Après de multiples reports depuis lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU devait se prononcer hier soir sur une nouvelle mouture de la résolution destinée à améliorer la situation humanitaire catastrophique à Ghaza, un vote au résultat toujours incertain après des négociations compliquées. Le Conseil, largement critiqué pour son inaction depuis le début de l'agression barbare sioniste, négocie depuis plusieurs jours ce texte de quatre pages, sans cesse remanié par les Etats-Unis, l'administration Biden n'hésitant pas à désavouer le secrétariat d'Etat à maintes reprises. Depuis le 7 octobre et les bombardements sauvages de l'armée sioniste dans la bande de Ghaza, le Conseil n'a réussi qu'une seule fois à sortir du silence. Il a ainsi adopté le 15 novembre un texte appelant à des «pauses humanitaires», mais a rejeté cinq autres textes en deux mois, dont le dernier, réclamant un véritable «cessez-le-feu humanitaire», a été bloqué le 8 décembre par les Etats-Unis. Malgré ce veto américain, forts d'un soutien écrasant de l'Assemblée générale en faveur d'un cessez-le-feu, les auteurs ont lancé une nouvelle bataille au Conseil «pour aller un peu plus loin» que la résolution de novembre. La dernière version (qui peut encore être modifiée) appelle à une «suspension urgente des hostilités pour permettre un accès humanitaire sûr et sans entrave, et à des mesures urgentes vers une cessation durable des hostilités». Une formulation moins directe que la précédente version qui réclamait une «cessation urgente et durable des hostilités» dont Washington et Biden ne veulent surtout pas. Alors que l'entité sioniste et son allié américain s'opposent à un «cessez-le-feu», la qualification d'une éventuelle interruption de la guerre -»pause», «trêve», «cessez-le-feu humanitaire»... - est au coeur des divisions du Conseil depuis plus de deux mois. Et toujours un des points clé des négociations qui se poursuivent.»Tout le monde attend de voir ce que les Etats-Unis décideront de faire. Il semble que même les diplomates américains ne sachent pas comment cette saga va finir», a commenté Richard Gowan, analyste de l'International Crisis Group, assurant que les sionistes faisaient pression «sur la Maison blanche pour un veto».»En fin de compte, Biden et son cercle rapproché auront un choix difficile à faire: subir davantage de dommages diplomatiques en utilisant leur veto à nouveau, ou prendre le risque d'une dispute publique avec Netanyahu en laissant la résolution passer», a-t-il ajouté.. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est arrivé hier au Caire pour des discussions sur la situation à Ghaza, a indiqué le mouvement islamiste palestinien. Basé au Qatar, M. Haniyeh aura «des discussions avec les responsables égyptiens sur les développements de l'agression sioniste sur la bande de Ghaza et de nombreux autres dossiers», a affirmé le Hamas dans un communiqué. Mardi, une source au sein du mouvement a indiqué que M. Haniyeh devait notamment voir le chef du renseignement égyptien, Abbas Kamel, pour des discussions «sur l'arrêt de l'agression et de la guerre, pour préparer un accord de libération de prisonniers et la fin du siège imposé à la bande de Ghaza». Une source au sein du Jihad islamique palestinien a indiqué hier que le chef de ce mouvement armé, le second plus important de la bande de Ghaza, Ziad al-Nakhala, se rendrait également au Caire au début de la semaine prochaine pour des discussions. Côté sionistes, le président Isaac Herzog a déclaré mardi que l'entité était «prête à une nouvelle pause humanitaire et à une aide humanitaire supplémentaire pour permettre la libération des otages», excluant par-là même toute volonté de mettre fin à l'agression barbare de l'armée sioniste contre la population civile palestinienne. Avant d'arriver au Caire, M. Haniyeh a rencontré à Doha, capitale du Qatar, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, selon des images diffusées par Téhéran. Le gouvernement malaisien a annoncé hier qu'il interdisait à tous les navires appartenant à l'entité sioniste, d'accoster dans les ports du pays, en réponse aux agressions menées depuis le 7 octobre par les forces d'occupation contre la bande de Ghaza et à la «cruauté continue» envers le peuple palestinien, rapportent des médias. L'annonce faite par le bureau du Premier ministre Anwar Ibrahim a précisé que l'interdiction prendrait effet immédiatement. Ces sanctions sont une réponse aux actions (de l'entité sioniste) «qui ignorent les principes humanitaires fondamentaux et violent le droit international à travers les massacres en cours et la cruauté continue contre le peuple palestinien», a expliqué Anwar Ibrahim dans une déclaration. La Malaisie défend depuis longtemps les droits et la cause des Palestiniens. Comme l'Indonésie voisine, Brunei, le Bangladesh, les Maldives et le Pakistan, elle n'a pas de relations diplomatiques avec l'entité sioniste, contrairement aux Etats arabes asservis par la normalisation.