L'armée sioniste a mené de nouveaux bombardements meurtriers dans la bande de Ghaza et livré des combats au Hamas à Rafah, à l'heure où les Etats-Unis ont averti qu'une guerre contre le Liban pourrait provoquer un conflit régional. Dans le nord du territoire palestinien dévasté par près de neuf mois d'agression barbare, la défense civile locale a déclaré que trois enfants et une femme sont tombés en martyrs hier matin dans une frappe sioniste ciblant une habitation à Beit Lahia. Des tirs de chars ont été signalés dans la ville de Ghaza. Selon des témoins, des combats ont opposé des soldats israéliens au Hamas palestinien dans l'ouest de Rafah (sud). Mais le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a affirmé que les bombardements israéliens étaient moins intenses hier. «Seules quelques zones ont été ciblées et le reste des secteurs du territoire sont calmes» pour le moment. L'agression contre Ghaza a a entraîné des affrontements quasi-quotidiens à la frontière libanaise, entre le Hezbollah, allié du mouvement de résistance palestinien, et l'armée sioniste. Même si les échanges de tirs ont baissé d'intensité ces derniers jours, une escalade la semaine dernière des attaques transfrontalières et de la rhétorique belliqueuse entre Israël et le Hezbollah ont fait craindre une nouvelle guerre.»Une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient», a averti le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, en recevant mardi son homologue sioniste Yoav Gallant, au Pentagone.»Nous travaillons en étroite collaboration pour parvenir à un accord, mais nous devons également nous préparer à tous les scénarios possibles», a dit son homologue sioniste. Le 19 juin, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah qui exerce une influence prépondérante au Liban, a averti qu'»aucun lieu» en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement, au lendemain d'une annonce de l'armée sioniste selon laquelle «des plans opérationnels pour une offensive au Liban» avaient été «validés». Quatre jours plus tard, le Premier ministre extrémiste Benjamin Netanyahu a annoncé que la phase «intense» des combats touchait à sa fin dans la bande de Ghaza, affirmant qu'ensuite, Israël pourrait «redéployer certaines forces vers le nord», à la frontière avec le Liban, «à des fins défensives». Parlant de «situation imprévisible», le Canada a appelé ses ressortissants à quitter au plus vite le Liban. Le Hezbollah a ouvert le front avec Israël au lendemain de l'attaque du mouvement palestinien le 7 octobre suivie d'une agression fasciste qui a fait jusqu'à présent 37.658 martyrs, en majorité des femmes et des enfants, selon des données du ministère de la Santé palestinien à Ghaza. En annonçant que la phase «intense» des combats contre le Hamas notamment à Rafah était «sur le point de se terminer», Benjamin Netanyahu a réaffirmé que la guerre se poursuivrait, pour «récupérer les otages» et «déraciner le régime du Hamas». Au 9e mois de la guerre, l'armée sioniste maintient le siège de quelque 2,4 millions d'habitants dans le petit territoire palestinien, où existe un «risque élevé et soutenu» de famine selon un rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel se base les agences de l'ONU. D'après ce rapport, 495.000 personnes souffrent toujours de la faim à un niveau «catastrophique». Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), «tous les jours, 10 enfants perdent une ou deux jambes en moyenne (à Gaza). Dix par jour, ça veut dire environ 2.000 enfants après plus de 260 jours de cette guerre brutale». Les travailleurs humanitaires ne sont pas épargnés par la guerre. Médecins sans Frontières ont affirmé sur X que l'un de leurs membres, Fadi al-Wadiya, avait été «tué ainsi que cinq autres personnes, dont trois enfants, dans une attaque à Ghaza-ville alors qu'il se rendait à vélo à son travail».