Dès l'entrée en vigueur, hier matin, d'un cessez-le-feu qui met fin à deux mois de guerre ouverte entre l'armée sioniste et le mouvement de résistance libanais Hezbollah, de nombreuses capitales ont commenté ce que les initiateurs de l'accord, les Etats-Unis de Joe Biden et la France d'Emmanuel Macron ont obtenu après d'âpres négociations. Dès hier, également, des dizaines de milliers de Libanais, contraints à l'exode par les bombardements barbares de l'aviation sioniste, qui n'a épargné ni la population civile ni les cités à caractère historique, ont entrepris de retourner dans leur maison, même si celles-ci sont désormais des décombres. La trêve vient mettre fin, provisoirement, à une agression meurtrière sioniste commencée voici 13 mois et ayant causé des milliers de martyrs ainsi que près d'un million de déplacés du sud du pays et de sa capitale, Beyrouth. Celle-ci a encore été bombardée hier matin, tandis que des partisans du Hezbollah y ont célébré le retour, avec des drapeaux et des portraits de Hassan Nasrallah, assassiné par l'entité sioniste. L'armée sioniste a aussitôt sommé les habitants de la région de ne pas s'approcher des positions où elle demeure déployée, exigeant encore l'évacuation de certaines localités libanaises et tirant sur des «suspects». Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a confirmé, hier, les termes de l'accord selon lesquels l'armée libanaise va «renforcer son déploiement» dans le sud du pays, avec en parallèle le retrait progressif du secteur des troupes sionistes. Mikati a exprimé l'espoir d'«une nouvelle page» pour le Liban, appelant à l'élection rapide d'un président de la République, que le pays peine à obtenir depuis plus de deux ans à cause des divisions politiques. Selon un bilan exhaustif du gouvernement libanais, au moins 3 823 martyrs sont tombés durant l'agression sioniste depuis octobre 2023, dont une majorité depuis fin septembre 2024. Pour le président américain, Joe Biden, l'accord est un premier pas vers un arrêt permanent des hostilités, le but étant d'«empêcher ce qui reste du Hezbollah et d'autres groupes de menacer à nouveau la sécurité d'Israël». Washington et Paris étaient à la manoeuvre depuis plusieurs semaines pour arracher cet accord de cessez-le-feu au criminel de guerre Netanyahu dont l'objectif consiste à mettre à feu et à sang toute la région du Moyen-Orient afin de demeurer au pouvoir et d'éviter ainsi la disgrâce que lui promet une majorité d'électeurs sionistes outrés par sa corruption manifeste. Biden et Macron affirment qu'ils veilleront à sa mise en oeuvre «dans son intégralité», c'est-à-dire à la concrétisation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui avait mis fin à la précédente guerre entre l'entité sioniste et le Hezbollah en 2006. Celle-ci stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban. Toujours prêt à brader ses engagements, Netanyahu a affirmé qu'il se réserve «une totale liberté d'action militaire» au Liban, «si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer». De son côté, le président du Parlement, Nabih Berri, avec lequel Paris et Washington ont négocié la trêve, a exhorté les Libanais à l'«unité nationale». Si certains le disent «considérablement affaibli», le Hezbollah entend célébrer une victoire dans la mesure où l'entité sioniste n'est pas parvenue, au Liban comme à Ghaza, à ses véritables objectifs. Du coup, Netanyahu clame que la trêve va lui permettre de «se concentrer sur la menace iranienne», une obsession dont il a fait son Mur des lamentations.