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L'autre «membre» de la révolution
L'art
Publié dans L'Expression le 02 - 11 - 2024

Il est dit, par nombre de personnes avisées, que la Révolution algérienne prit ses racines à l'ère de l' Emir Abdelkader, en 1830, pour laisser place aux mouvements insurrectionnels futurs du peuple. En raison de l'escalade meurtrière française, embrasant le pays, à feu et à sang, sous le fameux prétexte du coup de l'éventail. L'Emir Abdelkader, homme de savoir, de lettres, philosophe pieux, au service de ses semblables, ne s'attendait guère à cet évènement gravissime. Devant cette alternative, il prit son épée, au nom de Dieu, et pour son peuple, à l'encontre de l'ennemi. Autant pour les cheikhs Bouamama, El Mokrani, Aheddad, Ben Badis, Bachir Ibrahimi, tous habités par l'esprit de la recherche savante, la méditation divine, s'élèveront contre l'impitoyable diktat de l'occupant français, à son ascension à l'annexion de l'Algérie. Le réveil de l'an 1830 fut le fil conducteur de Novembre-54, où ses fils et filles, prirent le même chemin que leurs aînés, celui des armes, et de l'art, pour chasser, contrecarrer ces visées ségrégationnistes.
Le processus du développement de l'art n'est pas venu par pur hasard, mais par l'élévation intellectuelle, culturelle, et artistique de l'homme, et ses capacités, dans l'ordre global, devenu un élément clé au service de la patrie, du peuple. De l'histoire de nos aïeux, vint l'épopée sanglante de notre temps, notamment celle du 8 Mai 1945, avec ses 45 000 morts, assassinés cruellement par l'Etat colonial, sans pitié. Ayant la mémoire courte, dissipant l'intervention des combattants algériens à la Seconde Guerre mondiale, le libérant de l'arsenal allemand hitlérien, ce en quoi, la logique se voulant telle, de reconnaître l'indépendance de l'Algérie, en échange, en reconnaissance des sacrifices, par milliers. Aucune alternative n'était envisageable, devant cet incrédule, et inconscient phénomène occupant, sauf la règle du bâton, telle enseignée par notre dicton. Les armes prirent leurs chemins initiaux, les moudjahidine, à leur tête les martyrs, Amirouche, Didouche Mourad, Haouès, Ben M'hidi, Ahmed Francis, Ahmed Zabana, Taleb Abderrahmane, Youcef Saâdi, Ali la Pointe, Houari Boumediene, Ahmed Ben Bella, Boudiaf Mohamed, Krim Belkacem, Ben Boulaïd, Hocine Ait Ahmed, Fernand Yveton, Hassiba Ben Bouali, Benhiret, Ferhat Abbas, et les autres, tous venus de partis politiques différents: du PPA. L'ENA. MTLD. UDMA. FLN, l'OS, jouxtant la même voie, armés de la même conscience révolutionnaire. Toutes les régions du pays s'unirent formant un seul bloc catalyseur des énergies populaires et ferment de la famille artistique, d'où est né l'acte indescriptible des renoms de la mémoire du peuple, son identité, sa personnalité intrinsèque, inviolable.
L'art, l'artiste, la culture, seront présents dans cette nomenclature guerrière, fomentée par cette machine «civilisatrice» du XXe siècle, voulant se targuer encore une fois, de sa supériorité militaire, armes sophistiquées, et ses six cents mille soldats, aux massacres, de la terre brûlée. En dépit de ce tout- numérique, le terrain exigeait une autre forme de combat...celle des stratèges des combattants algériens, avec leur arsenal, propre aux caractéristiques du milieu, de ses populations nourries traditionnellement par leur Histoire centenaire, dans de pareils évènements. La masse d'élites d'artistes eut un rôle indéniable dans la marche de Novembre 1954. El Masrah el watani d'Alger va, dès 1958-1959, entreprendre sa mission, déléguée par l'OCFLN, les Mustapha Kateb, et Mustapha Badi, seront les conducteurs indubitables, aux soubassements de la classe artistique nationale, avec pour mission d'organiser ces mécanismes de base: la guérilla, le fida, le moussebele, aides médicales, financières, armes, seules alternatives efficientes. De ce fait, l'artiste fut corps et âme, au service de sa patrie, de son peuple, avec tous les moyens qui lui siéent. Dans ce cas de figure, le SMA, fleuron de la Jeunesse à l'échelle nationale joua son rôle fondamental, dans la formation des cadres scouts, puis des filières attenantes, de sorte que tout jeune soit apte dans ses différentes tâches assignées et pour son pays. À titre d'exemple, je citerai le cas d'el masrah de Mostaganem, à l'image des autres associations artistiques. Cheikh Benaïssa AEK Mostghenmi, de ladite troupe, dans le vif du sujet, «une seule solution s'offrait à mes camarades et à moi-même: créer une troupe autonome semi-professionnelle appelée «El Masrah», troupe musico-théâtrale de Mostaganem, pour qu'elle soit opérationnelle. Nous étions suivis d'El Masrah Echaâbi de Bel Abbès et de la troupe En Nadjah d'Oran, lesquelles contactées par mes soins, acceptèrent de travailler dans les rangs du FLN. Comme ce fut pour El Masrah el Watani d'Alger, et les autres wilayas. Le frère Saim El Hadj pour la ville de Bel Abbès et Saïd pour Oran. Ils m'apportèrent comme convenu leurs recettes, contre lesquelles ils recevaient des reçus.
«Quant à nous, la 1re pièce donnée à la télé, au 1er semestre de 1959, après avoir reçu le feu vert des «Frères», par un essai, et par des improvisations, chaque comédien, après que Kaki (dramaturge connu), eut tracé par écrit la ligne générale, et fit sa mise en scène». Mais la chose artistique n'allait sans heurt, notre popularité grandissante, créa des embrouilles dans le camp adverse français, soupçonnant notre démarche artistique, et par-delà, suivi à l'oeil fin...J'étais moi-même membre d'el Masrah à l'âge de 13-14 ans, en 1959, et par conséquent, je vivais cette problématique historico-culturelle, étant inséré dans les groupes fida-moussebel (branche armée), dont tous les éléments d'el Masrah y figuraient, et d'autres amis de Mosta, et d'ailleurs. Si Benaïssa AEK, Benkartaba Toufik, Abbou Bouasria, Mazouz Bouadjadj, furent incarcérés, torturés, et subiront les sévices les plus cruels, par leurs tortionnaires barbares, sans âme. Le reste du groupe, était surveillé de près par la police secrète française. Je ne peux aller au-delà, car ce préambule historique sur l'artiste engagé pour la libération de son pays, nécessite un explicatif plus dense, audacieux, rappelant toutes les péripéties de la classe artistique nationale. Il y a encore beaucoup à dire pour combler ce vide historique des artistes algériens, témoins de notre Révolution de Novembre-54. Il faut prendre son courage à deux mains, décomplexer les choses, afin de parvenir à les (ré)insérer dans le milieu culturel, et pourquoi pas auprès des institutions officielles pour profiter de leurs expériences, de leur savoir indescriptible, avant de les perdre de vue. À bon entendeur...
Abbou Abdelkader Dadi
Artiste peintre, sculpteur, comédien, marionnettiste, écrivain, ex- chargé de l'éducation et de la culture, ex- chargé des festivités nationales.


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