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La face cachée d'el bahia
MISÈRE À ORAN
Publié dans L'Expression le 28 - 08 - 2006

Oran grandit et sa croissance ne cesse d'aller crescendo.
Cités, centres commerciaux et nouvelles entreprises ont, en un laps de temps, comblé d'immenses superficies qui étaient livrées aux herbes folles. «Je ne reconnais plus ma ville natale. Une véritable extension s'est produite depuis ma dernière visite qui remonte à plus de 10 ans. Sa population a presque doublé» a confié un émigré installé en Belgique qui souhaitait faire connaître à sa petite famille la ville qui l'a vu naître et grandir.
Mais Oran, c'est également les oubliés de la banlieue, ceux à qui on ne prête pas beaucoup d'attention, ceux encore qui tentent de survivre dans des conditions de vie les plus sommaires. Ils font partie, pour la plupart, de l'exode rural et ont élu domicile dans des bidonvilles ceinturant la cité de Sidi El Houari. El Hassi, immense bourgade intégrée dans le tissu urbain, située à la sortie de la périphérie ouest, à équidistance entre la commune de Messerghine et de la ville d'Oran, abrite des milliers de familles venues des différentes contrées ouest du pays.
Pour la plupart d'entre elles, le terrorisme qui prévalait dans leurs régions d'origine au cours de la décennie noire, les a poussées à s'exiler en abandonnant terres et biens. Au début, elles se sont installées dans des maisonnettes construites illicitement, qui ont constitué par la suite de véritables douars au sein même de ladite bourgade.
Ces douars sont communément appelés du nom des villes d'origine de leurs habitants à savoir «douar tiarti, relizani, ou encore mascari» Les familles qui y demeurent se connaissent, étaient voisins dans leurs villages natals ou carrément ont des liens de parenté.
En raison de la situation sécuritaire, les pouvoirs publics ont fermé les yeux sur ces familles «intruses» qui se sont installées dans des maisons rudimentaires. Elles ont été confrontées à l'épineux problème de la scolarisation de leurs enfants.
Leur situation de domiciliation ne pouvait être régularisée immédiatement et elles ne disposaient pas, donc ainsi, d'une attestation de résidence, document exigé pour toute inscription dans un établissement scolaire. «Mes enfants ont raté une année scolaire mais je m'estime heureux qu'ils soient vivants aujourd'hui. Je n'ai pas de remord car nous vivions dans la terreur dans notre village d'origine où toutes les nuits on s'attendait à une incursion terroriste» a commenté Sayah, un père de famille originaire de la commune de Sougueur sur le territoire de la wilaya de Tiaret, demeurant à El Hassi, qui a fui sa contrée natale depuis plus de 10 années. «Nous n'avions, ni eau ni électricité, ni gaz. J'avoue avoir piraté l'énergie électrique des poteaux de la Sonelgaz à l'instar de la grande majorité venue s'installer à El Hassi. Mais depuis, j'ai régularisé ma situation» a-t-il renchéri avec un clin d'oeil complice.
El Hassi a été malheureusement la primeur des attentats terroristes commis au milieu des années 1990 après l'arrêt du processus électoral avec l'assasinat d'un policier. La victime qui était en faction au niveau du carrefour menant à la bourgade d'El Hassi a été surprise par un groupe armé qui avait surgi d'une zone boisée.
Le douar Bouakeul, constitué de maisons rudimentaires essaimées sur un talweg, serpentant le flanc de la montagne Murdjadjo, presque mitoyen de la bourgade d'El Hassi, a été construit dans les années 1970. Il surplombe le stade portant le même nom et la grande cité populaire les Amandiers où se sont terrés, après la perpétration de leur forfait, les auteurs de l'attentat à l'explosif qui a ciblé l'Evêché de Saint Eugène et a coûté la vie à Monseigneur Claverie et son chauffeur.
Le quotidien de certains habitants de cette cité populaire, pour la plupart des sympathisants acharnés de l'ex-parti FIS dissous à l'époque des faits, a fait couler beaucoup d'encre, notamment avec les révélations fracassantes du gérant d'un estaminet de ladite cité où les assassins de Monseigneur Claverie et de son chauffeur se restauraient. Les précieuses informations qu'il avait fournies ont constitué, en effet, le fil d'Ariane de l'enquête menée par les éléments des forces de sécurité.
Pour la gouverne, les six membres de ce groupe de terroristes qui ont reconnu, en partie, les griefs retenus contre eux lors de leur procès, qui s'est tenu au cours de l'année 1998, ont été condamnés chacun à la peine capitale par le tribunal criminel près la cour d'Oran.
De par ses dédales, ses venelles de terre battue qui s'insèrent entre les maisonnettes blotties les unes contre les autres, le douar Bouakeul était devenu le lieu de repli de la horde sauvage écumant la capitale de l'Ouest au grand dam des familles qui y demeuraient dans des conditions de vie les plus sommaires. «Le douar était peuplé par des familles pauvres en quête de paix. Des illuminés en ont fait leur lieu de prédilection pour tenter de convaincre leurs enfants de grossir les rangs des groupes terroristes. Ils ont, malheureusement, réussi avec nombre d'adolescents» a confié un ex-officier des servi-ces de sécurité qui a eu à participer à la lutte contre le terrorisme dans la région d'Oran.
Le bourg Montanica, communément appelé le «Mexique» en raison de l'architecture particulière des maisonnettes dont il est constitué, s'étale au pied du mont Murdjadjo après le populeux quartier Cholet jusqu'à la limite du faubourg de Ras El Aïn. Il compose l'un des maillons de la ceinture de misère cernant partiellement la cité de Sidi El Houari et dont la boucle est répertoriée sur les hauteurs de la ville. La même ambiance et les mêmes activités commerciales sont relevées dans ces zones de la ville d'Oran.
Les véhicules hippomobiles de marchands de fruits et légumes vantant à la criée leurs produits, les klaxons incessants des fourgons de colporteurs d'eau potable et les joyeux cris des bambins gambadant dans les ruelles, constituent l'ambiance spécifique de ces lieux.
Ces bidonvilles et ces bourgades contrastent violemment avec l'image que reflète El Bahia à travers ses artères grouillantes d'une foule bariolée, son boulevard Front de mer illuminé et ses somptueux buildings qui le jalonnent. Ce qui a fait dire à l'auteur de La peste, Albert Camus en l'occurrence, «Je reconnais l'Oranais à son attitude ostentatoire ...»


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