Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a pris part, hier, à la réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne. Ahmed Attaf a réaffirmé à cette occasion la position immuable de l'Algérie sur la cause palestinienne. Plus que cela, il a plaidé pour l'arrêt des attaques de l'armée sioniste contre la bande de Ghaza. Comme lors des précédents rendez-vous et tribunes, Attaf a mis en avant la responsabilité de cet organe onusien quant au drame que subit le peuple palestinien. Le ministre a ainsi pointé du doigt les membres du Conseil de sécurité qui ont préféré l'inertie à l'action d'un organe onusien. Pourtant sa raison d'être est d'oeuvrer pour la paix à travers le monde. L'intérêt du plaidoyer de l'Algérie intervient dans un contexte marqué par la succession des faits et positions favorables à la cause palestinienne. Il y a eu, notamment l'action judiciaire de l'Afrique du Sud de traîner Tel-Aviv devant la Cour internationale pénale pour crimes contre l'humanité. Cette action tend à gagner des adhésions. Aussi, des pays occidentaux se rapprochent davantage de la solution à deux Etats. Leurs dirigeants n'hésitent plus à défendre cette option. Preuve en est que l'UE a admis que «la solution à deux Etats est la seule solution». Pour sa part, la Ligue arabe a exhorté, avant-hier, les Etats-Unis à cesser de soutenir l'agression sioniste contre les Palestiniens, et à adopter une position cohérente avec le droit humanitaire international. Cette réunion, à laquelle participe l'Algérie comme seul membre arabe du Conseil de sécurité, s'inscrit dans le cadre des efforts et des démarches visant à exercer davantage de pression pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, mettre fin à l'agression de l'entité sioniste et lever le blocus imposé par cette dernière aux efforts de secours et d'aide humanitaire, a expliqué le ministère des Affaires étrangères. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est récemment exprimé sur la situation actuelle dans l'enclave palestinienne lors des sommets du Mouvement des non-alignés (MNA) et du Groupe des 77 (G77) + Chine, tenus à Kampala, en Ouganda, réitérant ses appels à un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Les Palestiniens meurent non seulement sous les bombes et les balles, mais aussi à cause du manque de nourriture et d'eau potable, des hôpitaux sans électricité et sans médicaments, et des voyages épuisants vers des parcelles de terre de plus en plus petites, a-t-il dénoncé lors du sommet du MNA. Le bilan officiel de l'agression sioniste contre Ghaza s'est alourdi lundi à 25 295 martyrs, en majorité des femmes et des enfants, et environ 63 000 blessés, alors que plus de 1,9 million de Palestiniens ont été déplacés à l'intérieur du pays. Au cours des attaques barbares, des quartiers entiers ont été bombardés à Ghaza, démolissant plus de 70 000 logements. Le 19 janvier, une mise à jour du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) a noté que «la capacité des agences humanitaires à opérer efficacement et en toute sécurité partout dans la bande de Ghaza restait fortement compromise par les restrictions sionistes sur l'importation d'équipements critiques, y compris un nombre suffisant de véhicules blindés et de dispositifs de communication appropriés». Ainsi, les membres du Conseil de sécurité «devraient s'alarmer de la situation humanitaire désastreuse qui règne à Ghaza, et nombre d'entre eux réitéreront probablement leur appel à un cessez-le-feu, outre le respect du droit international humanitaire, et la demande d'un accès humanitaire sûr et sans entrave pour permettre aux agences humanitaires d'intensifier leurs opérations à Ghaza», selon le site de l'organe onusien. «Antonio Guterres et les membres du Conseil sont également susceptibles d'exprimer leur inquiétude quant à la situation en Cisjordanie occupée», a-t-on ajouté. Autant dire que l'option du cessez-le-feu gagne davantage de partisans. Et qu'il ne reste qu'aux membres du Conseil de sécurité d'assumer leur responsabilité historique. Autrement dit, la résistance palestinienne est aussi une chance pour les institutions internationales à qui s'offre une opportunité de se libérer de leur soumission au sionisme et ses clients parmi les puissances occidentales.