Les députés de l'Assemblée législative de transition du Burkina Faso, réunis en séance plénière mardi, ont adopté un projet de loi relatif à la sécurité nationale, a annoncé le Parlement burkinabè dans un communiqué. Cette loi vise à définir le concept et les domaines de la sécurité nationale et à fixer le dispositif normatif et l'architecture de la sécurité nationale au Burkina Faso, a indiqué le communiqué. La nouvelle loi fait suite aux recommandations du forum national sur la sécurité nationale, tenu en 2017, et elle prend en compte la nécessité de rompre avec la conception trop sectorielle et cloisonnée de la sécurité, pour s'inscrire dans une vision et une orientation stratégiques fondées sur la construction de l'action publique à travers un processus participatif et inclusif, a estimé le ministre burkinabè de la Défense nationale et des Anciens combattants, le colonel-major Kassoum Coulibaly. «Nous avons des concepts qui se sont peut-être retrouvés dépassés avec l'évolution de la situation», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il faudrait trouver de nouveaux concepts qui sont plus en phase avec la situation actuelle que vit le pays». Un préfet enlevé par des hommes armés a été retrouvé mort lundi dans une forêt de l'ouest du Burkina Faso en proie à la violence terroriste, a-t-on appris, hier, de sources sécuritaires et locales. Dans un communiqué, le ministère de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, a annoncé «le décès le 8 mai de monsieur Kaboré Amadou», préfet et «président de la délégation spéciale de Tchériba», dans la région de la Boucle du Mouhon (ouest). Les circonstances de la mort de M. Kaboré, dont l'inhumation est intervenue hier à Tanghin-Dassouri (centre), n'ont pas été précisées dans ce communiqué. Mais, selon des sources locales, le préfet avait pris lundi soir la route de Dédougou, capitale régionale où il avait assisté à une réunion, pour rejoindre Tchériba, dont il faisait office de maire. En compagnie d'un collaborateur et de son chauffeur, ils ont été interceptés par des hommes armés sur la route entre Dédougou et Tchériba, à hauteur de la localité de Karo, selon les mêmes sources qui ont précisé que le chauffeur et le collaborateur ont réussi à échapper à leurs ravisseurs. Des opérations de ratissage avaient été lancées par les forces de sécurité dès l'annonce de sa disparition: son corps a été retrouvé dans la forêt de Karo, situé à une vingtaine de km de Dédougou, selon des sources sécuritaires qui n'ont pas indiqué la manière dont M. Kaboré avait trouvé la mort. Mi-avril, l'armée avait annoncé avoir mené dans cette région une opération anti-jihadiste appelée Kapidugu («Ruche» en langue moré), mobilisant plus de 800 soldats et volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l'armée). Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d'Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences terroristes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s'est étendue au-delà de leurs frontières. Plus de 150 terroristes ont été neutralisés ces derniers jours dans les régions du Centre-nord et du Centre-est du Burkina Faso, ont rapporté des médias citant des sources sécuritaires. Selon l'agence d'information burkinabè (AIB), des opérations militaires ont eu lieu lundi dans la journée. Au Centre-nord, pas moins de 100 terroristes ont été neutralisés, au niveau de la zone de Minima, près de Bourzanga et de Kongoussi. Deux autres frappes de l'armée ont visé des positions de groupes armés dans la région du Centre-est. Une cinquantaine de terroristes, venus probablement pour dérober du bétail, ont été neutralisés par les vecteurs aériens dans la zone de Yaktibo, a indiqué l'AIB. Plusieurs opérations antiterroristes sont en cours dans plusieurs localités de ce pays en proie aux violences depuis 2015. Celles-ci ont fait depuis huit ans plus de 10 000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.