Les cours de l'or noir ont légèrement perdu de leur intensité lors de la dernière séance de la semaine passée qui s'est achevée vendredi dernier. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence mondiale du pétrole, pour livraison en décembre, s'est rétracté de 36 cents dollars pour afficher 79,04 dollars hier à 15h20. La référence américaine, le West Texas Intermediate, pour échéance en novembre a reculé pour sa part de 29 cents pour terminer à 75,56 dollars. Les causes : les cours du pétrole ont baissé légèrement, malgré le conflit au Proche-Orient, après la publication d'indicateurs économiques américains défavorables et avec la perspective d'une production abondante dans les prochains mois. Un chiffre d'inflation plus élevé que prévu aux Etats-Unis a amoindri les anticipations d'une baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed). « Si l'inflation accélère, la Fed se concentrera à nouveau sur sa maîtrise », a signalé Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, même si cela devait contribuer à ralentir l'économie américaine. La perspective d'un ralentissement économique américain fait baisser les attentes côté demande de pétrole, et tire les prix vers le bas. Les cours sont en plus, structurellement contenus par une faible demande de la Chine, premier importateur mondial d'or noir, et par des prévisions de production abondante en 2025. À ce propos, il faut rappeler que l'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) a maintenu son plan d'augmentation de la production de 2,2 millions de barils supplémentaires à partir de décembre. Du côté de la Libye, la production de pétrole a repris normalement cette semaine, entre 1,2 et 1,3 million de barils par jour, après la résolution d'une crise politique interne en septembre. Les investisseurs restent tout de même très attentifs au conflit au Proche-Orient et « les prix du brut fluctuent énormément dans l'attente de la prochaine action d'Israël contre l'Iran », souligne Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management. Un facteur qui a significativement pesé sur les cours mardi. Les prix du pétrole ont terminé en forte baisse, ce jour-là, les opérateurs constatant qu'il n'y a pas eu à ce stade d'attaque israélienne sur l'Iran, sur fond de déception liée à la relance en Chine. Le Brent de la mer du Nord a lâché 4,63%, pour clôturer à 77,18 dollars. Son équivalent américain, le WTI, a également plongé de 4,63%, à 73,57 dollars. « Les risques liés au Moyen-Orient avaient augmenté (ces derniers jours), en particulier dans la perspective d'une possible frappe (israélienne) sur des infrastructures pétrolières iraniennes, a rappelé Bart Melek, de TD Securities. «Mais pour l'instant, rien ne s'est passé et la prime de risque s'est dégonflée », a-t-il souligné. Au Liban, l'entité sioniste a élargi son offensive terrestre contre le Hezbollah alors que l'Iran était, jusque-là, épargné, une semaine après avoir lancé près de 200 missiles sur Israël. « J'ai le sentiment qu'ils vont essayer d'atteindre des cibles précises, de limiter les dommages collatéraux », a pronostiqué Mark Waggoner, d'Excel Futures, au sujet de la riposte promise par Israël. Le baril poursuivra son plongeon le lendemain, déprimé par l'accalmie sur le front géopolitique, l'arrivée de l'ouragan Milton aux Etats-Unis et des doutes sur la demande. Les cours redresseront l'échine jeudi. Les opérateurs craignant une éventuelle riposte israélienne contre les installations pétrolières en Iran, tout en évaluant l'impact du passage de l'ouragan Milton en Floride. « Certains pensent qu'Israël se rapproche d'une forme d'attaque en réponse aux tirs de missiles iraniens (...) et il y a de fortes chances que les installations pétrolières iraniennes soient dans leur ligne de mire », a expliqué Stewart Glickman, analyste de Cfra. « Les marchés tentent d'étalonner tout cela et, aujourd'hui, ils ont décidé que les chances (de riposte) étaient plus élevées, donc les prix du pétrole grimpent également », a-t-il ajouté. Le Brent fera un bond de 3,68%, à 79,40 dollars. Le WTI progressera de 3,56%, à 75,85 dollars. Avant de baisser pavillon vendredi…