Un voyage au Sahara n'est plus simplement synonyme de paysages arides et de dunes de sable à perte de vue. Un nouveau chapitre s'écrit, teinté de vert, dévoilant une histoire fascinante de renaissance au coeur du désert. Les voyageurs, s'attendant à l'immensité du Ténéré, sont, aujourd'hui, surpris par des cercles de verdure éparpillés au sein de cette étendue désertique. Une flore émerge de ce désert, défiant les attentes et ravivant la vie dans une région longtemps considérée comme inhospitalière. Grâce à la détermination humaine, le blé, les fruits et les légumes émergent des grains de sable, établissant des exploitations agricoles qui se multiplient dans le Sud algérien. Des hommes et des femmes, venus de toutes les régions du pays et même de l'étranger, convergent vers cette terre sablonneuse autrefois considérée comme stérile. Ce ne sont pas des chercheurs d'or noir, mais plutôt des chercheurs de vert. Un exemple frappant est celui d'un groupe de Turcs que nous avons rencontrés à Adrar, installés dans une base de vie résultant d'un partenariat entre l'Algérie et la Turquie. Leur présence témoigne de l'ampleur des opportunités offertes par plus d'un million d'hectares prêts à être exploités. Sous la direction d'Abdelmadjid Tebboune, des décisions audacieuses ont été prises pour soutenir tous ceux désireux de participer à cette aventure, qu'il s'agisse de grands investisseurs ou de petits entrepreneurs. Des facilités ont été accordées, des démarches simplifiées en ligne, des contraintes levées, et des financements substantiels octroyés. La seule condition: travailler!Au cours de notre exploration de la wilaya d'Adrar, nous avons découvert deux projets en pleine expansion, émanant de deux types d'investisseurs distincts: d'un côté, un grand groupe industriel, et de l'autre, deux amis visionnaires. On vous raconte ici ces examples de réussite... El Wahat Agriculture: du vert dans l'Oasis rouge Au coeur de l'Oasis rouge de Timimoun, une nouvelle ère prend forme avec El Wahat Agriculture, initiée par les jeunes entrepreneurs Mohamed Salah Zirari et Rezig Mohamed Adel. Ils ont trouvé une nouvelle foi en leur pays grâce à l'émergence de la nouvelle Algérie, portée par les mesures incitatives du président Abdelmadjid Tebboune en faveur de l'agriculture saharienne, notamment les cultures stratégiques.Initialement sceptiques, ces deux associés ont décidé de tenter l'aventure, s'inscrivant sur la plateforme numérique de l'Office de développement de l'agriculture industrielle en terres sahariennes (Odas). À leur grande surprise, leur dossier a été accepté, et ils se sont vu offrir 750 hectares pour concrétiser leur vision d'un «Ranch» à la manière de la célèbre série Dallas, mais cette fois-ci niché dans l'Oasis rouge de Timimoun.Les débuts ont été ardus, mais leur conviction inébranlable dans le projet et le soutien manifeste de l'Etat ont été des moteurs essentiels. Bénéficiant de facilités administratives et de financements, ils ont rapidement mis en oeuvre leur plan. Le forage de six puits a marqué le début, soulignant l'importance cruciale de l'eau dans la vie du désert. La construction de dépôts, la création d'une base de vie et l'acquisition de matériel ont suivi, formant les fondations de leur entreprise florissante.En suivant les orientations du Président Tebboune, ils se sont lancés dans les cultures stratégiques telles que le blé, le maïs et l'alimentation du bétail. Les premiers résultats ont été rapides, avec un rendement moyen de 64 quintaux par hectare lors de la campagne de moissons-battages 2022-2023, marquant une réussite exceptionnelle pour une première expérience. Ambitieux, Zirari et Adel ne comptent pas s'arrêter là. D'autres cultures seront bientôt récoltées, et ils envisagent d'agrandir davantage leur espace d'activités pour contribuer à l'objectif ambitieux du président Tebboune: assurer la sécurité alimentaire du pays d'ici 2025.Cette success story d'El Wahat Agriculture démontre que la réussite par la terre est possible et accessible à tous les Algériens, pourvu que la volonté et le travail soient au rendez-vous. En contemplant cette exploitation agricole florissante, l'espoir s'amplifie, témoignant du potentiel immense qui émerge du Sahara, transformant ainsi la vision traditionnelle du désert en une terre fertile d'opportunités... Ferme Dunaysir: le Bosphore au milieu du désert Imaginez de vastes champs de blé, d'orge et de pomme de terre au beau milieu du désert d'Adrar, avec de grandes moissonneuses-batteuses, des arbustes soigneusement plantés, et des moutons gambadant librement. Bienvenue à la Ferme Dunaysir, un projet grandiose résultant d'un partenariat algero-turc. Ce n'est pas simplement une exploitation agricole, c'est une fusion de cultures, symbolisée par l'écriteau géant à l'entrée qui vous accueille en turc («Hoþ geldin») et en arabe («Marhaba»).Cette entreprise est née d'une collaboration entre une entreprise algéro-turque spécialisée dans la construction, ayant notamment érigé des hôpitaux à Oran et Aïn Temouchent. Inspirés par les actions du président Tebboune, qui a ouvert la voie aux investisseurs dans l'agriculture, les partenaires ont décidé de diversifier leurs activités et se sont lancés dans l'agriculture à grande échelle.En 20 mois seulement, ils ont réussi à exploiter 970 hectares, présentant des champs étendus de blé, d'orge, de pomme de terre, et même des serres intelligentes favorisant un meilleur rendement et une agriculture biologique. 70 000 arbustes ont été plantés pour protéger les terres des sables.La ferme ne se limite pas à la culture; elle intègre également l'élevage à grande échelle avec 12000 têtes d'ovins de race Ouled Djellal et Sidi Aissa. Un total de 120 employés algériens et des experts turcs travaillent ensemble pour faire de ce projet une réussite. Ce n'est que le commencement. L'année prochaine, l'objectif est d'exploiter 1320 hectares supplémentaires, portant le total à 2300 hectares, avec l'arrivée de 4800 têtes d'ovin supplémentaires. Une unité de stockage et transformation de blé, d'une capacité de 30000 tonnes est prévue, intégrant un séchoir et une unité pour la fabrication d'aliments de bétail.Les ambitions ne s'arrêtent pas là. En 2025, la ferme vise à exploiter 10 hectares en serres intelligentes pour une agriculture biologique en vue de l'exportation. Une vision socio-culturelle émerge également avec la création d'un hôtel, d'une ferme pédagogique, d'oasis et de zones de détente, créant ainsi un nouveau type de tourisme et éduquant les enfants sur les richesses du sud.Dunaysir, tout comme El Wahat, incarne ces projets extraordinaires qui ont fleuri dans le désert ces quatre dernières années. Ils sont là pour nous montrer qu'avec de la volonté et une grande vision, tout est possible. Même faire de notre Sahara un paradis sur terre...