Les dirigeants arabes et le président iranien étaient réunis hier en Arabie saoudite pour un sommet conjoint qui devait souligner l'urgence de mettre fin à la guerre de l'entité sioniste contre le peuple palestinien à Ghaza et en Cisjordanie occupée, un conflit qui risque d'embraser la région. Les réunions d'urgence de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) se tiennent à Riyadh, cinq semaines après le début de l'agression barbare sioniste qui a fait plus de 10 000 morts et des dizaines de milliers de blessés, depuis le 7 octobre. Depuis, l'armée criminelle sioniste bombarde sans relâche le territoire palestinien contrôlé par le Hamas. Plus de 11.000 personnes parmi lesquelles a 4.500 enfants y ont été tuées, selon le ministère de la Santé du gouvernement Hamas. La Ligue arabe et l'OCI devaient au départ tenir leurs réunions séparément, mais le ministère saoudien des Affaires étrangères a annoncé tôt hier que les deux sommets seraient tenus en commun. Deux diplomates arabes ont expliqué que cette décision avait été prise après des désaccords sur une déclaration finale du sommet arabe. Certains pays, notamment l'Algérie et le Liban, ont proposé de rompre les liens économiques et diplomatiques avec l'entité sioniste et de cesser d'approvisionner en pétrole ce pays et ses alliés, selon ces diplomates. Toutefois, au moins trois pays dont le Maroc, les Emirats arabes unis et Bahreïn, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont écarté la proposition. Les organisations humanitaires internationales ont redoublé d'appels en faveur d'un cessez-le-feu à Ghaza, où l'eau potable et les médicaments manquent cruellement. Le Jihad islamique, allié du Hamas à Ghaza, a dit toutefois ne «rien» attendre de ce sommet auquel assistent aussi les présidents turc, Recep Tayyip Erdogan, et indonésien, Joko Widodo. «Nous ne plaçons pas nos espoirs dans de telles réunions» qui n'ont jamais donné de résultats, a déclaré vendredi Mohammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du groupe, lors d'une conférence de presse à Beyrouth.»Le fait que cette conférence se tienne après 35 jours (de guerre) est une indication claire», a-t-il ajouté. L'Arabie saoudite «tient les autorités d'occupation pour responsables des crimes commis contre le peuple palestinien», a déclaré à l'ouverture des travaux le prince héritier Mohammed ben Salmane.» Nous sommes certains que le seul moyen de garantir la sécurité, la paix et la stabilité dans la région est de mettre fin à l'occupation, au siège et à la colonisation», a-t-il ajouté. Israël et son principal allié, les Etats-Unis, ont jusqu'à présent rejeté les demandes de cessez-le-feu. Selon l'analyste saoudien Aziz Alghashian, il faut pointer le doigt pas seulement sur Israël mais aussi sur ceux qui lui «facilitent la tâche (...) c'est-à-dire essentiellement les Etats-Unis et l'Occident».Le président iranien, Ebrahim Raïssi, est arrivé hier à Riyadh pour sa première visite en Arabie saoudite depuis l'annonce surprise en mars du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux poids lourds du Moyen-Orient, après sept ans de rupture. L'Iran soutient le Hamas palestinien mais aussi le Hezbollah libanais et les rebelles Houthis du Yémen, qui font craindre une extension du conflit. Les ripostes aux tirs de l'entité sioniste sont quotidiennes à la frontière libanaise tandis que les Houthis ont revendiqué plusieurs attaques de drones et de missiles contre le sud de l'ennemi sioniste. La monarchie saoudienne, qui entretient des liens étroits avec les Etats-Unis et qui envisageait avant la guerre de normaliser ses relations avec Israël, craint d'être prise pour cible, estiment des analystes. Vendredi, le prince héritier saoudien a dénoncé les «violations continues du droit humanitaire international par les forces d'occupation israéliennes», dans sa première déclaration publique sur la guerre. De son côté, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a appelé les pays musulmans à qualifier l'armée sioniste d'»organisation terroriste» en raison de ses crimes odieux dans la bande de Ghaza. Dans son discours devant les dirigeants arabes et musulmans réunis dans la capitale saoudienne, Raïssi a également demandé aux pays musulmans de se préparer à «armer les Palestiniens» si «les crimes de guerre» d'Israël se poursuivaient.»Maintenant que les organisations internationales sont devenues inutiles, nous devons jouer un rôle», a ajouté Raïssi, en exhortant les pays musulmans à «rompre toute relation politique et économique» avec Israël, que l'Iran ne reconnaît pas. Il a appelé à «un boycott commercial contre le régime sioniste, en particulier dans le domaine de l'énergie». Ebrahim Raïssi a de nouveau accusé les Etats-Unis d'être «le principal partenaire» d'Israël «dans ces crimes». «L'Amérique est en fait entrée directement dans la guerre en envoyant des navires» dans la Méditerranée orientale, selon lui. Le déplacement d'Ebrahim Raïssi à Ryad est sa première visite en Arabie saoudite depuis l'annonce surprise en mars du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux poids lourds du Moyen-Orient, après sept ans de rupture.