Joe Biden a rencontré plusieurs dirigeants européens, hier, à Berlin, lors d'une visite d'adieu au cours de laquelle tous ont voulu pousser en faveur de la fin de la guerre à Ghaza après la mort du chef du Hamas Yahya Sinouar. Joe Biden a indiqué, jeudi soir, à son arrivée dans la capitale allemande avoir demandé à son secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, de se rendre prochainement en Israël, ajoutant qu'il «espérait» parvenir à un cessez-le-feu à Ghaza. «Il est temps que cette guerre prenne fin» et que les prisonniers du Hamas à Ghaza «soient ramenés chez eux», a-t-il dit. Berlin et Paris ont lancé des appels similaires. Le démocrate de 81 ans avait repoussé il y a une semaine son déplacement en Allemagne en raison de l'ouragan Milton. Joe Biden sera d'abord accueilli avec les honneurs militaires par son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, en vue d'y recevoir l'Ordre national du mérite pour sa contribution à la relation transatlantique et à la défense de la démocratie. Un tête-à-tête a eu lieu à la mi-journée avec le chancelier Olaf Scholz, suivi d'une réunion à quatre avec le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer, consacrée au Proche-Orient et à l'Ukraine. La presse allemande ironise sur la rencontre entre ce chef d'Etat américain en fin de mandat, qui a dû se retirer de la course à la présidentielle, et le chancelier allemand, sous pression pour faire de même car très impopulaire à moins d'un an des législatives dans son pays. «Deux canards boiteux se retrouvent entre eux», écrit vendredi le Spiegel, «en dépit des postes qu'ils occupent, leur rayonnement est limité». Ce voyage offre néanmoins à Joe Biden une ultime chance de rassurer ses alliés, inquiets d'une possible victoire du républicain Donald Trump après la présidentielle du 5 novembre, notamment sur le dossier ukrainien. Il devrait sur ce sujet aussi appeler les Européens à maintenir leur effort. Deux ans et demi après le début de l'invasion russe, l'Ukraine est en grande difficulté sur le front oriental, subissant des bombardements meurtriers et incessants. Le chancelier allemand insiste de plus en plus, en sus du soutien à Kiev, sur la nécessité de négociations de paix. «Nous devons dans le même temps sonder toutes les possibilités en vue d'une paix juste et durable», a-t-il répété, hier matin sur X. De son côté, le président français, Emmanuel Macron, a souligné, jeudi soir, à Bruxelles que «la question des garanties de sécurité» pour l'Ukraine serait évoquée lors de la rencontre des dirigeants occidentaux à Berlin.