Le 13eme Festival international de théâtre de Béjaïa (F.I.T.B), a ressuscité, jeudi soir, sur les planches du théâtre Abdelmalek- Bouguermouh la figure éminente du panafricanisme et héraut de l'indépendance du Congo Patrice Lumumba, en déroulant dans une pièce poignante, son parcours, son engagement et les dernières heures de sa vie avant son horrible assassinat le 17 janvier 1961. Lumumba ou les martyrs du Pondoir, ainsi est l'intitulé de la pièce écrite par l'auteur ivoirien Liazéré Elie Kouaha et mise en scène par son compatriote Sylvain Gbaka. Elle relate, dans une lecture dramatique, toute une tranche de vie du personnage, focalisant notamment, sur une période essentielle, celle en l'occurrence, coïncidant avec le renversement de son gouvernement en 1960, sa mise en détention puis sa mise à mort en 1961 dans des conditions innommables. Ses ravisseurs, l'ayant tout bonnement dépecé avant de le bruler à l'acide. Pendant son incarcération il a laissé un legs, épistolaire et littéraire foisonnant dans lequel il exhortait ses compatriotes à s'unir, et ne pas succomber aux divisons, fomentées par l'ancienne puissance coloniale avec l'appui «des Nègres de service» et qui visait rien d'autre qu'à «partitionner le pays pour mieux spolier ses richesses», a-t-il écrit, annonçant sa prémonition de mourir et qu'a ce titre, il ne lâchera pas, se disant prêt à faire le sacrifice suprême. Incarné avec brio par l'acteur ivoirien, Adji Gbessi, dans un monologue époustoufflant, Patrice Lumumba, a illuminé, Béjïia, qui, déjà, lui a consacré une place dans la ville, baptisée à son nom et qui, ironie des circonstances, fait face à la mythique place du 1er Novembre, qui cristallise toute la lutte contre le colonialisme, si chère à Lumumba. La présentation du spectacle s'est faite en présence de l'ambassadeur de Côte-d'ivoire en Algérie.
