au Maghreb en particulier? Nous ne parlons pas ici de la législation sur l'immigration en France, qui est une question à part, chaque pays étant souverain dans ses décisions internes, sans compter que la question est prise en charge par des associations et institutions autrement plus dynamiques et représentatives. Non, il s'agit dans ce modeste article de la promotion de la langue française, qui est bien le moteur de la francophonie, n'est-ce pas?
Or, à voir ce qui se passe, on doute que la France officielle, fasse vraiment ce qu'il faut pour redonner son lustre à une langue aussi belle, véhicule de la science, de la littérature et de l'esprit cartésien moderne. Quand le ministre français de l'Intérieur ; président du parti au pouvoir l'UMP, déclare dans un mouvement d'épaule et un froncement de sourcils, en paraphrasant Lepen: «La France, tu l'aimes ou tu la quittes», on aurait tendance à lui répondre: «Que faites-vous pour rendre la France attractive, et surtout pour défendre cet outil magnifique qu'est la langue française, dans l'Hexagone, et partout dans le monde?» Il y a quelques semaines, le président Chirac était courroucé à Bruxelles de voir s'exprimer en anglais le président d'origine française du patronat européen, que n'a-t-il vu le coeur à gauche mais le portefeuille à droite? Juste retour de bâton pour un Exécutif qui se complaît dans l'inaction, sinon dans l'attentisme, et qui en arrive à censurer sa propre culture en fermant son captage par les pays anciennement colonisés. Ce sont pour la plupart des pays pauvres et sous-développés. Et qui n'ont pas les moyens de financer la promotion de la langue de Molière, mais à long terme, il ne fait aucun doute qu'ils rendront au centuple dans le domaine culturel, linguistique et même économique le peu qu'ils peuvent recevoir dans le domaine.
Ce qui se passe avec le bouquet TPS et les chaînes françaises de façon générale est révélateur de cet état de fait. La France ne fait rien pour promouvoir sa culture ni sa langue, alors que si on reste dans le strict domaine des affaires, on s'aperçoit que si la télévision française véhicule une langue et une culture, elle en profite également pour faire la publicité des produits français. N'importe quel Algérien pourra citer de mémoire, dans n'importe quel secteur, les marques de produits français (automobiles, agroalimentaires, cosmétiques, prêt-à-porter, parfums, aviation...). Cela doit être le cas pour l'ensemble des pays africains ou maghrébins qui ont la langue française en commun, et qui, subissant l'influence des chaînes françaises, ont une préférence dans leurs achats pour tous les produits made in France. Si on prend un pays comme l'Algérie, on sait tous que la France est notre premier fournisseur, et cela est le cas grâce justement au matraquage publicitaire que les consommateurs algériens subissent à longueur d'année en regardant les programmes français.
On peut dire, sans crainte de nous tromper, qu'en fermant son paysage audiovisuel aux Algériens et aux Africains de façon générale, la France est en train de faire du mal non seulement à sa langue et à sa culture, mais aussi à son économie. Si la Francophonie est un espace de rayonnement dans lequel la France tient une place privilégiée, on voit bien que sa mise à mort nuira certainement aux pays africains qui n'ont pas les moyens de financer des bouquets attractifs comme TPS, mais aussi à la France elle-même qui se prive d'un espace culturel, politique, et d'un débouché pour ses produits. Fatalement, les pays africains se tourneront vers les bouquets anglo-saxons, qui ne demandent que ça, ou bien les bouquets de l'Orient arabe, pour ce qui est des pays maghrébins.
Mettons de côté TPS et Canal Plus et prenons le problème autrement. A considérer que ces deux bouquets sont gérés par des capitaux privés qui n'ont pas à se poser des problèmes politiques ou diplomatiques, pourquoi est-ce que des chaînes publiques comme celles de France Télévision ont également balancé leurs programmes sur les canaux cryptés? Ces chaînes n'ont-elles pas vocation au contraire à être les ambassadrices et la voix de la France et de la francophonie à l'étranger?
L'Algérie officielle ne fait pas partie de la Francophonie ; même à titre d'observateur. Tout le monde le sait. Néanmoins, l'Algérie reste, malgré tout, le deuxième pays francophone au monde. Ça aussi, c'est de notoriété publique.
La chose est d'autant plus notable qu'en fait c'est au lendemain de l'indépendance, grâce surtout à un programme de scolarisation accéléré et massif, que la langue française a fait un bond considérable en Algérie, alors que du temps de la colonisation, l'école était surtout réservée aux enfants des colons. Le nombre de médecins, d'ingénieurs, d'architectes ou de professeurs universitaires d'origine algérienne (indigène comme on disait à l'époque) se comptait sur le bout des doigts. Aujourd'hui, pourtant, du fait justement de la gestion catastrophique de la Francophonie, on assiste à un net recul de la langue française en Algérie. La faute à qui ? Ce sont Victor Hugo, Molière, et Voltaire qui vont se retourner dans leurs tombes.


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