L'Algérie avance inexorablement sur le chemin de la transition énergétique, des énergies renouvelables, de l'hydrogène vert... Des filières érigées en priorités. Un projet tentaculaire, «révolutionnaire». Il s'étend de la généralisation, au titre de la lutte contre le gaspillage, de l'éclairage performant dans le secteur du bâtiment, à un partenariat stratégique avec des partenaires étrangers, pour la mise en oeuvre d'un Plan national de l'hydrogène, notamment «vert», jusqu'à l'évaluation fine et cartographiée des potentiels réalisables au titre de chaque filière: solaire, éolien, géothermie, valorisation énergétique des déchets, et, à moyen terme, la filière nucléaire, en tant que source vierge de toute empreinte carbone pouvant figurer au mix énergétique à partir de 2035. Des indices significatifs permettent d'attester que le pays a franchi les étapes qui doivent lui permettre de réussir sa «révolution énergétique». Chantier phare du président de la République, il pose, un à un, ses jalons et franchit une à une les phases qui le mèneront à bon port. Les feux sont passés au vert depuis la validation des 77 offres pour la réalisation de 20000 MW d'énergie solaire. Ce projet de production de 2000 mégawatts (MW) d'électricité solaire photovoltaïque a en effet passé le cap de l'ouverture des plis de l'appel d'offres national et international. La commission chargée de cette opération a tranché: 77 offres techniques sur 90 soumises par des entreprises nationales et étrangères ont été validées le 24 juillet dernier. Ceci dans une première étape alors que dans un deuxième temps, des commissions spécialisées évalueront attentivement les offres techniques retenues pour s'assurer que les informations déclarées correspondent au cahier des charges. L'hydrogène occupe une place centrale Une fois l'étude et l'évaluation des offres techniques achevées, les soumissionnaires d'offres retenues seront convoqués pour assister à l'ouverture des enveloppes financières actuellement conservées auprès d'un huissier de justice, stipule la procédure. 34 entreprises algériennes et 106 entreprises étrangères représentant 20 pays se sont portées candidates pour cet appel d'offres et ont retiré le cahier des charges. Sur quoi porte le projet de 2000 MW? Il consiste en la réalisation de quinze centrales solaires photovoltaïques, à travers douze wilayas, avec une puissance unitaire qui varie entre 80 et 220 MW, outre la réalisation d'installations de raccordement au réseau d'électricité. Le projet s'inscrit dans le cadre du programme de production de 15000 MW d'électricité solaire photovoltaïque à l'horizon 2035, initié par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Dans ce cadre, il devait être procédé, en septembre dernier, à l'ouverture des plis du projet Solar 1000 de la société «Shaems», et au lancement du programme de 3000 MW début novembre 2023. La transition énergétique vers les énergies nouvelles et renouvelables est, faut-il le rappeler, une des actions phares du gouvernement. Celle de la production d'énergie à partir de l'hydrogène occupe une place centrale. L'UE: un partenaire privilégié La place de choix à laquelle l'Algérie aspire dans le processus de transition énergétique dans les prochaines années repose également sur notre capacité à adhérer aux plus efficientes solutions climatiques, à savoir l'hydrogène à utilisation «zéro pollution», avait souligné, à ce propos le président de la République. Il faut noter qu'à ce sujet la Compagnie nationale pétro-gazière Sonatrach et le Groupe italien ENI avaient procédé, le 25 mai 2022, à la signature d'un mémorandum d'entente visant à la réduction de l'empreinte carbone à travers l'exploitation de l'hydrogène vert, lors de la visite d'Etat effectuée par Abdelmadjid Tebboune en Italie.Il faut souligner aussi que le pays bénéficie d'une situation géographique favorable grâce à sa proximité des marchés potentiels, outre l'existence d'un tissu industriel pour la production de l'hydrogène...À ce propos l'Algérie et l'Union européenne (UE) ont convenu, lors de la réunion du Dialogue politique de Haut niveau dans le domaine de l'énergie, tenue en octobre dernier d'un nouveau programme de coopération pour soutenir le développement des énergies renouvelables d'une valeur de 15 millions d'euros. Perspectives de coopération En quoi consiste-t-il? Il vise à soutenir le développement de projets d'énergies renouvelables, l'intégration des renouvelables dans le système, y compris par le biais de nouvelles technologies, l'interconnexion électrique, le développement d'une économie verte de l'hydrogène, l'augmentation des énergies renouvelables dans la production et le transport d'énergie, ainsi que l'efficacité énergétique dans les bâtiments et les entreprises publiques. Les perspectives de coopération dans le domaine de l'hydrogène renouvelable ont également été discutées lors de cette réunion qui s'inscrivait dans le cadre de la mise en oeuvre du Mémorandum d'entente (MoU) sur le partenariat stratégique entre l'Algérie et l'UE dans le domaine de l'énergie, signé à Alger en 2013.