L'Algérie revient à la charge avec un nouveau projet de résolution posé sur la table du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Palestine, notamment dans la bande de Ghaza, projet qui sera soumis au vote des membres du Conseil demain soir. Dans ce texte, l'Algérie exige «exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties», l'agression sioniste ayant fait 28.858 martyrs, en grande majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé palestinien. Mais les conditions qui caractérisent le vote de l'instance onusienne sont encore tributaires de la menace des Etats-Unis qui entendent bloquer, une nouvelle fois, le projet de résolution afin de permettre à l'entité sioniste de poursuivre le génocide en cours. Dans ce contexte, le pessimisme exprimé par le Premier ministre et MAE et les négociateurs du Qatar sur une trêve éventuelle, pourtant souhaitée par Washington, montrent qu'il existe, bel et bien, un plan de nettoyage ethnique et de déplacement forcé des Palestiniens de Ghaza, tel que le clame, sans cesse, le gouvernement Netanyahu. Ainsi, les déclarations hypocrites et les «appels» à l'aide alimentaire dont a cruellement besoin la population martyre de Ghaza ne sont, de la part des Etats-Unis et de l'administration Biden, que de la poudre aux yeux, auquel cas Netanyahu et ses complices militaires et politiques ont réellement bénéficié d'un permis de tuer à grande échelle. Affichant un immense mépris envers la communauté internationale et les mobilisations incessantes des peuples, partout dans le monde, notamment à Rome, Londres, Stockholm, Istanbul et Mexico, pour exiger l'arrêt du génocide, Biden et Netanyahu balayent, en même temps, la décision de la Cour internationale de justice qui, le 26 janvier, a appelé Israël à «empêcher tout acte éventuel de génocide» et qui a réitéré, voici deux jours à peine, sa mise en garde contre une agression sioniste à Rafah où s'entassent 1,7 million de Palestiniens, sur les 2,4 que compte Ghaza, dans des conditions inhumaines. Le projet que l'Algérie va, malgré tout, présenter demain au Conseil de sécurité de l'ONU «exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties». Que les Etats-Unis agitent, d'ores et déjà, la menace d'un veto, comme lors des votes précédents, mi-octobre puis début décembre, ne fera que mettre en lumière leur parti pris et leur complicité réelle dans le génocide auquel fait face le peuple palestinien. Cela étant, Netanyahu et ses complices savent mieux que quiconque quelle est la véritable position de l'allié américain et, partant de là, ils ne cessent de répéter leur intention d'une solution finale à Rafah. À Tel-Aviv, des milliers d'Israéliens ont encore manifesté contre le gouvernement Netanyahu pour le presser de conclure un accord afin de libérer les otages, mais en vain. Pendant qu'ils préparent le parachèvement du génocide, les capitales occidentales continuent d'exprimer leur «inquiétude» pour le sort des civils de Rafah, ville située à la frontière de l'Egypte qui a signifié, à maintes reprises, son opposition catégorique au déplacement des Palestiniens, sous n'importe quelle forme». Le Caire a subi, ces dernières semaines, de fortes pressions américaines pour se «préparer» au scénario dont Netanyahu et l'armée sioniste préparent l'exécution et le Wall Street Journal a révélé, vendredi dernier, l'édification d'un camp «fermé et sécurisé», c'est- à- dire un camp de concentration, destiné à accueillir, dans le désert du Sinaï, plus de 100 000 déplacés. Une information aussitôt démentie par les autorités égyptiennes au moment où la menace devient de plus en plus probante. En témoigne l'amertume des négociateurs qataris qui indiquaient, hier, que les négociations n'ont «pas été très prometteuses, ces derniers jours». L'obstruction sioniste systématique et les manoeuvres américaines font désormais craindre le pire pour le peuple palestinien à moins d'un sursaut d'orgueil et de dignité des dirigeants arabes.