Le secteur de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a réalisé des progrès notables en matière de modernisation de l'Université algérienne, affirme son premier responsable, le ministre Kamel Baddari. Il s'exprimait depuis Khenchela à l'occasion d'une visite de travail ayant été marquée par plusieurs haltes symboliques, dont celle faite à l'université Abbas-Laghrour. Pour étayer ses propos, il s'appuie sur le langage des chiffres et révèle que «le secteur a pu, en une année et demi, compter 107 incubateurs d'entreprises, un incubateur d'entreprises numériques, 107 centres de développement de l'innovation». «Auxquels s'ajoutent, a-t-il poursuivi, 91 centres d'appui à la technologie et à l'innovation, 51 maisons de l'intelligence artificielle, 33 laboratoires de fabrication.» Les actions d'accompagnement engagées dans ces structures érigées au sein des universités a été d'un grand apport dans le développement socio-économique. Le ministre dira également: «Le secteur de l'Enseignement et de la Recherche scientifique enregistre pas moins de 11 800 projets innovants, 500 projets labellisés ''projet innovant '', 5 000 projets de start-up, 4 200 projets enregistrés sur la plate-forme Start-up DZ et 1 700 demandes de brevets.» C'est le résultat aujourd'hui palpable grâce à la mise en oeuvre de l'arrêté ministériel 12-75 du 27 septembre 2022 fixant les modalités d'élaboration du projet de mémoire de fin d'études sous le slogan «Un diplôme, une start-up». Politiquement parlant, cela représente une nouvelle étape franchie, dans sa quête de la concrétisation du 41e engagement du président Tebboune à faire de l'Université algérienne une locomotive ouverte qui encadre les besoins de la société et apporte de la valeur ajoutée au développement socio-économique. Cette implication de l'université dans la nouvelle dynamique économique en cours a été amorcée en parallèle au processus de la numérisation du secteur. Si bon nombre des étudiants portent de nos jours la casquette d'entrepreneurs et proposent des postes d'emploi, les chercheurs sont des acteurs clés et ont franchi d'énormes pas dans l'accompagnement du développement économique, et ce à travers la participation effective dans des projets «consistants». Ils sont l'essence des projets nationaux de recherches communément appelé les PNR. L'on citera, à titre d'exemple, les travaux de recherches dédiés à la fabrication de «l'osmose inverse». C'est la pièce maîtresse qui rentre dans la composante des installations de dessalement et qui donne lieu à un filtrage très fin de l'eau. Ce genre de recherche est effectué pour la première fois en Algérie grâce aux efforts de chercheurs dans les différents centres et laboratoires de recherche scientifique à travers le pays. L'impossible n'est pas algérien. Nos chercheurs se sont engagés dans d'autres projets hautement stratégiques pour le pays. L'engagement de notre matière grise s'est également traduit par la réalisation de nombreux prototypes, à l'exemple du détecteur de gaz de monoxyde de carbone, ayant été remis à Sonelgaz, ou encore celui des conteneurs 40 pieds. Les métiers de l'avenir sont également au coeur de la révolution engagée dans le secteur. Le programme proposé au sein du pôle de Sétif dédié à l'informatique quantique, où les étudiants apprennent à écrire et à analyser des algorithmes quantiques à l'aide de langages de programmation en est un exemple. Cette spécialité vise à doter les étudiants des compétences et des connaissances nécessaires pour poursuivre une carrière dans le domaine. L'Université algérienne s'est mise au diapason de la nouvelle ère technologique propulsée par les dernières technologies de l'IA dans tous les domaines. L'on citer, encore, le lancement d'un incubateur d'affaires de l'Agence spatiale algérienne (ASAL), au niveau du pôle technologique de Sidi Abdallah (Alger). Une structure qui permet de regrouper les diplômés des Instituts d'enseignement supérieur de mathématiques et de l'Ecole nationale supérieure de l'intelligence artificielle. Elle permettra de créer de nouveaux cursus de formation et former ainsi les cadres de demain. Ce n'est pas, par hasard, qu'on avait installé au sein de ce pôle les membres du Conseil national de l'IA, et mis en place des incubateurs relevant de la Sonelgaz, de la Sonatrach et d'Algérie Télécom. Le déploiement de ces firmes publiques en faveur de l'innovation démontre, en effet, le serment des hautes autorités du pays d'appuyer nos chercheurs. Ce sont donc autant d'ingrédients qui serviront à jeter des bases solides pour aider le pays à emprunte la bonne voie «algorithmique». Dans ce sillage, le ministre a indiqué que son département ministériel continuera à travailler, au cours de la prochaine année universitaire (2024-2025), à la préparation d'une «université de quatrième génération» dans une «nouvelle phase de la nouvelle Algérie».