L'appel lancé avant-hier, à partir d'El Tarf, par le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, portant sur la création d'un conseil tripartite algéro-tuniso-libyen, s'apparente à une mise sur rail de l'ambition d'intégration régionale dans l'espace maghrébin. Zitouni a, en effet, invité les opérateurs économiques présents au 1er Salon national des produits algériens à «étudier la possibilité de mettre en place» un conseil qui regroupera des opérateurs des trois pays. Ce conseil constituera une plate-forme favorisant un climat d'affaires et des opportunités d'investissements directs et indirects dans chaque pays, a expliqué le ministre au cours d'une rencontre avec les opérateurs économiques des wilayas d'El Tarf et d'Annaba, ainsi que des hommes d'affaires des gouvernorats tunisiens de Beja, de Jendouba et du Kef et leurs homologues libyens, dans la grand auditorium de l'université Chadli- Bendjedid. Le cadre de coopération que recommande le ministre du Commerce fera office de mécanisme pour promouvoir les échanges commerciaux, tout en intensifiant l'organisation de conférences et d'expositions afin de tisser des partenariats fructueux pour promouvoir les échanges commerciaux et économiques bénéfiques aux trois pays, a-t-il dit. Zitouni a mis en exergue les facteurs de complémentarité entre les pays de la région. «Ce qui unit nos trois pays, l'Algérie, la Tunisie et la Libye, doit pousser le rythme du commerce interrégional au plus haut niveau, ouvrant la voie à la réalisation d'infrastructures communes pour le développement des zones frontalières, et poser des bases solides pour l'intégration économique sur laquelle les pays du monde misent pour faire face à tous les défis régionaux», a affirmé le ministre du Commerce. Ce dernier a indiqué que la Chambre algérienne de commerce et d'industrie a été chargée d'organiser un forum pour les hommes d'affaires algériens et leurs homologues des deux pays voisins. Objectif: développer des perspectives de coopération économique, d'établir des partenariats et d'activer des conseils d'affaires conjoints, en particulier dans les communes frontalières qui constituent l'espace le plus approprié pour réaliser les aspirations des opérateurs économiques à des partenariats commerciaux prometteurs. Dans son plaidoyer, le ministre du Commerce a souligné que les hommes d'affaires algériens et leurs homologues libyens et tunisiens devront «bénéficier de leur appartenance aux espaces économiques régionaux». Ils devront également bénéficier des privilèges fiscaux et des exonérations fiscales qu'ils offrent pour faire progresser la coopération conjointe comme la grande Zone arabe de libre-échange et la Zone de libre-échange continentale africaine, selon le ministre. Zitouni a considéré, s'agissant de cette option stratégique pour l'ensemble régional, que les mutations économiques «pousseront à la concrétisation de la volonté commune d'établir une intégration économique régionale qui renforce le poids et la force des trois pays à l'avenir, en particulier face aux partenaires internationaux qui doivent nous considérer en tant que pays actifs, prospères et influents, et non plus en tant que consommateurs». Zitouni a mis en avant, dans ce registre, les décisions du chef de l'Etat visant à «relancer les efforts d'intégration régionale avec nos frères du Maghreb et des pays du Sahel afin d'incarner la volonté politique commune d'approfondir la coopération régionale et le partenariat économique dans sa dimension stratégique». Ã rappeler que les présidents Tebboune, Saïed et El-Menfi, ont convenu, lors de leur 1ère Réunion consultative tenue à Tunis, d'activer au plus vite des mécanismes conjoints pour l'exploitation des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional et d'accélérer la mise en oeuvre du projet d'interconnexion électrique des réseaux de transport d'électricité entre les trois pays. Ils sont également convenu de créer un groupe de travail conjoint chargé d'élaborer des mécanismes permettant de mettre en place des projets et des investissements conjoints d'envergure dans des domaines et secteurs prioritaires. Il s'agit de la production de céréales et de fourrage et le dessalement de l'eau de mer, ainsi que d'autres projets et programmes de coopération visant à assurer la sécurité hydrique et alimentaire des trois pays.