Le Liban a remis à la France sa réponse à son initiative pour désamorcer le conflit avec Israël, exprimant notamment des réserves sur une proposition de retrait du Hezbollah à dix km de la frontière commune, ont indiqué hier des sources politiques et diplomatiques. Depuis le début de l'agression barbare sioniste contre Ghaza, le 7 octobre, des échanges de tirs opposent quotidiennement l'armée israélienne au puissant Hezbollah, qui affirme soutenir le mouvement islamiste palestinien. Paris tente Depuis fin janvier de contenir ces violences qui menacent de s'étendre, et a soumis aux deux parties une première initiative, amendée début mai à la demande du Liban qui jugeait la première version trop acquis aux thèses sionistes. Le plan propose notamment un arrêt des violences des deux côtés et le retrait des forces Al Radwan, unité d'élite du Hezbollah, et des autres groupes armés à dix km de la frontière avec Israël, selon des responsables libanais. Il stipule que la Force intérimaire des Nations Unies (Finul) dispose de l'entière liberté de mouvement dans la région, que l'armée libanaise y joue un rôle accru et que ses effectifs soient renforcés.»La partie libanaise a transmis en début de semaine sa réponse ce que le puissant Hezbollah rejette catégoriquement. Le Liban refuse également que la Finul «dispose de la totale liberté de mouvement» et puisse mener «des patrouilles sans aucune restriction» et sans coordination avec l'armée libanaise, comme c'est le cas jusqu'à présent. Le Hezbollah a notamment «exprimé son opposition à ces deux points», et rappelé sa position constante selon laquelle il «ne mettra fin à ses attaques qu'en cas de cessez-le-feu à Ghaza». Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, s'était rendu fin avril au Liban et en Israël et avait appelé à la désescalade pour éviter, selon lui, «le scénario du pire»., qui comprend ses commentaires sur le question du retrait des forces armées, de la coopération avec la Finul et de la pleine application de la résolution 1701», a indiqué une source diplomatique française.»La réponse libanaise a été élaborée en coordination avec le Hezbollah», dont le rôle politique est incontournable, a précisé un responsable libanais qui a requis l'anonymat. Selon un autre responsable, qui a également refusé d'être identifié, les réserves de Beyrouth portent essentiellement sur la proposition de retrait à dix km de la frontière.