La pression internationale s'intensifiait hier pour un accord de trêve entre Israël et le mouvement de résistance Hamas, incluant une nouvelle libération d'otages, après l'annonce sioniste d'une agression majeure sur Rafah, dernier refuge pour plus d'un million de Palestiniens de la bande de Ghaza. La perspective d'une «véritable» offensive de l'armée sioniste à Rafah, à l'extrême sud de la bande de Ghaza, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens, est «terrifiante», a ainsi affirmé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme.» Compte tenu du carnage qui s'est déroulé jusqu'à présent à Ghaza, on peut tout à fait imaginer ce qui va se passer à Rafah», s'est alarmé Volker Türk, dans un communiqué.»L'éventualité d'une véritable incursion militaire à Rafah - où quelque 1,5 million de Palestiniens sont entassés contre la frontière égyptienne et n'ont nulle part où s'enfuir - est terrifiante», a-t-il indiqué, soulignant «la perspective qu'un nombre extrêmement élevé de civils, encore une fois principalement des enfants et des femmes, seront probablement tués et blessés». Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU s'est également inquiété de l'impact d'une telle agression à Rafah sur l'aide humanitaire dont dépendent les Palestiniens. Cette agression majeure à Rafah pourrait également signifier la fin de la maigre aide humanitaire qui est chichement distribuée, ce qui aurait d'énormes conséquences pour Ghaza dans son ensemble, y compris pour les centaines de milliers de personnes qui risquent de mourir de faim et de famine dans le nord», a-t-il affirmé.»Le monde ne doit pas permettre que cela se produise», a-t-il ajouté, réclamant un «cessez-le-feu immédiat». Le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, a récemment annoncé une attaque de grande ampleur pour forcer les Palestiniens déplacés à quitter Rafah, où sont massés 1,4 million de personnes, selon l'ONU, soit plus de la moitié de la population totale du territoire, contraints par les bombardements de l'aviation sioniste pendant quatre mois à y chercher « un abri sûr », selon la propagande israélienne. Il a répété hier encore sa détermination à poursuivre «la pression militaire jusqu'à la victoire complète», sachant que son destin dépend totalement de la poursuite de l'agression barbare contre les civils palestiniens. Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, s'opposent à cette action à grande échelle, jugée sans solution pour les civils coincés à la frontière fermée avec l'Egypte à l'extrême sud du territoire. Le président américain, Joe Biden, a réclamé, de la part des forces sionistes, un plan «crédible» pour épargner les civils à Rafah qui sont «exposés et vulnérables», lors d'une rencontre lundi à la Maison Blanche avec le roi de Jordanie Abdallah II. Il a remercié la Jordanie pour avoir fourni de l'aide humanitaire à Gaza, notamment il y a «quelques jours». Abdallah II «est personnellement monté à bord d'un avion et a aidé à lâcher par les airs des fournitures médicales urgentes à Ghaza». «Nous ne pouvons pas nous permettre une attaque israélienne sur Rafah», où la situation humanitaire est déjà «insupportable», a dit de son côté Abdallah II, qui a également appelé à «un cessez-le-feu durable immédiatement» à Ghaza.» Les Etats-Unis planchent sur un accord de libération des otages (...), qui amènerait immédiatement une période de calme d'au moins six semaines à Ghaza», a pour sa part indiqué le président américain, dont l'administration rejette un cessez-le-feu. La Chine, de son côté, a appelé hier Israël à arrêter «au plus vite» l'agression militaire à Rafah, afin «d'empêcher une catastrophe humanitaire plus grave encore». «La Chine suit de près l'évolution de la situation dans la région de Rafah, s'oppose et condamne les actions qui portent atteinte aux civils et violent le droit international», a indiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.» La Chine appelle Israël à mettre fin à son opération militaire au plus vite, à faire tout son possible pour éviter les victimes civiles innocentes, afin d'empêcher une catastrophe humanitaire plus grave encore dans la région de Rafah.» L'agression barbare déclenchée le 7 octobre a fait 28.340 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé à Ghaza. Face aux craintes internationales d'une agression militaire majeure, Netanyahu a affirmé dimanche qu'Israël ouvrirait à la population «un passage sécurisé» pour quitter Rafah, sans préciser vers quelle destination.»Ils vont évacuer» les Palestiniens: «Où? Sur la Lune?», s'est interrogé à Bruxelles le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.