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Histoire «ordinaire» de la xénophobie
ITALIE
Publié dans L'Expression le 25 - 09 - 2006

Lui, il s'appelle Mahdi, d'origine marocaine, il a 20-21 ans, vit avec ses parents dans une petite commune se trouvant à une quinzaine de km de Bologne, qui a pour nom: Anzola dell' Emilia et compte plus ou moins 10.000 habitants. Son père est installé dans ce lieu depuis 16 années, un émigré de longue date, qui n'a jamais eu la moindre histoire, ni avec ses voisins ni avec ses compagnons de travail, il est ouvrier métallurgique. Mahdi a ses papiers en règle, avec titre de séjour et tout ce qui s'ensuit. Il a un emploi, il est calme, tranquille et posé. Un jour, le jeudi 21 de ce mois en cours, une «tuile» incroyable, irraisonable et irrationnelle lui est tombée dessus, sans qu'il s'en aperçoive. Une histoire abracadabrante.
Une «petite gamine» de l'âge de 12 ans, si on peut la traiter de «gamine», par rapport à son âge, pour ne pas dire autre chose, rentre le soir à la maison après être allée à l'ècole et raconte à sa maman, qu'«en traversant le parc» de la place, un groupe de «quatre où cinq» jeunes l'ont agressée, puis abusé d'elle. Point final! dirions-nous, les abus sexuels en Italie sont de plus en plus fréquents, il n'y a pas de jour sans avoir entendu ou lu d'une nouvelle victime, soit par le biais de la radio, télévision ou quotidien, toutes tendances confondues. Sous le «choc» encore de cette violence, accompagnée de ses parents, tous ensemble, prennent la direction de la caserne des «carabinieri»-gendarmes, mais là, elle ne saurait dire exactement ce qui s'est passé, soi-disant,-entre parenthèses- qu'elle était encore paralysée par la peur de ce qui est advenu quelques heures auparavant. De la caserne des «carabiniers», la voilà prenant la route de l'hopital Maggiore de Bologna, toujours accompagnée de papa et maman, et sous bonne escorte. Les médecins, la voyant dans cet état confusionnel décident de la garder pour soins. Mais, ce qu'elle n'a pu expliquer avec certitude et exactitude, comment se sont déroulés les faits, elle le réussit en décrivant, et en plus avec une précision de mémoire, aux gendarmes, comment était habillé le «plus violent» des quatre ou cinq violeurs. Le seul dont elle se souvient, parce que, comme elle l'a fait remarquer, était «le plus violent» de tous. Avec une description aussi détaillée, les gendarmes en un laps de temps, un record absolu, arrivent à mettre la main dessus, à ce «pauvre bougre» qui vadrouillait dans les parages. L' histoire de la «petite gamine» de 12 ans est la suivante: comme chaque jour, après l'école, elle part chez sa grande-mère. A 17 heures, elle sort faire une petite promenade, se dirige vers les jardins publics, qui se trouvent devant son école et, à peine entrée, elle a vu ces garçons...voilà. Mahdi a passé la nuit dans la caserne, chez les «carabinieri», bien sûr qu'il a nié. Il a même dit à ceux qui l'interrogeaient, qu'il n'est même pas passé par ce «maudit» parc. Les médecins n'ont trouvé sur la «petite» ni blessure, ni aucune lésion et ont exclu «le rapport sexuel accompli». A vous faire dresser les cheveux sur la tête, à vous faire avoir «la peau du canard». Cette histoire «ordinaire» d'un quotidien normal d'un jeune émigré, parce qu'il a la peau basanée, parce qu'il a les cheveux crépus, parce qu'il est différent de l'autre. Parce qu'il est là pour travailler et essayer de vivre sa vie tranquille, quelquefois, seulement pour essayer de survivre en paix. Notre histoire continue, donc, les faits sont les suivants: cette «petite gamine» de 12 ans, n'a pas été violentée, ni par Mahdi, ni par les «quatre ou cinq», c'est une histoire tout à fait inventée par elle. Une totale et complète invention, parce qu'elle a été vue par des personnes dans une «posture sans équivoque» avec un garçon, je pense qu'il était d'origine italienne, non marocaine. Mahdi a été libéré, bien entendu, avec la rage au coeur et au corps «Dites-moi si cela n'est pas du racisme, je m'en vais de ce bled. Je veux que cette gamine vienne ici, me présenter ses excuses, sinon, je la dénonce. Je ne veux pas être regardé comme un suspect.» Pour terminer cette scabreuse histoire, et donner le coup de l'estocade du matador, le maire de cette communauté de presque 10.000 âmes, a voulu organiser une marche de «fiaccolata» (flambeau), des habitants en solidarité de la «petite gamine» de 12 ans. Cette «fiaccolata» a été annulée...Je regrette pour vous, monsieur le maire. Dire que nous sommes en l'an 2006 et en plus en...Italie.

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