Le président américain, Donald Trump, n'est visiblement pas un facteur de paix au Proche-Orient, au regard de sa dernière et choquante proposition concernant la bande de Ghaza. Il ne propose ni plus ni moins que de vider l'enclave palestinienne de ses habitants légitimes. Il a appelé cela « faire le ménage », une expression désolante au vu du contexte qui prévaut dans cette région du monde, à peine sortie d'une entreprise génocidaire. Adepte de la simplicité dans la formulation de solutions, Trump préconise de « déplacer les habitants de la bande de Ghaza vers l'Egypte et la Jordanie ». Il a appelé cela un « plan de paix » !? « On parle d'environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans », a déclaré le président américain, pour qui, visiblement, l'humanité des Palestiniens n'a pas droit de cité. Il est légitime de s'interroger s'il accorde aux victimes directes du sionisme le statut d'humain. L'homme ne semble pas vouloir entendre les arguments des habitants de l'enclave et encore moins les nombreuses résolutions de l'ONU que l'entité sioniste piétine. Pour Donald Trump, la prime est à la force. Et dans le cas de la Palestine, celle-ci se trouve du côté des sionistes. Usant d'un vocabulaire simpliste, appuyé par une analyse qui n'en est pas une, il affirme : «Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer. « Le «quelque chose » est justement son « plan de paix ». L'argument qu'a « pêché » le président américain pour « faire le ménage » tient à la description qu'il a faite, ce samedi, de la bande de Ghaza. Un territoire meurtri par 15 mois de bombardements intensifs et une entreprise génocidaire, à l'origine d'une grave crise humanitaire. Donald Trump ne s'est pas intéressé aux raisons profondes du massacre. Il a simplement constaté que Ghaza était un « site de démolition », un terme technique qui déshumanise deux millions d'âmes qui ont souffert le martyre. Partant de ce constat superficiel et basant son action sur la loi du plus fort, Trump a dit à des journalistes avoir parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie et entend faire de même avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Un entretien qui devait avoir lieu hier soir, et dont la substance n'a pas encore été communiquée à l'opinion au moment où nous mettions sous presse. « Je préférerais m'impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois », en Jordanie et en Egypte, a-t-il ajouté. Le déplacement des habitants de Ghaza pourrait être «temporaire ou à long terme », a-t-il souligné. La proposition de Trump n'est, en réalité, pas nouvelle, puisqu'en pleine agression sioniste, Tel-Aviv avait fait pression sur les voisins de la Palestine pour accueillir les 2,4 millions d'habitants de Ghaza qui avaient été déplacés à plusieurs reprises au sein de l'enclave. L'Egypte s'y était opposée pour éviter justement que le territoire se vide de ses habitants. Trump entend donc réaliser le plan sioniste. La résistance palestinienne, le Jihad islamique et le Hamas, ont dénoncé le plan Trump pour Ghaza. Pour ces mouvements de résistance, ses propos encouragent les «crimes de guerre et crimes contre l'humanité ». Ces «déclarations déplorables s'alignent sur les pires aspects de l'agenda de l'extrême droite sioniste et poursuivent la politique de déni de l'existence (...) du peuple palestinien », a affirmé le Jihad islamique dans un communiqué. Les Palestiniens « feront échouer » la proposition de Trump «comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement (...) pendant des décennies», a réagi Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas. Abbas condamne «tout projet» visant à déplacer les Ghazaouis Le président palestinien Mahmoud Abbas a exprimé, hier, son fort rejet et sa condamnation de tout projet visant au déplacement des Palestiniens de la bande de Ghaza, après la proposition en ce sens du président Donald Trump. Le leader de l'Autorité palestinienne « prend des contacts en urgence avec les dirigeants des pays arabes et européens et avec les Etats-Unis », a souligné un communiqué de la Présidence, ajoutant que « le peuple palestinien n'abandonnerait pas leur terre et les Lieux saints».