Les événements au Tchad prennent de plus en plus de l'ampleur au plan politique et sécuritaire. Les autorités tchadiennes viennent de sommer la France de «retirer son armée de son territoire avant le 31 décembre. Des négociations pour un retrait progressif jusqu'en mars n'auraient pas abouti et tout s'est accéléré cette semaine. Un premier contingent de 120 militaires a déjà quitté le pays», a affirmé une source locale. Ce développement de la situation au Tchad avec, comme fond, sa détermination à mettre un terme à la présence militaire de l'armée française sur ses territoires. Selon une source médiatique locale, «c'est une situation qui a pris de court la France qui préparait le retrait effectif des troupes au sol du Tchad à partir de la semaine prochaine. Malheureusement, l'armée a été surprise par un communiqué, signé en date de vendredi 20 décembre du Tchad, exigeant le retrait total des effectifs de sa base de N'Djamena pour le 31 décembre prochain» et d'ajouter: «C'est donc un énième revers pour la France qui entrevoyait le départ des premières troupes au sol pour la semaine prochaine, notamment en date de mardi. Un départ qui, d'après le communiqué, a été ramené au vendredi dans l'après-midi. Ils sont donc 120 hommes qui ont pris le départ vers la France», affirme le média local. Les autorités tchadiennes ont anticipé la date du retrait de l'armée française de leurs territoires comme signe d'un rejet total de coopération. «N'Djamena rompt son accord de défense avec la France»; cette déclaration a sonné le glas à une présence qui a trop duré, selon les responsables et les politiques tchadiens. C'est un événement inattendu de la part des autorités françaises qui ne pensaient pas que le Tchad aller rompre le fameux accord de défense. Avec cette décision venant du Tchad, la France signe son retrait total et définitif de la région du Sahel. Cet événement va reconfigurer la région de fond en comble et la France perdra sa puissance de plus en plus en Afrique, en attendant que cela va se produise aussi dans l'Océanie. «La France est un partenaire essentiel, mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri et qu'il est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté», avait annoncé Abderaman Koulamallah lors d'une rencontre entre le président tchadien, Itno, et le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot. Dans ce sens, Abderaman Koulamallah a rappelé que la décision avait été «prise après une analyse approfondie» et marquait un «tournant historique», a-t-il soutenu. Dans un autre registre, les analystes et spécialistes du dossier tchadien soulignent que «le recul du Tchad sur les accords de défense vient compléter la déroute française dans toute la région, alors que le pays représente un enjeu stratégique vital pour l'impérialisme français après les échecs successifs des opérations Serval puis Barkhane. Implantée militairement dans le pays depuis quatre décennies, la France y conserve aujourd'hui une base permanente comprenant un millier de soldats, soit la deuxième plus importante après Djibouti (1 500) et l'une des dernières sur le continent», et d'ajouter: «Porte d'entrée sur le Sahel, le Tchad confère ainsi une position stratégique importante à la France d'un point de vue militaire, en plus des ressources naturelles et de son sous-sol riche en minerais, exploitées, entre autres, par des entreprises françaises. Economiquement, le Tchad est un partenaire que la France tient à préserver à tout prix, d'autant plus qu'elle perd des parts de marché dans certains pays voisins comme le Cameroun», soutiennent-ils. Il faut rappeler que le chef de l'Etat tchadien, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a été promu maréchal, samedi, lors d'une cérémonie officielle, obtenant ainsi les mêmes galons que son défunt père et prédécesseur à la présidence du pays. Pour rappel, l'actuel «Président est la deuxième personne au Tchad après son père à recevoir cape, sabre et bâtons, les attributs de maréchal», a-t-on affirmé.