Un jeune fille de 25 ans a été kidnappée, séquestrée puis violée par...une douzaine d'individus. Plus d'une cinquantaine (56) de délinquants taxés de «dangereux» ont été définitivement mis hors d'état de nuire par les services de la Gendarmerie nationale, à l'issue d'une descente de ses éléments dans plusieurs quartiers de la périphérie d'Alger. Celle-ci a duré 48 heures, soit durant les deux journées de mardi et mercredi derniers. Cette énième opération «coup de poing», la 22e du genre enclenchée par le groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale, a ciblé les lieux malfamés relevant notamment des localités de Baraki, Rouiba, Birkhadem, Baïnem et Bouzaréah. Beaucoup de bidonvilles se sont érigés illicitement dans ces zones extra-muros de la capitale. Et selon toute vraisemblance, ces lieux constituent de véritables fiefs de la criminalité et de ses adeptes «incorrigibles». C'est du moins ce qui se confirme à travers l'impressionnant dispositif composé de 1250 gendarmes qui ont été mobilisés par le groupement d'Alger sous le commandement de son premier responsable. Les «brigadiers verts» engagés dans cette opération de lutte contre la criminalité ont eu pour mission de sillonner les alentours de Bouchaoui, Sidi Fredj, Staouéli et Palm Beach où «la dépravation des moeurs» est un fait connu de tous, de même que la consommation de la drogue qui y circule couramment. Cependant, la plus grande majorité du dispositif de la Gendarmerie a été orientée vers les bidonvilles cités plus haut, en particulier ceux implantés dans la région est d'Alger. Ainsi, et dans la commune de Réghaïa, les gendarmes ont mis fin, au cours de leur descente répressive du crime, au cauchemar subi par une jeune fille de 25 ans ayant fait l'objet d'un kidnapping avant qu'il ne soit attenté à sa pudeur par...une douzaine d'individus. Ces derniers sont toujours en fuite, alors que les auteurs de ce rapt, au nombre de deux, ont été arrêtés par les gendarmes et placés aussitôt en détention préventive. Toujours dans la localité de Réghaïa, les éléments de la Gendarmerie ont aussi réussi à appréhender le dénommé H.K., surnommé «le caniche». «Il s'agit là d'une réelle consécration», indique le colonel Taïbi en expliquant que «le caniche» était activement recherché, un mois et demi durant, pour le motif d'avoir ligoté un vieux couple au sein même de son domicile avant de lui subtiliser la somme de 40.000DA et une quantité de bijoux d'une valeur considérable. Trente-quatre mille dinars de faux billets en coupures de 1000DA, ont été saisis par les gendarmes de la compagnie de Zéralda, à l'intérieur d'un complexe touristique, dans la nuit de mardi à mercredi derniers. Cette opération de saisie n'a pas été sans le démantèlement d'un réseau de trafiquants de faux billets dont quatre éléments sont actuellement incarcérés. Les gendarmes de la compagnie de Chéraga se sont illustrés, quant à eux, par la mise sous scellés de pas moins de 280kg de beurre périmé qu'ils ont saisis à l'intérieur d'un magasin d'alimentation générale, dont le propriétaire aura certainement à s'expliquer devant la justice au sujet de son comportement malveillant, voire criminel à l'égard de sa clientèle. D'autre part, et pour revenir à la cinquantaine de personnes arrêtées mardi et mercredi derniers par la Gendarmerie nationale, ces derniers figurent parmi les quelque 2350 individus ayant fait l'objet d'identification, opération effectuée au cours de ces deux journées de descente répressive. Leur arrestation a eu lieu pour divers motifs, tels qu'association de malfaiteurs, kidnapping, viol, coups et blessures volontaires, vols simples et vols qualifiés, port d'armes blanches, détention et consommation de stupéfiants. Autant d'arrestations en un laps de temps (48 heures), cela paraît suffisant aux yeux de M.Taïb pour témoigner de l'ampleur de la criminalité à Alger. Et c'est d'ailleurs sur la base de ces résultats obtenus à l'issue de l'opération «coup de poing» menée la semaine dernière que le commandant du groupement d'Alger a annoncé la tendance radicale de la Gendarmerie nationale axée essentiellement sur la répression du crime. «On a pris la décision de sévir rigoureusement», a-t-il indiqué en s'appuyant sur les nouvelles mesures dissuasives édictées par le parquet d'Alger à l'intention des magistrats. Lesquelles mesures vont dans le sens, poursuit M.Taïbi, de l'application maximale de la loi en termes de traitement juridique des affaires de la délinquance ou de la petite criminalité. Le commandant du groupement d'Alger se dit ainsi favorable à l'application du «châtiment exemplaire» car, selon lui, «ce qui intéresse le citoyen ce ne sont pas les détournements des milliards signalés ici et là c'est plutôt sa propre sécurité», a-t-il conclu.
