Le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a coprésidé, hier à Hanoï, au Vietnam, avec son homologue vietnamien de la Construction, Nguyen Van Thang, l'ouverture du Forum des hommes d'affaires algéro-vietnamiens. Cette manifestation économique est venue couronner les travaux de la 12e commission mixte entre les deux pays. Il faut croire que les onze premières n'ont pas débouché sur des réalisations concrètes à mettre sur le compte des relations, pourtant qualifiées d'historiques et d'excellentes au plan politique. La 12e session intervient, faut-il le souligner, dans un contexte quelque peu particulier qui voit l'Algérie se défaire de contraintes bureaucratiques à travers, notamment la promulgation d'un nouveau Code des investissements. En cela, le partenariat prend une nouvelle dimension et la concrétisation de beaucoup d'IDE depuis l'entrée en vigueur de ce Code des investissements ouvre une intéressante perspective entre les opérateurs des deux pays. Etoile montante de l'économie asiatique, le Vietnam affiche une croissance «indécente» en ces temps de morosité ambiante dans nombre de pays de sa région et du reste du monde. En 2022, alors que l'impact de la guerre en Ukraine avait provoqué un ralentissement quasi généralisé de l'économie mondiale, le Vietnam a affiché l'une des plus fortes croissances économique d'Asie. Très industrialisé, la robustesse du PIB vietnamien a été soutenu par un rebond de la demande intérieure. La population a consommé local et donné une réelle perspective au secteur manufacturier qui n'a pas fléchi, au contraire, malgré les conséquences néfastes sur les approvisionnements et le transport maritime international. Cela pour dire que les motifs d'un partenariat gagnant-gagnant avec ce pays ne manquent pas. Et sachant le caractère émergent des deux économies, les ministres algérien et vietnamien ont souligné la nécessité d'investissements bilatéraux, mais aussi le renforcement des relations commerciales. Alger et Hanoï ambitionnent donc de soutenir leurs croissances mutuellement. «Les deux parties ont mis en avant l'intérêt accordé par les deux pays aux opérateurs économiques, notamment aux investissements étrangers directs», a fait remarquer un communiqué du ministère de l'Industrie et de la Production pharmaceutique. Ce forum d'affaires a fait ressortir lors de rencontres B2B entre les opérateurs économiques algériens et vietnamiens, les possibilités de développer des «opérations économiques et commerciales bilatérales». La veille, Ali Aoun «a rencontré, à Hanoï, le ministre vietnamien de l'Industrie et du Commerce en présence de l'ambassadeur d'Algérie au Vietnam, ainsi que le directeur général du département Pays arabes au ministère des Affaires étrangères», rapporte la même source. «Les deux parties ont procédé à un échange de vues sur les perspectives des relations commerciales et industrielles établies entre les deux pays», souligne-t-on. Le constat qui a été fait est sans appel. Il met en exergue la faiblesse des échanges commerciaux entre les deux pays. Les deux ministres ont affiché leur disposition «à renforcer les relations bilatérales sur la base d'un partenariat économique solide». Cette volonté se concrétisera-t-elle sur le terrain? Le temps nous le dira.