Au moins 70 Palestiniens ont été tués dans des raids aériens menés dans la nuit et lundi matin par l'armée israélienne dans la bande de Gaza, selon un bilan du gouvernement du Hamas.»Plus de 60 martyrs sont tombés dans les raids», dans la nuit de dimanche à lundi, a indiqué le bureau des médias du Hamas. L'une des frappes a fait 17 morts dans une maison à Jabaliya, dans le nord du territoire, alors que 25 autres personnes ont été tuées dans des raids dans le secteur central de la bande de Ghaza. Le ministère de la Santé a par ailleurs affirmé que «dix corps au moins ont été extraits des décombres» après un raid qui a détruit lundi matin une maison à Deir el-Balah (centre). Selon le dernier bilan global du gouvernement du Hamas communiqué dimanche, avant ces nouvelles frappes, plus de 4.600 personnes, en grande majorité des civils dont près de 1.900 enfants, avaient été tuées depuis le début de la guerre dans le petit territoire palestinien. Samedi, l'armée sioniste a agressé dans la nuit «plus de 320 cibles militaires», des infrastructures du Hamas, au pouvoir dans la bande de Ghaza, et de son allié du Jihad islamique, selon ses dires. Elle a évoqué «des tunnels où étaient des terroristes», des «dizaines de centres de commandement opérationnel, où ils se dissimulaient parfois», «des camps militaires et des postes d'observation», signe de sa grande hantise d' un immense réseau sous-terrain. La campagne de bombardement engagée le 7 octobre par l'aviation sioniste serait un prélude à une opération terrestre. Mais l'armée sioniste a reconnu dimanche la mort d'un de ses soldats tué lors d'une incursion dans la bande de Ghaza. Face au risque d'un embrasement régional, le président américain Joe Biden a discuté au téléphone avec les dirigeants du Canada, d'Allemagne, d'Italie et du Royaume-Uni, ainsi qu'avec le président français Emmanuel Macron, attendu aujourd'hui à Tel-Aviv. L'Iran, allié du mouvement palestinien et du Hezbollah libanais, a averti les Etats-Unis et leur protégé sioniste que la situation pourrait devenir «incontrôlable». Le Pentagone a annoncé un renforcement de son dispositif militaire dans la région après des «escalades par l'Iran et ses forces affiliées», et son chef Lloyd Austin a prévenu que Washington n'hésiterait «pas à agir» si ses intérêts étaient visés. Selon le ministère de la Santé du Hamas, les raids les plus meurtriers d'hier soir ont eu lieu à Deir al-Balah, où 80 personnes dont des femmes et des enfants ont péri et plusieurs immeubles ont été détruits. Des raids ont également visé Khan Younès et Rafah (sud). A la morgue de Deir el-Balah, une femme éclate en sanglots en découvrant le corps de sa fille et de plusieurs enfants de sa famille, les Natil. Les noms de trois d'entre eux, Layan, Hani et Joane, sont écrits au feutre sur leurs jambes. «Nous dormions chez nous, nous avons été réveillés quand les vitres ont explosé et des briques sont tombées. Nous nous en sommes sortis miraculeusement», témoigne à Rafah une survivante, Oum Ahmad. L'armée sioniste a sommé les civils à fuir vers le sud pour se mettre à l'abri. Mais les frappes sans relâche sur tout le territoire n'épargnent pas pour autant le sud. Dans la bande de Ghaza, au moins 4.651 Palestiniens, en majorité des civils dont plus de 1.500 enfants, ont été tués dans les bombardements sionistes aussi barbares qu' incessants qui ont détruit des quartiers entiers, selon le ministère de la Santé du Hamas. D'après l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), 29 de ses employés ont été tués depuis le 7 octobre dans le petit territoire de 362 km2 où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens. En Israël, les sirènes d'alerte aux roquettes ont de nouveau retenti, dans le sud limitrophe du territoire palestinien, mais aussi dans le centre, sans faire de victimes. L'ONU a évoqué une «situation catastrophique» et fait état d'au moins 1,4 million de Palestiniens déplacés. Dix-sept camions d'aide ont traversé dimanche le terminal égyptien de Rafah vers la bande de Ghaza. Quatorze camions sont entrés la veille dans le territoire palestinien. Le responsable des situations d'urgence de l'ONU, Martin Griffiths, a aussi fait état sur X de l'entrée de 14 camions dimanche, après un premier convoi de 20 camions samedi. Du carburant a été également acheminé depuis Rafah. Le manque de carburant met en péril le fonctionnement des hôpitaux en particulier les couveuses de plus de 120 nouveau-nés prématurés, a averti l'Unicef. Selon les autorités du Hamas, 165.000 logements ont été endommagés par les bombardements israéliens, soit la moitié des habitations dans la bande de Ghaza, et 20.000 ont été détruits ou rendus inhabitables. L'armée sioniste a massé des dizaines de milliers de soldats aux abords de Gaza et à sa frontière nord avec le Liban. A cette frontière, les échanges de tirs meurtriers se sont multipliés entre l'armée et le Hezbollah, tandis que les habitants évacuent la zone frontalière de part et d'autre.