Quinze corps non identifiés ont été rejetés au large de la ville côtière de Mahdia, à l'est de la Tunisie, l'un des principaux points de départs clandestins vers l'Europe, a indiqué, hier, une source judiciaire. Les corps qui étaient en «complète décomposition» ont été rejetés samedi et dimanche passés, a ajouté Farid Ben Jha, porte-parole des tribunaux de Mahdia et de Monastir. Avec la Libye, la Tunisie dont le littoral est situé à certains endroits à moins de 150 km de la Sicile, en Italie, est devenue un point de départ en Afrique du Nord des migrants cherchant à traverser la Méditerranée pour rejoindre l'Europe. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes originaires de pays d'Afrique subsaharienne tentent la périlleuse traversée. Fin septembre, 36 migrants dont 20 Tunisiens et 16 Egyptiens, partis de Bizerte (nord), ont été secourus par les gardes-côtes sur un bateau en panne qui avait dérivé vers Nabeul (centre-est). Entre début 2024 et juin, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a recensé environ 400 décès ou disparitions de migrants dans des naufrages au large du littoral tunisien, après au moins 1300 morts ou disparus en 2023. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), sur la dernière décennie, plus de 30000 migrants ont péri en Méditerranée, dont plus de 3000 l'an passé.