De violents combats opposent l'armée israélienne au Hamas dans la bande de Ghaza, notamment à Rafah, malgré les mises en garde des Etats-Unis contre une offensive majeure dans cette ville surpeuplée et le risque d'»anarchie» dans le territoire palestinien après la guerre. Des témoins font état de violents affrontements entre soldats israéliens et combattants palestiniens dans différents secteurs de Ghaza, au moment où l'entité sioniste se prépare à célébrer le 76e anniversaire de sa création, sur fond de nouveau génocide envers le peuple palestinien. Un peu moins d'une semaine après le début de l'incursion de l'armée sioniste à Rafah, ville à la frontière égyptienne dans le sud de la bande Ghaza où s'entassent 1,4 million de Palestiniens, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a déclaré qu'une offensive majeure dans cette agglomération surpeuplée ne permettrait pas d'atteindre l'objectif déclaré d'éliminer le Hamas. Des correspondants de presse font fait état de tirs d'hélicoptères et de bombardements dans l'est de Rafah, ville où le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, parle sans cesse de lancer une offensive terrestre d'ampleur. Des combats entre forces israéliennes et militants palestiniens ont fait rage ces derniers jours également dans le nord de la bande de Ghaza, où, quelques mois après avoir déclaré que la structure de commandement du Hamas avait été démantelée, un porte-parole de l'armée barbare sioniste a dit que le Hamas «tentait de reconstituer ses capacités militaires». Des affrontements ont également lieu à Zeitoun et à Jabalia, respectivement dans le centre et le nord de la bande de Ghaza. La semaine dernière, les forces de l'occupation sioniste ont ordonné à la population d'évacuer l'est de Rafah et 110.000 Palestiniens ont du se déplacer sous les bombardements aériens incessants. Aux yeux de Blinken, une vaste opération contre Rafah risquerait de créer le «chaos», «l'anarchie» et «d'énormes dégâts» pour la population civile «sans résoudre le problème» du Hamas.»Nous avons vu le Hamas revenir dans les zones qu'Israël a libérées dans le nord, même à Khan Younès», ville en ruines proche de Rafah, a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne NBC. A pied, à bord de véhicules ou des triporteurs, des Palestiniens continuent de fuir Rafah pour tenter de trouver refuge ailleurs dans le territoire palestinien.»Nous avons vécu l'enfer pendant trois jours et les pires nuits depuis le début de l'agression», a raconté Mohammed Hamad, 24 ans, qui a fui l'est de Rafah visée par des bombardements après les ordres d'évacuation de l'armée sioniste. La branche armée du Hamas a revendiqué des tirs d'obus sur des soldats et des véhicules ennemis près du passage de Rafah.»Les autorités israéliennes continuent d'émettre des ordres de déplacement forcé (...). Cela oblige les habitants de Rafah à fuir n'importe où», a écrit sur le réseau social X le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.»Parler de zones sûres est faux et trompeur. Aucun endroit n'est sûr à Ghaza» pour ses quelque 2,4 millions d'habitants, a-t-il dit. En attaquant Rafah, le Premier ministre israélien veut «faire capoter» les pourparlers sur une trêve et une libération d'otages retenus à Ghaza, a accusé dimanche le Hamas. Le mouvement de résistance avait accepté une proposition des médiateurs - Egypte, Qatar, Etats-Unis - sur une trêve, mais l l'entité sioniste avait répondu que la proposition acceptée était «loin de (ses) exigences». Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé de nouveau à un cessez-le-feu et à la libération des otages, lors d'une conférence à Koweït où des donateurs se sont engagés à verser plus de 2 milliards de dollars sur deux ans pour les opérations humanitaires à Ghaza. Les bombardements intenses suivis d'une offensive terrestre e l'armée barbare sioniste ont ravagé Ghaza, déplacé la majorité de la population et provoqué une catastrophe humanitaire avec une menace de famine imminente selon l'ONU et un lourd bilan humain: 35.034 martyrs en majorité des enfants et des femmes, selon le ministère de la Santé palestinien. Ce dernier a averti hier que le système de soins du territoire palestinien était «à quelques heures de l'effondrement» faute de carburant pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux, les ambulances et les moyens de transport du personnel». Le 15 mai, les Palestiniens vont commémorer la Nakba qui évoque l'exode de 760.000 personnes lors du génocide de 1948 consécutif à la création de l'entité sioniste.